Communiqué des Soulèvements de la Terre (administrativement dissous) du lundi 26 juin 2023

Mercredi 28 juin, soutenons les SDLT !

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Bilan d’une semaine de répression

Mardi 20 juin, 15 nouvelles personnes ont été placées près de 96 heures en garde à vue par la Sous-Direction Anti-Terroriste. Elles l’ont été à différents prétextes, les unes dans le cadre de l’instruction sur le désarmement de l’usine Lafarge de Bouc-Bel-Air qui avait été relayé par les Soulèvements de la Terre, les autres dans celui d’une procédure lancée suite à la manifestation du 25 mars à Sainte-Soline.

Ces arrestations ont eu lieux la veille de la dissolution des Soulèvements de la Terre et ont permis de mettre en Garde à Vue pendant 4 jours certaines personnes visées nominativement par la procédure de dissolution. C’était bel et bien tenter de nous empêcher de nous défendre publiquement. Cette semaine, la solidarité avec les personnes arrêté.es a compté et elle comptera encore.

Dans cet article nous faisons le bilan de cette répression. Il est important que chacun·e reste alerte car nous savons tous que la machine judiciaire peut prendre des années et avoir nombre de rebondissements.

Dans la rue le soutien est massif

Des rassemblements devant les gendarmeries où sont convoqués nos camarades. Le 28 juin prochain, au moins huit camarades impliqués dans le mouvement d’opposition aux méga-bassines sont convoqués par la gendarmerie au motif qu’ils auraient organisé l’une ou l’autre des deux grandes manifestations à Sainte-Soline.

Alors que ces manifestations étaient appelées par plus 200 organisations syndicales, politiques, paysannes et environnementales, le gouvernement a décidé de faire porter la responsabilité de l’organisation de ces manifestations sur quatre responsables syndicaux - les porte-paroles de la Confédération paysanne 79 et de la Confédération paysanne nationale, les secrétaires départementaux de Solidaires 79 et de la CGT 79 - ainsi que sur Julien Le Guet, porte-parole de Bassines Non Merci, et trois camarades qui participent aux Soulèvements de la Terre.

La coordination inter-orga anti-bassines appelle à des rassemblements de soutien ce mercredi 28 juin devant les gendarmerie où sont convoqué·es les camarades.

Et des manifestations de solidarité partout en France

Ce mercredi, 28 juin, sera à nouveau l’occasion, partout en France et en Europe de manifester notre solidarité avec les personnes arrêtés, notre rage contre la dissolution et notre détermination à continuer les mobilisations pour le partage des terres et de l’eau.

Déjà plus de 50 rassemblements sont annoncés et de nombreux autres arrivent tous les jours. La carte qui les recense est disponible ici.

La carte sera très (très) bientôt refaite afin de mieux discerner les événements de la semaine dernière et ceux à venir. Pensez à la consulter régulièrement et à la partager massivement.

On remercie d’ailleurs très chaleureusement, les dizaines de milliers de personnes présentes sur tout le territoire le 21 juin

Plus de 150 rassemblements ont été organisés en moins de 48 heures. C’est assez incroyable. Cela montre vraiment qu’on ne peut dissoudre un mouvement populaire.

Ils sont les soulèvements de la terre

Un nombre incroyable de tribunes, de personnalités publiques, d’artistes, d’organisations ont manifesté ces derniers jours leur soutien aux Soulèvements de la terre. Un soutien qui n’est pas rien, car il s’agit, à chaque fois, de réaffirmer l’urgence à bloquer les projets qui nous nuisent, à démanteler les industries qui nous empoisonnent et à combattre les gouvernement qui nous répriment ; l’urgence de cultiver une agriculture paysannes et le partage de l’eau. Nous avons choisit quelques’unes de ce tribunes parmi les milliers de soutien que nous avons reçu.

- Nouvel Obs, tribune internationale : Dissolution des Soulèvements de la Terre : « Le gouvernement s’en prend à ceux qui refusent de demeurer passifs face à la catastrophe »

- le Monde, tribune d’Andreas Malm : Andreas Malm, auteur de « Comment saboter un pipeline » : « Pour donner l’impression que Les Soulèvements de la Terre est en réalité un groupement de dangereux terroristes, l’Etat français a dû inventer un gourou »

- Libération, tribune de Inès Léraud, François Jarrige et Christophe Bonneuil : Soulèvements de la Terre : les luttes entre les « gros » et les « petits » ne datent pas d’hier

Bonne lecture et à mercredi dans la rue !

Les soulèvements de la Terre

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La sociologue publie « Les riches contre la planète. Violence oligarchique et chaos climatique ». Entretien Monique Pinçon-Charlot : « Dans tous les domaines de l’activité économique et sociale, les capitalistes ont toujours, toujours, toujours des longueurs d’avance sur nous » AbonnésVoir

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La sociologue Monique Pinçon-Charlot, qui a longtemps analysé avec son mari Michel Pinçon les mécanismes de la domination oligarchique, publie un nouveau livre sur le chaos climatique et elle n’y va pas avec le dos de la cuiller en bambou. Entretien.

Les riches détruisent la planète, comme l’écrivait le journaliste Hervé Kempf. On le sait. Ils le savent. Ils le savent même depuis bien longtemps ! Le nouveau livre de Monique Pinçon-Charlot risque de ne pas plaire à tout le monde. Dans Les riches contre la planète, elle raconte comment une poignée de milliardaires est en train d’accumuler des profits pharaoniques en détruisant la nature, les animaux, les êtres humains et finalement toute la planète, menacée par les émissions de gaz à effet de serre.

Mais surtout, la sociologue analyse comment l’oligarchie, qui a toujours eu une longueur d’avance, organise, encadre et finance sa propre critique et ses contestataires. Histoire que l’écologie ne soit pas un frein au business, mais au contraire l’opportunité de développer de nouveaux marchés selon une « stratégie du choc » décrite par la canadienne Naomi Klein. Le capitalisme fossile est mort ? Vive le capitalisme vert !

Alors que faire ? Arrêter de parler d’« anthropocène », ce n’est pas l’humanité tout entière qui est responsable du dérèglement climatique, mais de « capitalocène », la prédation du vivant étant consciemment exercée par quelques capitalistes des pays les plus riches. Ensuite comprendre ce que masquent les expressions « transition écologique  », « neutralité carbone » ou encore « développement durable » forgées par le capitalisme vert. Et surtout lire d’urgence le livre de Monique Pinçon-Charlot pour prendre conscience que les mécanismes de la domination oligarchique s’immiscent partout, y compris là où on ne les attendait pas…

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Depuis longtemps on se répète : « on sait pas ce qu’on veut, mais on sait ce qu’on veut pas ». Si Lordon reprend la formule, c’est tout d’abord pour dire que ce qu’on ne veut pas, c’est le capitalisme. Nous n’avons plus le choix, c’est lui ou nous, il n’y a plus d’arrangement possible. Comme dit un AMG, « repeindre le capitalisme en noir ne suffit plus ». Oui, c’est vrai, déplorer, dénoncer, condamner, s’indigner à longueur d’année nous conduit à l’impuissance et à la résignation, c’est-à-dire là où nous sommes aujourd’hui.