Depuis quelques jours, une idée émerge du mouvement des Gilets jaunes : le référendum d’initiative citoyenne, ou RIC. Enfumage ou révolution démocratique ?
Les médias dominants ne parlent plus que de ça. Le référendum d’initiative citoyenne semble être plébiscité comme le remède miracle à la colère des Gilets jaunes. Exit les revendications de justice sociale, de justice fiscale ou d’augmentation des salaires, c’est la démocratie directe que les Gilets veulent. Ainsi ce référendum d’initiative citoyenne, sorti inopinément du chapeau, semble également beaucoup plaire au gouvernement. Le Premier ministre Édouard Philippe, dans un entretien donné aux Échos, n’a pas fermé la porte :
« Je ne vois pas comment on peut être contre son principe. Le référendum peut être un bon instrument dans une démocratie, mais pas sur n’importe quel sujet, ni dans n’importe quelles conditions. [1] »
Alors faut-il se battre pour obtenir ce référendum d’initiative citoyenne ? Et veiller à ce qu’il ne soit pas vidé de sa substance par le pouvoir et sa « peur du peuple » ? Possible enfumage, ou changement démocratique à potentiel révolutionnaire ? La France insoumise, qui avait des propositions équivalentes dans son programme « l’Avenir en commun », a déposé mardi 18 décembre un projet de loi constitutionnelle sur le référendum d’initiative citoyenne.
Un entretien de Gaylord Van Wymeersch avec Charlotte Girard, maîtresse de conférences de droit public à l’université Paris Nanterre et membre de Le France insoumise.