L’historienne Mathilde Larrère au GRAND PROCÈS DE MACRON

« J’accuse Macron de maltraitance de l’histoire » Abonnés

1

Le

(photo : Jonathan Duong / LÀ-BAS SI J’Y SUIS)

Nous reproduisons ci-dessous le témoignage de l’historienne Mathilde Larrère, citée à la barre au procès de Macron, mardi 07 mai à la Bourse du travail de Paris.

Je témoigne ici en tant qu’historienne. Et en tant qu’historienne, j’accuse Macron de maltraitance de l’histoire.

Car, autant le dire tout de suite, depuis qu’il est là, l’histoire est en… Bern. Macron aime mobiliser l’histoire, il s’en sert beaucoup, il aime commémorer. Et en ce moment, ça commémore à tout va. C’est très pratique les commémorations, ça lui permet d’inviter les chefs d’État les plus infréquentables de la planète.

300e anniversaire du séjour de Pierre le Grand en France ? Invitons Vladimir Poutine à Versailles. Centenaire de l’entrée des États-Unis dans la Grande Guerre ? Profitons-en pour rencontrer Donald J. Trump. 75e anniversaire de la rafle du Vél’ d’Hiv’ ? Accueillons Benjamin Netanyahou. On attend l’occasion pour Jair Bolsonaro…

On se demande qui il aurait pu inviter s’il avait persisté dans son envie de commémorer Mai 68 ! Il ne l’a pas fait, l’idée lui en a passé. Mais le mouvement des cheminots et des étudiants s’est bien chargé de lui rappeler que l’essentiel n’était pas là : « ils commémorent, on recommence ! », pouvait-on lire sur les murs de Paris au printemps dernier.

Emmanuel Macron a son petit panthéon personnel. C’est intéressant, les panthéons personnels : « dis-moi qui tu cites, je te dirai qui tu es ». Il le fait dans son livre programmatique, en énumérant ses grands hommes, et sa grande femme : Clovis, Henri IV, Napoléon, Danton, Gambetta, de Gaulle, Jeanne d’Arc. Ce n’est pas très original, on dirait la table des matières du « Petit Lavisse » (ou la liste des émissions Secrets d’histoire).

Abonnez-vous pour accéder à tous nos contenus, c’est très simple !

Depuis 1989 à la radio, Là-bas si j’y suis se développe avec succès aujourd’hui sur le net. En vous abonnant vous soutenez une manière de voir, critique et indépendante. L’information a un prix, celui de se donner les moyens de réaliser des émissions et des reportages de qualité. C’est le prix de notre travail. C’est aussi le prix de notre indépendance, pour ne pas être soumis financièrement aux annonceurs, aux subventions publiques ou aux pouvoirs financiers.

Je m'abonne J'offre un abonnement

Déjà abonné.e ?
Identifiez-vous

C'est vous qui le dites…Vos messages choisis par l'équipe

Les bouquins de LÀ-BASLire délivre

  • Voir

    La bibliothèque de LÀ-BAS. Des perles, des classiques, des découvertes, des outils, des bombes, des raretés, des bouquins soigneusement choisis par l’équipe. Lire délivre...

    Vos avis et conseils sont bienvenus !

Dernières publis

Une sélection :

Tout un été Là-bas MOI PRÉSIDENT, JE RÉPONDRAI À CHAQUE FRANÇAIS QUI M’ÉCRIRA ! AbonnésVoir

Le

Hervé Le Tellier, prix Goncourt pour son roman L’Anomalie, est moins connu pour sa correspondance avec plusieurs présidents de la République française. Pourtant, dans Moi et François Mitterrand, il dévoilait sa correspondance secrète avec ce grand homme et révélait l’incroyable vérité sur sa mort. Une vérité que les médias ont totalement occultée, il faut avoir le courage de le dire. Mais il évoquait aussi ses échanges épistolaires avec Jacques Chirac aussi bien qu’avec Nicolas Sarkozy. Tous ces grands chefs d’État ont pris le soin de répondre à Hervé alors qu’il n’était pas encore célèbre mais un simple citoyen. Le (ou la) futur(e) président(e) aura-t-il (elle) la même modestie ? Cette question nous fournit l’occasion de (ré)écouter l’entretien qu’Hervé nous a accordé en 2016. À travers ces échanges épistolaires, c’est une partie mal éclairée de notre histoire qui apparaît en montrant le rapport entre ces grands hommes et un modeste citoyen comme Hervé.

Tchernobyl, c’est notre paradis ! Avec les derniers habitants de la zone interdite Les joyeux fantômes de Tchernobyl Accès libreÉcouter

Le

Elles préféraient rester dans la zone contaminée plutôt que de quitter leur maison. Des centaines de milliers d’habitants furent évacués de gré ou de force dans une zone de 30 km après la catastrophe du 25 avril 1986. Mais ces quelques femmes avaient voulu rester, malgré dénuement et abandon.

Environ 700 irréductibles, les SAMOSELY, survivaient ainsi dans la zone la plus contaminée par la radioactivité dans le monde, 2 600 km2, devenue aujourd’hui un « parc involontaire » où se développent une faune et une flore étranges, avec toujours ces habitants tenaces depuis trente ans. (...)