Après trois années de tournage dans la vallée de la Roya, c’est mercredi 26 septembre que sort en salles le documentaire de Michel Toesca, Libre. « Ce n’est pas un film sur les migrants, c’est un film sur l’accueil » : l’accueil, l’hébergement, l’accompagnement et l’aide juridique que l’agriculteur Cédric Herrou et beaucoup d’autres citoyens essaient d’apporter aux migrants à la frontière franco-italienne.
Simplement pour que ces personnes, originaires pour beaucoup d’Érythrée ou du Soudan du Sud, puissent légalement déposer leur demande d’asile : un droit garanti par la loi, mais bafoué par les pouvoirs publics qui essaient aussi discrètement que possible de « raccompagner » ces migrants de l’autre côté de la frontière, en toute illégalité.
Poursuivi pour aide au séjour et à la circulation d’étrangers en situation irrégulière, Cédric Herrou subit depuis des années un acharnement judiciaire, mais aura au moins remporté une victoire. Saisi par ses avocats, le Conseil constitutionnel a réaffirmé le principe de fraternité, inscrit dans la Constitution : « il découle du principe de fraternité la liberté d’aider autrui, dans un but humanitaire, sans considération de la régularité de son séjour sur le territoire national. [1] » En attendant l’application de ce « principe à valeur constitutionnelle », la ferme de Cédric Herrou à Breil-sur-Roya est toujours cernée de dizaines de gendarmes mobiles.
Un entretien de Daniel Mermet avec Michel Toesca, réalisateur du film Libre (Sanosi Productions, 2018).
La bande-annonce de Libre, en salles mercredi 26 septembre :