Olivier a perdu son daron.
Si la fraternité sert à quelque chose, c’est le moment. Voilà toute la nôtre, celle de toute l’équipe et de tout le monde de Là-bas et d’ailleurs, avec la phrase de Prévert qui passe d’un cœur à l’autre : « Si j’avais su que je l’aimais tant, je l’aurais aimé davantage ».
Comme ultime chant de bataille, Olivier a choisi Mon vieux. Un poème de Michelle Senlis écrit en 1962 en hommage à son père. Son ami Jean Ferrat le met en musique. Deux chanteurs l’interprètent sans grand succès. Quand le papa meurt en 1964, Michelle demande que la chanson ne soit plus chantée et on l’oublie.
C’est dix ans plus tard en 1974 que Daniel Guichard se l’approprie, modifie les paroles et remporte l’énorme succès qu’on sait.
Voilà la version du début, de 1963, avec les paroles originales, chantée par Jean-Louis Stain avec les craquements des disques de l’époque. Dans Le livre de ma mère, Albert Cohen s’étonne :
« Que cette horrible aventure des humains qui arrivent sur cette terre, rient, bougent, puis soudain ne bougent plus, ne les rende pas bons, c’est incroyable. »