Rencontre avec Pierre CONESA [RADIO 33’25]

Djihad, mode d’emploi Abonnés

1

Le

Trois Français « djihadistes » (vidéo de l’« État islamique »)

DÉRADICALISER. Les consonances ont-elles un sens ? On entend RAT dans ce mot. Comme dans RATONADE, autrefois. Comment se débarrasser de ces rats ? Un tas d’experts auto-proclamés proposent leurs conseils, c’est même devenu un business juteux.
L’humour noir de Pierre CONESA va choquer ceux qui n’ont pas accès au second degré. Un bon moyen pourtant de dégonfler la baudruche djihadiste, d’aider des parents désemparés, des enseignants et des jeunes mal informés, et aussi des décideurs qui se déchargent de toute responsabilité en qualifiant les candidats au départ de « malades ».
On compterait aujourd’hui en Syrie et en Irak quelques 25 000 combattants étrangers venus de de plus de 100 pays : à moins d’imaginer une épidémie de démence, il y a lieu de se demander ce qui attire là-bas, et pourquoi l’Occident est devenu l’une des cibles des djihadistes.
Pierre CONESA accuse nos dirigeants de courte vue et ceci depuis 30 ans. Car ce djihad a une histoire. En 1984, durant la guerre contre les Soviétiques en Afghanistan, le président Reagan qualifia les moudjahidines de « combattants de la liberté » (freedom fighters), une appellation largement reprise par les intellectuels français d’alors. La guerre finie, ceux-ci ont obtenu le statut de réfugiés politiques en Grande-Bretagne. Ils ont pu prêcher le djihad anti-occidental, l’antisémitisme et le racisme au coin de Hyde Park en toute impunité.
Les attentats du 11 septembre 2001 ont conduit G. W. Bush à décréter que les pays de l’Axe du Mal étaient l’Irak, l’Iran et la Corée du Nord, et non l’Arabie Saoudite, dont étaient pourtant originaires deux tiers des auteurs. Ce ne sont là que deux erreurs parmi les plus aveugles. Pour l’auteur, ancien haut fonctionnaire et chargé de cours à l’ENA, « le silence des chancelleries est une indignité morale qui renforce l’argumentaire et le recrutement djihadistes. »

Ancien haut fonctionnaire au ministère de la Défense, spécialiste des questions stratégiques internationales, en particulier militaires, maître de conférences à Sciences Po, Pierre Conesa est l’auteur du Guide du petit djihadiste (2016, éditions Fayard)

Un entretien de Daniel MERMET.


Les différentes séquences de l’émission :

01. As-tu de bonnes raisons de partir ? [04’51]

01. As-tu de bonnes raisons de partir ?
Là-bas si j’y suis

02. Radicalise-toi en trois étapes [03’55]

03. Sois prêt à massacrer des musulmans [06’33]

04. Applique une stratégie de communication [08’17]

05. Prépare-toi à revenir, si tu ne meurs pas là-bas [09’55]

Merci à Pierre CONESA.

entretien : Daniel MERMET
réalisation : Florian LOPEZ
montage : Grégory SALOMONOVITCH
préparation : Jonathan DUONG

(Vous pouvez podcaster cette émission en vous rendant dans la rubrique "Mon compte", en haut à droite de cette page.)

Abonnez-vous pour accéder à tous nos contenus, c’est très simple !

Depuis 1989 à la radio, Là-bas si j’y suis se développe avec succès aujourd’hui sur le net. En vous abonnant vous soutenez une manière de voir, critique et indépendante. L’information a un prix, celui de se donner les moyens de réaliser des émissions et des reportages de qualité. C’est le prix de notre travail. C’est aussi le prix de notre indépendance, pour ne pas être soumis financièrement aux annonceurs, aux subventions publiques ou aux pouvoirs financiers.

Je m'abonne J'offre un abonnement

Déjà abonné.e ?
Identifiez-vous

C'est vous qui le dites…Vos messages choisis par l'équipe

Les bouquins de LÀ-BASLire délivre

  • Voir

    La bibliothèque de LÀ-BAS. Des perles, des classiques, des découvertes, des outils, des bombes, des raretés, des bouquins soigneusement choisis par l’équipe. Lire délivre...

    Vos avis et conseils sont bienvenus !

Dernières publis

Une sélection :

Tout un été Là-bas MOI PRÉSIDENT, JE RÉPONDRAI À CHAQUE FRANÇAIS QUI M’ÉCRIRA ! AbonnésVoir

Le

Hervé Le Tellier, prix Goncourt pour son roman L’Anomalie, est moins connu pour sa correspondance avec plusieurs présidents de la République française. Pourtant, dans Moi et François Mitterrand, il dévoilait sa correspondance secrète avec ce grand homme et révélait l’incroyable vérité sur sa mort. Une vérité que les médias ont totalement occultée, il faut avoir le courage de le dire. Mais il évoquait aussi ses échanges épistolaires avec Jacques Chirac aussi bien qu’avec Nicolas Sarkozy. Tous ces grands chefs d’État ont pris le soin de répondre à Hervé alors qu’il n’était pas encore célèbre mais un simple citoyen. Le (ou la) futur(e) président(e) aura-t-il (elle) la même modestie ? Cette question nous fournit l’occasion de (ré)écouter l’entretien qu’Hervé nous a accordé en 2016. À travers ces échanges épistolaires, c’est une partie mal éclairée de notre histoire qui apparaît en montrant le rapport entre ces grands hommes et un modeste citoyen comme Hervé.

Tchernobyl, c’est notre paradis ! Avec les derniers habitants de la zone interdite Les joyeux fantômes de Tchernobyl Accès libreÉcouter

Le

Elles préféraient rester dans la zone contaminée plutôt que de quitter leur maison. Des centaines de milliers d’habitants furent évacués de gré ou de force dans une zone de 30 km après la catastrophe du 25 avril 1986. Mais ces quelques femmes avaient voulu rester, malgré dénuement et abandon.

Environ 700 irréductibles, les SAMOSELY, survivaient ainsi dans la zone la plus contaminée par la radioactivité dans le monde, 2 600 km2, devenue aujourd’hui un « parc involontaire » où se développent une faune et une flore étranges, avec toujours ces habitants tenaces depuis trente ans. (...)