Vous connaissez l’histoire de Lucie Baud ? Non ? Nous non plus à Là-bas si j’y suis, avant d’avoir vu le film de Mordillat, Mélancolie ouvrière. Au début du XXème siècle, Lucie Baud était ouvrière du textile dans le Dauphiné. Fondatrice du Syndicat des ouvriers et ouvrières en soierie du canton de Vizille, elle a mené plusieurs grèves dans les filatures de la région, contre les conditions de travail épouvantables qu’endurent alors les ouvrières : embauche à douze ans, journées d’au moins douze heures, salaire aux pièces, violences sexuelles…
Lucie Baud est une des premières figures féminines, méconnue, du syndicalisme français. Elle fait partie des innombrables ouvriers et ouvrières qui menèrent la grande lutte pour la journée de huit heures, dont l’aboutissement aura lieu, après des décennies de combat du mouvement ouvrier, en 1919.
C’est l’historienne Michelle Perrot qui a retracé la vie de la militante dans un livre, Mélancolie ouvrière, reconstituée à partir d’un témoignage rare, un article rédigé par Lucie Baud elle-même et paru en 1908 dans la revue Le mouvement socialiste. Gérard Mordillat en a fait un film, avec plein de chants de lutte comme Le Temps des cerises, La Semaine sanglante ou L’Internationale, et avec plein d’acteurs comme Virginie Ledoyen, Philippe Torreton, François Cluzet ou encore François Morel… à voir vendredi soir sur ARTE !
La bande-annonce de Mélancolie ouvrière :