Les 26 et 27 mai 1967 à Pointe à Pitre - commentaires Dans "trêve", il y a "con"... 2009-12-29T08:41:38Z https://la-bas.org/la-bas-magazine/les-archives-radiophoniques/2009-10/decembre/les-26-et-27-mai-1967-a-pointe-a-pitre#comment12837 2009-12-29T08:41:38Z <p>Peace & love et trêve des confiseurs...</p> <p> La paix sociale s'achète en France<br class="autobr"> à coup de prime de Noël pour les chômeurs et les érêmistes - qui<br class="autobr"> s'empressent d'aller se faire raquêter par les Grandes Familles de<br class="autobr"> Barons Voleurs de Auchan, Leclerc, Pineault et compagnie... On a bien<br class="autobr"> dit confiseurs..? Tous riches et pauvres communieront dans une orgie<br class="autobr"> alimentaire à quantité égale. Il n'y a que la qualité qui changera : foi<br class="autobr"> gras entiers pour les uns et blocs, émulsion et débris de foi gras pour<br class="autobr"> les autres. C'est la trêve des...quoi déjà ?</p> <p> Vous avez cherché à comprendre pourquoi, la mayonnaise est montée l'an<br class="autobr"> dernier là-bas en Guadeloupe comme jamais comme ça ici..? Vous avez fait<br class="autobr"> des interviews ; vous avez disséqué le mouvement... Il y a une chose que<br class="autobr"> vous n'avez pas relevée : le mouvement, qui avait débuté avant les fêtes<br class="autobr"> de célébration du solstice d'hiver, ne s'est pas arrêté respectueusement conformément au calendier bourgeois avec<br class="autobr"> cette fameuse semaine orgiaque pour laisser Madame la Marquise, qui<br class="autobr"> voudrait, enfin si on le permet, réveillonner en paix. Comme si la<br class="autobr"> souffrance des plus nécessiteux marquait aussi pause à ce moment-là.</p> <p> Depuis quand remonte cette tradition respectée très révérensueusement<br class="autobr"> par les acteurs du mouvement social ? Si cette trêve pouvait se<br class="autobr"> justifier dans les tranchées de la "Grande Guerre" quand les deux<br class="autobr"> protagonistes étaient logées à la même enseigne, chair à canons jetés là<br class="autobr"> face-à-face par les puissants, déshumanisés dans la même mouise givrée,<br class="autobr"> en va-t-il de même lorsqu'en en temps de guerre économique globale, les<br class="autobr"> oligarchies locales s'envoient au chaud de la dinde aux marrons tandis<br class="autobr"> que l'on meurt de froid juste en dessous sous leurs fenêtres.</p> <p> Dans "trêve", il y a "con"... Tant que le prolétariat ne se<br class="autobr"> réappropriera pas la temporalité de la contestation, il se laissera<br class="autobr"> endormir encore longtemps d'un coté par la grande bourgeoisie qui agit<br class="autobr"> là conformément à son essence. Mais aussi de l'autre coté par les<br class="autobr"> professionnels de la contestation, ces élus politiques ou syndicaux<br class="autobr"> quasi-surement fonctionnaires nationaux ou territoriaux ou assimilés<br class="autobr"> malgré les changement de status en cours très probablement propriétaires<br class="autobr"> fonciers dont la détermination n'est depuis bien longtemps plus celle du<br class="autobr"> prolétariat mais s'est autonomisée en vue dans la préservation de sa<br class="autobr"> qualité de vie. A bien relire la description, elle aussi agit<br class="autobr"> conformément à son essence.</p> <p> J'ai encore en travers de la gorge ces débats de l'Ile Saint-Denis<br class="autobr"> tragiques et les votations et tractations intenses qui ont suivi pour la<br class="autobr"> construction d'un mouvement unitaire salutaire à l'orée de la dernière<br class="autobr"> élection présidentielle, sommés de s'arrêter net par ces même-gens<br class="autobr"> pressés d'aller commander leurs bûches glacées avant qu'il ne soit trop<br class="autobr"> tard... On se retrouvera l'année prochaine "Tous ensemble, tous<br class="autobr"> ensemble"...pour tirer les rois ! Et puis les classes de neige... Et<br class="autobr"> puis les oeufs de Paques... Et puis, quoi : déjà l'été ? L'été, ses<br class="autobr"> marroniers, ses lois, décrets et augmentations du coup de la vie qui<br class="autobr"> passent en silence ? "Je vous promets : la rentrée, cette année, sera<br class="autobr"> chaude !"</p> <p> Au fond on ne vit pas si ma dans ce beau pays...</p> <p> Le soir du réveillon où les masses laborieuses entameront une longue<br class="autobr"> marche aux flambaux de la périphérie vers le centre, de la République à<br class="autobr"> la Place de la Bastille ; le soir du reveillon où les masses laborieuses<br class="autobr"> danseront sous les fenêtres des beaux quartiers, ce même soir sera la<br class="autobr"> veille de ce Grand Matin du premier jour d'un temps nouveau où la peur<br class="autobr"> aura changé réellement de camp, condition préalable historiquement<br class="autobr"> prouvée, à l'ouverture du période radicale de transformation sociale<br class="autobr"> quels qu'en soient les aboutissants.</p> <p> Une chose est sure, au point où sont les choses cette année encore à<br class="autobr"> cette même époque, ce Grand Matin n'est pas pour demain.</p> <p>Sweet dreams</p>