Si vis pacem, para bellum. Si tu veux la paix, prépare la guerre ! C’est ce paradoxe connu depuis la Rome antique que certains ont décidé d’appliquer, à l’instar du président du Conseil européen Charles Michel qui le clame dans les colonnes de Libération : « si nous voulons la paix, il faut nous préparer à la guerre » [1].
Le député européen Raphaël Glucksmann lui emboîte le pas en estimant qu’il faut « passer en économie de guerre ». Ce à quoi a l’air en effet de se préparer le président de la République, lui qui déclarait : « il n’y a pas de consensus aujourd’hui pour envoyer de manière officielle, assumée et endossée des troupes au sol. Mais en dynamique, rien ne doit être exclu. Nous ferons tout ce qu’il faut pour que la Russie ne puisse pas gagner cette guerre. » Et si, pour avoir la paix, on préparait plutôt la paix ? Gérard Mordillat étrille tous ces va-t-en-guerre et reprendrait bien à son compte l’exhortation du pape François : « faites taire les armes, écoutez le cri de paix des pauvres, des peuples, des enfants ».