Vers un cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika ? Malgré la colère, malgré les manifestations monstres en Algérie, la candidature de Bouteflika à la présidence de la République a bien été déposée le 3 mars par son directeur de campagne. Une mascarade, tant la santé fragile du vieil homme de 82 ans fait apparaître au grand jour son rôle de fantoche. Un rôle qui n’est pas nouveau, et que Bouteflika remplissait déjà avant son accident vasculaire cérébral en 2013, depuis son installation au pouvoir en 1999.
Mais alors qui dirige vraiment l’Algérie ? Le départ de Bouteflika peut-il suffire à résoudre les problèmes de l’Algérie, où près d’un jeune sur trois est au chômage, selon les chiffres officiels [1] ? À quoi ressemble l’opposition politique ? Les « islamistes » sont-ils en embuscade ? Et la France, quel rôle joue-t-elle ? Voici des clefs pour comprendre les enjeux d’un pays marqué par la « décennie noire » des années 1990, qui fit plus de 200 000 morts, à quelques semaines de l’élection présidentielle prévue le 18 avril, avec Omar Benderra, ancien président d’une banque publique algérienne et François Gèze, ancien président-directeur général des éditions La Découverte, membres de l’association Algeria-Watch.