« Personne ne pense à privatiser la SNCF [1] ! » Pensez-vous, « même pas en rêve [2] ! » C’est clair, non ? Euh, pas vraiment pour nos invités, pas tellement pour tous ceux qui se mobilisent, les cheminots mais aussi toutes celles et ceux qui sont dans la rue, toutes celles et ceux qui relèvent la tête, toutes celles et ceux qui ne lâchent rien !
Pourquoi vouloir supprimer les « conquis sociaux » des cheminots, dont on nous dit que leurs « privilèges » ne seraient plus supportables dans un contexte concurrentiel ? Au lieu de chercher à étendre ces droits à l’ensemble des salariés, on nous fait le coup de la « dette » de l’entreprise pour mieux justifier la casse d’un service public. Mais cette dette, rappelle Fabien Villedieu du syndicat SUD-Rail, a surtout été creusée par les lignes à grande vitesse pensées pour relier les grandes métropoles, au détriment des petites lignes moins empruntées mais garantes d’une égalité dans l’aménagement du territoire.
Mais si la SNCF n’est pas rentable, c’est qu’elle n’a pas forcément à l’être : elle assure un service public utile aux Français, et n’est pas une simple entreprise à la recherche de bénéfices. Bérenger Cernon, de la CGT des cheminots, l’explique : quand on achète un billet de train à 30 euros, c’est 100 euros que coûte véritablement le trajet, à la charge de la collectivité. Si on veut que les trains soient rentables, sommes-nous prêts à en payer le prix ?
En soutien aux syndicats CGT et SUD-Rail, Olivier Besancenot et son Nouveau Parti Anticapitaliste ont initié un front commun à gauche, pour unir les formations politiques, de La France Insoumise à Europe Écologie-Les Verts, dans leur soutien aux cheminots et aux services publics attaqués.
Pour comprendre, nous avons invité quelques privilégiés :
– Olivier Besancenot, Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA)
– Bérenger Cernon, CGT des cheminots de Paris Gare de Lyon
– Vanessa Martinez, CGT des cheminots
– Fabien Villedieu, SUD-Rail