La nouvelle chronique écosocialiste de Corinne Morel Darleux

À qui profite l’A45 ? Abonnés

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Chouette ! Une nouvelle autoroute prévue entre Lyon et Saint-Étienne ! Bon, il faut sacrifier 500 hectares de terres agricoles et naturelles, sans parler d’autres petites nuisances, mais ça va rapporter gros. À qui ? Euh…

Été, vacances, bouchons… Cette année encore, Bison Futé a vu rouge. Dans la région Auvergne Rhône-Alpes, on nous promet aujourd’hui de raccourcir les temps de trajet. Une nouvelle autoroute est prévue entre Lyon et Saint-Étienne. Problème : elle ira en fait plus précisément de la Fouillouse à Brignais – sacrifiant au passage 500 hectares de terres agricoles et naturelles. Donc, sur les 35 minutes de trajet annoncées, vous pouvez déjà ajouter 40 minutes pour les bouchons à l’entrée et à la sortie, à Lyon et Saint-Étienne.

Et puis, c’est curieux quand même cette nouvelle autoroute payante, l’A45, alors qu’il en existe déjà une, gratuite… alors est-ce réellement pour nous permettre d’aller plus vite d’une ville à l’autre, ou juste un moyen de remplir de nouveau les poches du privé, alors que les péages ont augmenté de 20 % ces dix dernières années ?

Quand on entend dans le même projet parler de Vinci et de Laurent Wauquiez, on se méfie. On parle là de 845 millions d’euros d’argent public – ce qui, sur 48 km, fait tout de même 17 millions d’euros le kilomètre –, assortis d’une mystérieuse « clause de déchéance » pour Vinci. Vinci, dont le PDG Xavier Huillard touche 4,3 millions d’euros de revenus annuels, ce qui nous fait la bagatelle de 11 780 euros par jour. Plus de huit SMIC mensuels par jour pour Monsieur « l’argent-ne-suffit-pas-au-bonheur ».

Mauvaise nouvelle cependant pour Vinci : après les zadistes de Notre-Dame-Des-Landes, voilà que les opposants à l’A45 s’y mettent aussi. Ils ont manifesté leur refus de cette A45 en juillet à Saint-Maurice-sur-Dargoire, et ils sont nombreux : des paysans, des naturalistes, 34 associations, des propriétaires expropriés, des communes, des élus, et même des élus de droite… Mais où va-t-on ? Bref, cette autoroute, ce n’est pas à nous qu’elle va profiter.

De l’argent public, des terres agricoles, du béton et des automobilistes caressés dans le sens du poil : rouler, mais à quel prix ? À qui profite l’A45 ? Premier numéro du « Fond de l’air est vert », la nouvelle chronique écosocialiste de Corinne Morel Darleux.

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Connaissez-vous Gerhard Haderer ? AbonnésLire

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On ne remerciera jamais assez le cancer et Jésus.

Oui, tout d’abord, merci au cancer. Car s’il n’avait pas eu un cancer en 1985, à 34 ans, Gerhard Haderer aurait eu la vie indigente d’un « créateur » publicitaire. Or, c’est lorsqu’il fut opéré (et guéri) qu’il a tout laissé tomber et s’est tourné à fond vers le genre de dessins que vous allez (re)découvrir, si puissants, si violents qu’ils se passent de tout commentaire, à part quelques gloussements, quelques éclats de rire et pas mal de silences dans le genre grinçant.

Ensuite, merci à Jésus. Et surtout à Monseigneur Christoph Schönborn, cardinal, archevêque de Vienne. En 2002, Gerhard Haderer publiait La Vie de Jésus, un surfeur drogué à l’encens, ce qui faisait un peu scandale dans la très catholique Autriche, si bien que le cardinal archevêque, hors de lui, crut bon de donner l’ordre à l’auteur de présenter ses excuses aux chrétiens pour avoir ridiculisé le fils de Dieu. Au passage, on le voit, l’Islam n’a pas le monopole du refus des caricatures, mais celles-ci eurent beaucoup moins d’écho chez nos défenseurs de la liberté d’expression. Et bien entendu, comme toujours, la censure assura le succès de l’album, qui atteignit 100 000 exemplaires en quelques jours.

Le capitalisme est comparable à une autruche qui avale tout, absolument tout. Mais là, quand même, il y pas mal de dessins de Gerhard Haderer qui lui restent, c’est sûr, en travers de la gorge. On peut rêver et c’est déjà beaucoup.

C’est le printemps !!!! Accès libreÉcouter

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Musicale pour fêter l’arrivée des beaux jours...
avec Edith Piaf "Enfin le printemps", Jacques Prévert "Le temps perdu", Aznavour "C’est le printemps", Bourvil, Lester Young "Two to tango" et les Fabulous troubadours "Y des Garçons"

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