Extraits du film « Howard Zinn, une histoire populaire américaine »

La grande guerre des classes

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La première guerre mondiale en abrégé : il y a un siècle, Zorro est arrivé, les méchants ont perdu, et la paix est revenue grâce au sacrifice héroïque des braves soldats Américains. Pour ceux qui auraient des doutes sur cette version de l’histoire, voici deux extraits du film de Daniel Mermet et Olivier Azam, HOWARD ZINN, UNE HISTOIRE POPULAIRE AMÉRICAINE. Pour ZINN et quelques autres, cette guerre fut surtout une formidable aubaine pour le capitalisme américain…

1. Une guerre capitaliste : « C’est l’avenir d’un socialisme humaniste que cette guerre est en train de détruire »

"C'est l'avenir d'un socialisme humaniste que cette guerre est en train de détruire"
par lesmutins.org

2. L’entrée en guerre des américains :

L'entrée en guerre des Etats-Unis
par lesmutins.org

« Une baïonnette est une arme avec un travailleur à chaque extrémité. » Ainsi parlait le socialiste Eugene V. Debs avec ceux qui, aux États-Unis, dénonçaient dès 1914 cette « guerre capitaliste ». Jusqu’en 1917, l’Amérique resta vertueusement neutre, ce qui lui permit de faire de bien juteuses affaires avec les pays engagés dans la grande boucherie. Mais au début 1917, le vent s’est mis à tourner et l’engagement dans la guerre s’est imposé. Mais avec quelle armée ? Malgré l’énorme propagande pour convaincre les jeunes Américains d’aller se faire trouer la peau en Europe, les candidats ne se bousculaient pas et il fallut avoir recours à la conscription.

Il y avait urgence. Début 1917, la révolution russe mettait un bâton dans la roue de la fortune. La Russie sortant de la guerre, l’Allemagne pouvait se désengager du front de l’Est et se trouvait donc renforcée. La victoire semblait à sa portée face à une France épuisée .

Jusque là, tout avait été bénéfique pour les États-Unis, cette guerre était une aubaine autant pour la finance que pour l’industrie américaine. De 1914 à 1917, la production industrielle avait augmenté de 32 %, et le PNB de 20 %. Les banquiers – J.P. Morgan en tête – finançaient la guerre par des prêts énormes aux pays de l’Entente, des prêts qui encourageaient la poursuite de la guerre.

Des voix s’élevaient pour la suspension de ces prêts afin de « sauver des vies humaines », et pas seulement les voix de la gauche et des pacifistes. Si la guerre a besoin des banques, c’est d’abord les banques qui ont besoin de la guerre. Le secrétaire d’État William Jennings Bryan était opposé au soutien financier aux États en guerre, dès août 1914, il voulut interdire les prêts aux belligérants. Il déclara au président Wilson : « Le refus de prêts aux belligérants aurait naturellement tendance à hâter la conclusion de la guerre. »

Inutile de dire que son conseil ne fut pas suivi, il finit d’ailleurs par démissionner. La crainte de ne pas récupérer les prêts consentis et leurs avantages, en cas de défaite, fut la raison essentielle de cette entrée en guerre.

54 000 jeunes Américains y laissèrent leur vie, et autant moururent d’accident ou de maladie.

À la fin, en 1918, les États-Unis étaient devenus la première puissance mondiale – devant l’Europe –, et allaient devenir aussi « l’arsenal de la démocratie ».

Daniel MERMET

3. La grande guerre des classes :

En complément, voici un bonus offert par nos amis Les Mutins de Pangée, un entretien avec l’historien Jacques Pauwels, en complément du film Howard Zinn, une histoire populaire américaine (Olivier Azam et Daniel Mermet). En 1914, le pouvoir voulait la guerre.

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