POURQUOI LES QUARTIERS SONT PAS LÀ ? - commentaires

POURQUOI LES QUARTIERS SONT PAS LÀ ?

Un grand moment de n'importe quoi ce "reportage", sur les 3 intervenants :

– le principal, soi-disant "sociologue" ; aucune conscience politique, une suite ininterrompue de stéréotypes sans intérêt, ... le mec sait reconnaître à l'œil nu un "habitant des quartiers", trop fort.

– la seconde, ne connaît ni l'histoire ni les luttes d'aujourd'hui ; des mineurs des puits au travailleurs sans papier aujourd'hui : ils ont fait et font comment "les autres" ?

– le dernier, qui cite deux fois - et les seules fois - comme conséquence de cette loi des changements dans la "façon de prendre ses vacances" ; j'aurai cité quant à moi les facilités de licenciement en premier et bien d'autres avant d'en arriver aux vacances.

Et enfin, le pauvre "reporteur" a du se pousser pour laisser passer la SO de la CGT. Il n'était visiblement pas à Necker et aux abonnées absents de la bataille médiatiqe qui s'en est suivi. ; et tant bien même : oui dans une manif, il y a un SO et oui c'est à toi de bouger p'tit gars.

Je viens de m'abonner, et là pour une première écoute c'est mal enquillé. Ca ne tient pas du tout la route, je tombe des nues. Aucun intérêt, à moins de prendre ça au 5e degré, et encore.

A qui ça s'adresse ? Ni aux militants (les vrai, ceux avec les mains dedans) ni aux "quartiers", ni au "populaire". C'est même - à y penser - pas mal condescendant de bout en bout.

POURQUOI LES QUARTIERS SONT PAS LÀ ?

A Thomas (2)

Fondamentalement, ces personnes demeurent les victimes du capitalisme, bien davantage que ses acteurs....

Qu'il y ait ici et là une violence sociale qui fait régner la loi du plus fort ok.
Mais celle-ci est plus résultat de la violence sociale humaine, qu'une mis en oeuvre d'un système économique capitaliste.

Tout cela sous-estime vraiment toutes les solidarités des banlieues.

Après penser que la gauche, c'est le social, la droite l'égoïsme. Nous en avons aujourd'hui un démenti cinglant. Les solidarités publiques, d'Etat existent lorsque les forces politiques sociales sont fortes. Par exemple, de Gaulle a fait une politique sociale parce que le PC était très puissant.

Donc droite, tout cela est manipulé avec beaucoup de clichés et d'imprécisions et nous en payons le prix aujourd'hui....

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A Thomas (1)

Il y a sûrement des âmes capitalistes, marxistes dans les banlieues, ..

Cependant, dire que parce que des parents ont pris tous les risques pour eux et leurs enfants, tous sont et seront capitalistes, cela n'a aucun sens. Quelle définition donnez-vous à "capitaliste" ?

Prendre des risques pour sa vie, être un "self made man"...en voilà effectivement une définition du capitalisme....Mais jusqu'au cette mystification ontologique tient-elle ?

Vous le dites vous-mêmes.....se soumettre.....ce qui ne signifie pas "être"..se soumettre au système comme seule issue de survie ne fait pas de soi un capitaliste.

Les esclaves soumis à la servitude, qui choisirent de vivre malgré tout ainsi plutôt que la révolte et la mort, n'étaient esclavagistes.
Vous éludez de la sorte notre impuissance face à la vie qui nous fait "accepter" des choses : mais pour autant, nous n'y adhérons pas intimement.

Croire se soumettre à un système quand c'est en vérité lui qui vous soumet...pas la même chose.

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Bah Mermet.....

Les jeunes des banlieues sont fringués comme des stars du "gangsta-rap" ou des footballeurs milliardaires.....Alors l'égalité, la lutte des classes , la solidarités...Et même le....Travail (?????)

Mdr !!! Rien à foutre !!!!! Mieux vaut le fric facile et les putes dans la piscine....Tu portes ce que tu pense !!

Ils sont ultra capitalistes ! Grâce à la télé et à SoS racisme (vive le hip hop !!)....Ce sont les idiots utiles de ce capitalisme ultra libéral et mondialisé.....Bref tes pires ennemis...n'est ce pas ?

Voilà pourquoi tes quartiers ne sont pas là....Sauf si y a du business à se faire...

Si tu les payes bien ils viendront t'inquiète....

non ?

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@yann lootgieter
Beaucoup de gens qui sont passés par la misère sont hypercapitalistes, c'est paradoxal mais c'est comme ça. En fait, ce n'est pas si difficile à comprendre : quand la seule façon de s'en sortir, c'est de se soumettre corps et âme au système, il n'y a plus de place pour rêver à un autre monde.

J'avais un ami anglais dans ce cas, qui détestait les communistes et les gauchistes en général. Abandonné à la naissance sur un parking, il avait été ballotté toute son enfance de famille "d'accueil" en famille d'accueil, chacune l'abusant à sa manière. Je passe sur le reste de son histoire et de ses misères, mais c'est par un travail acharné qu'il a réussi à s'en sortir et grimper l'échelle sociale (avant de retomber plus tard, pour une femme). Il était du coup devenu accro au travail, au point même de mettre sa vie en péril.
J'avais du mal à comprendre au début pourquoi il n'aimait pas la gauche, et puis j'ai compris : finalement, c'était quoi pour lui, les politiques de gauche ? des aides sociales pour soutenir des gens indignes comme sa mère, quand lui crevait de faim dans la rue sans aucune aide, des aides données à des familles d'accueil qui abusaient de lui enfant, des contraintes à l'embauche alors que le travail était sa seule voie de salut... Pour lui, la gauche, ce n'était que l'injustice et l'humiliation, parce que c'est sous cet angle que son histoire personnelle la lui avait fait rencontrée.

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En effet les précaires sont à la marge. Sur que les organisations syndicales en sont conscientes. Ne semblent s'intéresser qu'au monde du travail, mais non ,vous avez raison de vs manifester, faites du forcing auprès des syndicats, tous ensemble exigeons le respect de la part des entreprises. Ils en existe aussi de respectueuses.

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"Pourtant certains se battent, on le voit dans la musique et certaines personnalités émergent ainsi que quelques organisations comme FUIQP."

Ce n'est seulement certains qui se battent, mais bien une toute une population qui lutte. Des femmes, des hommes, des jeunes, des vieux.

J'ai travaillé dans une grande librairie d'un quartier parisien des plus aisés. J'y ai rencontré des personnes déjà âgées, venir de l'autre bout de la banlieue, après une journée de travail déjà bien remplie, pour nettoyer le soir à 19H40, les rayons où tous les jours se pavanent portefeuilles et carrières professionnelles.......Admirable.

POURQUOI LES QUARTIERS SONT PAS LÀ ?

Les trois quart de la population des quartiers vit déjà la vie pourrie que nous allons bientôt tous vivre si on laisse faire ces gouvernants voyous.
Depuis pas mal d'années, les quartiers sont enclavés, ne sortent pas de leur milieux et ne sortent pas non plus pour manifester. Deux mondes qui se regardent ... Nous ne les soutenons pas, ils se battent tous seuls contre les conditions qui leur sont faites. C'est rangé au rayon des émeutes sans jamais que la question politique et sociale ne soit posée publiquement. Ils ne croient pas aux manifestions République-Nation et ils n'ont pas tout à fait tort.
Il n'y a plus d'éducation populaire ou presque, d'éveil aux questions politiques et à leurs solutions collectives. La fracture est grande ...
Pourtant certains se battent, on le voit dans la musique et certaines personnalités émergent ainsi que quelques organisations comme FUIQP.
Nous aurions grand intérêt à les écouter et même à nous en inspirer pour regrouper nos forces ...

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A simon dor

"quel rapport entre un lycéen parisien et un jeune de la cité ? aucun !"

euh.....ça dépend peut-être du contexte social du lycéen, non ?

Il y a, souvenons-nous promptement, la "jeunesse dorée" qui ne fréquente pas le collège de Juvisy, par exemple,...celle des classes bobos qui préfère aussi H4 et Louis-le-Grand, celle des classes moyennes -, et puis tout un dégradé de circonstances sociales........

Vous savez, la jeunesse n'ouvre pas ses bras à quiconque lui ressemble !

POURQUOI LES QUARTIERS SONT PAS LÀ ?

"Dans les quartiers, beaucoup de jeunes sont aussi hyper capitalistes. Quand tes parents ont pris des risques pour t'offrir une vie meilleure, c'est difficile de renier tout ça. Et quand un militant vient t'expliquer que tout ça, le capitalisme, c'est de la merde, ça passe mal"

Très franchement, en voilà une propagande et une mystification invraisemblables. Des propos tout bonnement HALLUCINANTS et GRAVES
Oser comparer les risques pris par des démunis pour survivre aux risques dégueulasses pris par les tenants du capitalisme.

J'ai rarement lus de telles bêtises..........

POURQUOI LES QUARTIERS SONT PAS LÀ ?

quel rapport entre un lycéen parisien et un jeune de la cité ? aucun ! Oui ce sont eux les oubliés , les pauvres des pauvres et les bobos s en foutent et osent les convoquer ? mais vous rigolez ! quand il y a eu des émeutes dans les quartiers ils étaient ou les bien pensant ? chez eux bien pépères,alors moi je les comprends, il y a une sous classe que personne ne représente Et les intellos que font ils pour eux ? pas grand chose car leur précarité n est pas la même. Combien sont allés à la cité des 4000 ? les quartiers nord de marseille ? On les regarde comme on va au zoo, très dépaysant, Moi les bobos me font gerber tellement ils sont nombrilistes NTM !!!

POURQUOI LES QUARTIERS SONT PAS LÀ ?

Sur le sujet, j'ai trouvé intéressant le point de vue de la rappeuse marseillaise Keny Arkana : http://www.streetpress.com/sujet/1466331150-keny-arkana-interview-lacrim-marcos-zad
Le passage concerné (question : "Est-ce que tu es allée à Nuit Debout ?").
Sa réponse : "J'y suis allée un peu en scred' (elle fait mine de se cacher sous sa capuche, ndlr.). Ça m'a mis du baume au cœur de voir une assemblée de 600 personnes qui veulent s'engager sans entrer dans un syndicat ou un parti politique. C'est puissant comme truc quand même : place de la République, en plein Paname. Je devais jouer pour le 1er mai mais ça ne s'est pas fait. Beaucoup de ceux qui militent là-bas sont aussi des gens que je côtoie depuis des années : les BDS, les désobéissants…
Par contre, je ne crois vraiment pas à la convergence des luttes. Pour moi les quartiers ne s'engageront jamais avec les étudiants ou les syndicats. Quand tu fais partie des vrais exclus et qu'on a jamais lutté pour toi, c'est difficile de rejoindre un mouvement comme celui-là, qui peut paraître bobo ou bourgeois. Dans les quartiers, beaucoup de jeunes sont aussi hyper capitalistes. Quand tes parents ont pris des risques pour t'offrir une vie meilleure, c'est difficile de renier tout ça. Et quand un militant vient t'expliquer que tout ça, le capitalisme, c'est de la merde, ça passe mal."

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Message à Mustapha Belhocine,
Regardez cette conférence gesticulée de Bernard Friot, min 47 où il fait référence à cette grève nationale menée collectivement entre chercheurs précaires pendant 6 ans avant d'obtenir leur titularisation (1976 à 1984). Ils ont réussi ! la note était salée mais ils ont réussi. Bon courage et ne lâchons rien.
Après ça si vous souhaitez regarder la conf en entier, régalez vous.

lien : http://www.reseau-salariat.info/6074038bef2303f3d3e12d2902563fb7

Merci à Là-bas de transmettre mon message.

POURQUOI LES QUARTIERS SONT PAS LÀ ?

idem pour les " demandeurs d'emploi " qui n'ont pas de " cellules " dans les syndicats , du moins dans les régions ; ; ; ;
manque dans chaque bourse du travail, bourses du travail qui disparaissent dans nos villes ; ; ;

POURQUOI LES QUARTIERS SONT PAS LÀ ?

Mustafa ne dit pas tout de l'absence des personnes des banlieues et loin de là. Il dit "les gens des banlieues sont conscients des problèmes de la loi travail, mais "il faut aller au shopping.....".

C'est très étonnant....Du coup, on dirait presque qu'il renvoie les gens finalement à une inconscience

Il y a à l'évidence une appréhension énorme de venir en masse. De se revendiquer du même monde. Pour plein de raison : la relégation sociale dans les cités, la cassure ville/périphérie ; la convergence de la lutte sociale ne dissipe pas les racismes. Je le sais d'expérience..

Et puis, il y a la peur et le poids du regard aussi suspicieux, lourd, d'une foule dans le contexte de terrorisme virulent...

La dame qui dit, avec le journaliste" : "ils ne sentent pas concernés".

A l'évidence une ERREUR FONDAMENTALE. S'il y a bien une problématique qui obsède les personnes des banlieues, c'est bien le travail !!!!!!!!!!!

POURQUOI LES QUARTIERS SONT PAS LÀ ?

L'absence des quartiers est préoccupante. Ce qui l'est encore davantage est que s'ils se présentent, ils vont se faire dézinguer, mais alors dézinguer par les flics, encore plus que ceux qui y sont.

POURQUOI LES QUARTIERS SONT PAS LÀ ?

Le passage sur les syndicats avec la sociologue est très intéressant : les salariés précaires, qui représentent une grande partie des travailleurs, n'a quasiment pas accès aux syndicats.
Ce qui permet aux médias dominants d'affirmer que la CGT, FO, etc. sont minoritaires et qu'ils ne représentent qu'une petite partie des salariés.
Ainsi, pour la classe dominante, le résultat est doublement bénéfique : des syndicats faibles et des salariés dociles.

POURQUOI LES QUARTIERS SONT PAS LÀ ?

Bonsoir les AMG debout ; les quartiers sont livrés à la jachère.. Jachère matérielle, jachère intellectuelle, jachère sociale, jachère, jachère.. Et tout cela dans une coupable indifférence globale.. Bientôt, à la faveur de la loi travail, nous autres aussi, seront logé-es-s à cette même et rude enseigne.. Nous goûterons à notre tour aux réalités qui y ont cours depuis des décennies.. Indifférence pour indifférence, les quartiers rendent la monnaie de la pièce.. La somme de boulot pour les réintégrer dans la vie de la cité est prohibitive ; qui s'en soucie ? "Et cependant, Elle tourne.." Salutations désabusées..