Un entretien de Daniel Mermet avec David Graeber

« Larbins, porte-flingue, rafistoleurs, cocheurs de case, petits chefs… » Et vous, quel job à la con faites-vous ? Abonnés

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Dénoncer les boulots à la con alors que des millions de chômeurs rêvent d’un boulot, ça ressemble à une de ces leçons péremptoires dont la petite bourgeoisie culturelle est coutumière. Mais en réalité, la terreur de la précarité pousse au désir d’avoir un job, peu importe lequel, mais un job. Ainsi, beaucoup sont amenés à passer leur vie dans des boulots inutiles, dépourvus de sens, voire vraiment néfastes. C’est ce que démontre l’anthropologue David GRAEBER.

Alors que nous prenons la mesure de la destruction de nos ressources naturelles, nous évitons ce tabou qui est le gâchis des ressources humaines. Non seulement des tas de boulots sont inutiles voire nuisibles – notamment sur l’environnement –, mais en plus, plus votre job est utile, moins vous êtes payés : infirmières, chauffeurs de bus, jardiniers ou musiciens comparés à avocats d’affaires, banquiers, managers par exemple.

GRAEBER milite pour une révolte des valeurs qui placerait le travail créatif et social au cœur du monde et ferait de la technologie un outil de libération. Avancée technique et gains de productivité peuvent nous permettre de travailler vingt heures, voire même quinze par semaine…

Un entretien de Daniel Mermet avec David Graeber, anthropologue, auteur du livre Bullshit Jobs, (Les Liens Qui Libèrent, 2018).

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journaliste : Daniel Mermet
traduction : Renaud Lambert et Jérémie Younes
réalisation : Jonathan Duong et Cécile Frey

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 Jared Drake, Visioneers, USA, 2008, 1h34

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Dans les livres

  • Bullshit jobs

    En 2013, David Graeber, un anthropologue anglais, publie sur Strike ! (magazine radical et en ligne), un article sur « les jobs à la con », soit « une forme d’emploi rémunéré qui est si inutile, superflue ou néfaste que même le salarié ne parvient à justifier son existence ». Paru en plein été, il est aussitôt lu, repris, partagé par des milliers puis des millions de personnes, dans le monde entier. Ce livre en est le dérivé. Il cite des exemples de Bullshit jobs, oblige le lecteur à se poser des questions - « Avez-vous l’impression que le monde pourrait se passer de votre travail ? » ; « Avez-vous déjà pensé que vous seriez plus utile dans un hôpital, une salle de classe, un commerce ou une cuisine que dans un open space situé dans un quartier de bureaux ? » ;… Lire la suite

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