Vaches à hublot : sortir de la folie, c'est possible ! - commentaires

Vaches à hublot : sortir de la folie, c'est possible !

Merci d'avoir représenté cette vidéo en cette période de tensions et dans le monde agricole en ébullition. Bernard Friot toujours aussi pédagogue et précis dans sa définition du mécanisme de fonctionnement notamment basée sur le travail comme source de financement sans parler de l'idée de sortir le travail de la spirale de l'endettement dont le système financier capitaliste ne perdure que de la prédation. Aujourd'hui a été diffusé un reportage sur la SS de l'alimentation de quelques minutes sur france inter à 13h54 : C'est la France
"La Sécurité sociale de l'alimentation" par Marie-Luce Ribot

Or à l'écoute de ce reportage, outre que l'interviewée ne cite pas les travaux de Bernard Friot, elle présente l'initiative expérimentale de Bordeaux en citant un mode de financement semi-privé et parle de ce sujet en totale divergence avec la sécurité sociale de l'alimentation au sens du Réseau Salariat. Pire, centrée d'abord sur une forme de charité, de la solidarité à l'égard des étudiants présentée très rapidement parfaitement dépolitisée, reposant sur une monnaie numérique, cette interview risque de détourner la sécurité sociale de l'alimentation de son objectif premier et tromper les personnes s'intéressant à ce sujet
Gare à la confusion entretenue notamment par les médias dominants et aux ordres du pouvoir

Vaches à hublot : sortir de la folie, c'est possible !

Réaction à Philippe çà Coince du 21 Juin
C'est triste de ne pas encore avoir pris conscience que le système qui crée des vaches à hublot a la même source que celui qui laisse des enfants mourir de faim ou se noyer en Méditerranée. Et qu'on ne pourra se débarrasser de l'un sans se débarrasser de l'autre. Car si on ne peut pas me demander d'être plus émue par la souffrance animale que par la souffrance d'un enfant, me demander d'être indifférente à l'une remet en cause gravement ma perception de l'autre.
Marguerite Yourcenar soupçonnait que notre inhumanité dans le traitement des animaux avait un lien avec les atrocités que nous pouvions commettre contre d'autres humains.
Puisque dans les deux cas il suffit d'établir un rapport d' ''altérité''. le chien n'a pas le même statut que le cochon, le juif du bel aryen et donc ils n'ont pas à avoir les mêmes droits (quand les hutus massacrent les tutsi ils n'exterminent jamais que des ''cafards'')
bon d'accord çà pourrait nous emmener loin je me souviens par exemple de la lecture des terribles reportages de ''la gueule ouverte'' sur le cri de la carotte qu'on arrache.
mais à méditer quand même !

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Vous n'êtes pas convaincu par le modèle que propose Bernard Friot. C'est votre droit. Ce n'est pas une raison pour le comparer à un conte pour enfant. Ca signifierait que ceux qui sont convaincus par par les idées de Friot ont la jugeote politique d'enfants. Ca signifierait aussi que ce que propose Friot ne repose sur rien de concret alors qu'il y a un gros travail historique et sociologique derrière. C'est assez méprisant, je trouve.

Que la valeur soit traduite en monnaie ou pas, ça ne change rien. C'est les travailleurs qui la produisent. Friot affirme que seuls les travailleurs produisent de la valeur pour assumer le fait que les détenteurs de capitaux ne produisent rien. Ces derniers ne font que ponctionner la valeur produite par le travail sous prétexte que c'est eux qui possèdent l'outil de travail.
Friot ne prône pas un retour au travail totalement aliéné. Il prône au contraire la démocratisation du monde du travail. Il s'agit d'une démocratie véritable où les travailleurs possèdent une souveraineté totale sur leur travail, la pleine propriété et la pleine maîtrise de l'outil de travail et une maîtrise entière sur la valeur qu'ils produisent. Ca change tout. Les orientations et décisions concernant la production ne seraient plus faites dans l'unique but de valoriser le capital de ceux qui en ont. Elles seraient au contraire prises démocratiquement par les concernés, dans un cadre de délibération collective.

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Bernard Friot est marxiste. On le voit bien, par exemple, dans sa proposition concernant la propriété d'usage de l'outil de travail affectée aux seuls utilisateurs de l'outil, les travailleurs.
Je ne vois pas où est le problème dans le fait que Friot soit marxiste. Marx a analysé le capitalisme de son temps. Beaucoup de ses analyses restent très pertinentes et d'actualité si on les applique au capitalisme actuel.
Friot a pris les analyses de Marx encore pertinentes aujourd'hui et les a adaptées aux enjeux actuels. Ce qu'il propose, plus généralement, c'est un élargissement de la pleine démocratie au monde du travail. Il propose aussi d'accorder aux travailleurs la souveraineté pleine et entière sur le travail et sur la valeur. Un système dans lequel les travailleurs ont la pleine maîtrise sur leur travail et sur la valeur produite et dans lequel les orientations et décisions concernant la production sont choisies démocratiquement, ça ouvre le champ des possibles concernant la résolution des questions sociales et environnementales.
Bien sûr que les banques et détenteurs de capitaux n'accepteront jamais ce que propose Friot. C'est l'enjeu de la lutte. Refuser d'y réfléchir parce que les banques s'y opposeront, c'est être défaitiste. C'est aussi regrettable de les balayer d'un revers de la main parce que les propositions de Friot s'inspirent du marxisme. La gauche souffre beaucoup du manque de propositions affirmatives comme celles de Friot.

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Merci Mr Friot ça m'enchante d'être aussi constructif et de proposer des idées qui ont un déjà là (comme la sécu), en finir avec tant de constats qui nous on fait baisser les bras et oublier de passer à l'offensive à ça je dis oui !

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Mon utopie en ce qui concerne la question politique serait très différente de l'idée de Friot sur bien des points. Mais je suis les idées de Friot en ce qu'elles sont transitoirement compatibles avec notre système de société actuel. Et donc réalisables. Aussi, la réflexion me semble assez aboutie. Ça mériterait d'être discuté entre citoyens, peut être modifié, amélioré, et aboutit par un référendum citoyen. Histoire d'emboiter le pas maintenant qu'on est chauds pour le changement !

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Victor Toulouse, je ne crois pas que la question se pose en terme d'acceptabilité des banques mais de l'obligation pour les banques de céder à la volonté d'un peuple désireux de s'affranchir de l'illégitimité de cette dette.

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Comme Victor , je reste un peu dubitatif. Bernard Friot est intéressant à écouter un peu comme on écouterait un comte pour enfants. L'intérêt étant peut-être de proposer une action concrète qui diffère radicalement des façons de faire "libérales".
Effectivement le "on supprime la dette" manque un peu de précision.
Mais surtout une chose me choque quand Bernard dit : "seul le travail produit de la richesse". Serait-ce comme le dit Victor une sorte d'évidence Marxiste ? Ne serait-il pas plus juste de dire que l'activité humaine source de richesse se traduit dans certains cas par la création de monnaie rendant les échanges plus fluides, comme le fait le travail salarié par exemple ? D'où également la possibilité plus grande d'une participation au bien commun par la création de taxes destinées à des projets divers démocratiquement avalisés ? Mais pourquoi limiterait-on la richesse produite au seul travail prolétarien sachant les horreurs que ce genre d'activité n'a pas manqué de produire depuis ses quelques trois siècles d'existence ? fabrication d'engins de destruction, de pesticides puis fabrication du travailleur pauvre, déprimés... Fabrications qui engendre la fabrication de jambes de bois excellentes pour l'emploi...de merde ! Arrêtons ce monde du travail horrible avant de lui demander de verser une taxe réparatrice.

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Connaissez-vous Philippe Descola. C'est un anthropologue vraiment passionnant qui travaille maintenant au Collège de France. Il travaille depuis longtemps sur des peuples autochtones d'Amérique du Sud. Dans les langues parlées par ces peuples, le mot "nature" n'existe pas. Le concept même de nature n'existe pas. Tout simplement parce que ces peuples se conçoivent comme faisant partie intégrante du monde qui les entoure. Ils se considèrent comme un élément du réseau de relations étroites qui existent du monde qui les entoure, humain, non humain et végétal. Philippe Descola, sur la base de ses observations, ne parle pas d'animaux mais de non humains. C'est vraiment passionnant, ce qu'il raconte. Je vous conseille de regarder ses interventions publiques sur internet. Je vous conseille aussi la lecture du livre d'Eduardo Kohn, préfacé par Philippe Descola, intitulé "Comment pensent les forêts". Eduardo Kohn est aussi anthropologue, dans le même domaine que Ph. Descola.

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Tout l'édifice est basé sur le non remboursement de la dette.
Il n'y a aucune raison que les banques privées acceptent ça. Je ne vois pas comment ça pourrait être envisageable autrement qu'en nationalisant les banques. Ce qui serait totalement aberrant dans le contexte européen.

Et quitte à nationaliser les banques, pourquoi ne pas nationaliser la grande distribution, tant qu'on y est ? Et l'agriculture industrielle ?
Car ce n'est pas le fait que la distribution soit grande ou que l'agriculture soit industrielle qui font que ces activités sont aliénantes, polluantes et destructrices. C'est le fait que tout ça soit géré dans une logique de compétitivité et de productivité sans limite complètement délirante.

Mais la productivité, ou l'efficacité, ne sont pas des attributs exclusifs du néolibéralisme.
L'efficacité signifie juste produire plus en consommant moins. Ça n'implique nullement que l'on sacrifie l'environnement ou la dignité humaine.
Or il se trouve que nous avons un besoin urgent de consommer moins. D'énergie, de ressources, de temps.

Je ne suis pas certain du point de vue de Friot sur l'activité industrielle, mais je soupçonne à son discours qu'il aime bien Marx, la valeur du travail, le « salaire », etc.
Il serait peut-être temps de dépasser cette vision.
Je ne suis pas sûr qu'il y ait des hordes de gens prêts à se dévouer pour faire de l'agriculture locale bio, ni que cela soit souhaitable de toutes façons.

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Moi ce qui me fait gerber, c'est que l'on puisse accepter la souffrance animale, sous prétexte que des femmes, des enfants et des hommes souffrent.

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Pourquoi cette distinction entre dignité humaine et dignité animale ? L'homme est un animal, c'est même le plus sadique de tous, capable de faire subir à sa propre espèce les pires tortures : guerres, fanatismes, esclavages, exploitations, viols, pédophilie, humiliations, privation de Liberté, supplices. Il est le responsable de faim dans le monde, du réchauffement climatique, de l'état catastrophique de la planète et j'en passe … alors imaginez ce qu'il peut faire subir aux espèces dites inférieures… que ce soit au nom de la science ou pour son plaisir…. La Dignité due à l'être humain vaut largement celle due aux animaux, quand il ne fera plus cette distinction, l'homme la méritera.

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Francis Coince s'est arrêté au titre de l'entretien et ne l'a pas écouté. Il ne s'agit pas de dignité et maltraitance animale dans cet entretien. Il s'agit bien au contraire de dignité humaine, que les agriculteurs puissent vivre dignement de leur travail, de reconnaître les agriculteurs comme des travailleurs à part entière (et pas comme des cul-terreux bons à exploiter). Il s'agit de sortir la production alimentaire du dictat capitaliste et productiviste qui écrase en premier lieu les agriculteurs, mais qui impose aussi des conditions de vie ignobles aux animaux élevés pour notre consommation.

Les hommes et les animaux ne sont pas à séparer de façon aussi radicale, comme semble le faire Francis Coince. Je voudrais rappeler que l'homme est fondamentalement un animal. C'est 2000 ans de christianisme et la philosophie des Lumières qui nous ont rendus aveugles sur notre condition animale et qui nous ont fait croire qu'il y a l'homme d'un côté et la nature de l'autre, l'homme vivant au-dessus de la nature et la nature étant au service de l'homme. Le capitalisme navigue en plein sur cette conception des choses et a poussé celle-ci à son extrême. Or, il serait sain de revenir aux fondamentaux et bien se souvenir que l'homme fait partie de la nature. Détruire la nature, c'est détruire l'homme, mais c'est aussi détruire notre humanité. Accepter qu'on réserve un sort aussi atroce aux animaux qu'on élève, ça en dit long sur l'état de notre humanité.

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L'un de va pas sans l'autre.
De nombreux chercheurs ont fait le parallèle entre l'exploitation (abusive) de la nature et des animaux avec celle d'une partie des humains (notamment femmes et enfants).

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Vous parlez de la bestialité des humains à l'égard de leur semblables ? Si les ressources de la dignité sont limitées, il faut donc la réserver aux moins bestiaux ?

Vaches à hublot : sortir de la folie, c'est possible !

Et la carte de la dignité HUMAINE à vie, on s'en fout ?
Quand tous les êtres humains pourront vivre dignement j'm'occuperai de la dignité bestiale.
Jouer les oies effarouchées, indignées et révoltées pour de animaux quand tant de femmes, d'hommes et d'enfants sont encore plus maltraités, ouais ! Mais, ça m'fait gerber.
Arrêtez de me les casser avec ces fadaises . . .