Leurs bras nous sont soumis - commentaires

Leurs bras nous sont soumis

Ce matin (jeudi 17 décembre), le bus passe devant le piquet de grève de Porte des Lilas. Cela fait 2 mois (depuis le 12 octobre dernier) que les grévistes occupent la rue. Ils sont 25 sur ce piquet-ci, 6000 en tout. Ils étaient 3000 en meeting porte de choisy lundi dernier.
Le bus s'approche de Noisy-le-Sec.
Journal de 7h de France Culture : on nous parle de 2 grèves. Celle des cheminots de la RATP. Et celle des salariés de Beaubourg. On nous dit que plus de 10 000 personnes n'ont pas pu aller voir l'exposition Soulages, on nous dit que 2 grévistes suffisent à fermer l'exposition et ce depuis 24 jours.
Pas 1 mot sur les grévistes sans papiers, alors même que certains occupent le restaurant du 6e étage dudit centre Beaubourg.
Je ne comprends pas.
On ne comprend pas.
Le bus repasse devant le piquet. Il est 17 heures. Il neige.

A propos de l'identité nationale

Arthur G : « Le Temps ! Y en a pas deux comme lui de journal pour défendre la race française ! »

Bardamu : « Elle en a bien besoin la race française, vu qu'elle n'existe pas ! »

Arthur G : « Si donc qu'il y en a une de race (française) ! Et même que c'est la plus belle race du monde ! »

Bardamu : « C'est pas vrai ! La race, c'est seulement ce grand ramassis de miteux dans mon genre, chassieux, puceux, transis, qui ont échoué ici poursuivis par la faim, la peste, les tumeurs et le froid, venus vaincus des quatre coins du monde.
Ils ne pouvaient aller plus loin à cause de la mer.
C'est ça la France et puis c'est ça les Français.

L.F Céline
Voyage au bout de la nuit.

Leurs bras nous sont soumis

Bonjour,
En réponse à la remarque "sur le manque de remarque" :
Si quelqu'un s'était avisé de défendre le principe de l'exploitation des clandestins, même s'il ne s'en trouvait que 400 en France, il aurait probablement attiré la même tempête de remarques que l'émission sur la burqua.
Et que l'on ne me dise pas que personne n'oserait défendre cette idée : s'il y a des pervers à qui il plaît que les femmes soient voilées comme des phallus lacaniens, il doit bien y en avoir aussi pour trouver poétique de faire trimer des travailleurs sans aucun droit...

Leurs bras nous sont soumis

Petite remarque sur le manque de remarque...
Quand il s'agit de burqa c'est le tollé général, sur le droit à la dignité et autres arguments. Il était question de 400 femmes.

Là on parle de dizaines de milliers de personnes à qui on refuse l'existence hors des chantiers et... si peu de réaction, si peu d'intérêt pour un phénomène si répandu !
Ceux qui considère les étrangers comme des voleurs d'emplois devraient sauter au plafond d'entendre que des patrons laissent faire. Et quand aux défenseur de liberté où sont ils ? Et ceux qui veulent l'égalité ?
On dirait que sur ce genre de sujet y en a pas un pour rattraper l'autre...
Faut il que ça passe au 20h de TF1 pour réveiller les consciences ? Demandez donc à son propriétaire Martin Bouygues d'en parler...

Pourtant ici aussi les réactions ont été vive comme ailleurs :
http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=1728

Merci à Pascale et à toute l'équipe pour ce reportage, mais peut-être faudrait il faire un lancement sur la burqa avant de passer au sujet du jour.

Leurs bras nous sont soumis

à Pascale (msg plus bas) : merci pour ce lien vers l'article très instructif sur le journalisme version Isabelle Giordano ... je viens de le lire : vive le journalisme libre et indépendant à l'égard du gouvernement et des puissances d'argent !

Leurs bras nous sont soumis

Je vous invite à lire l'article d'Acrimed sur le journalisme version Isabelle Giordano intitulé :
"Assises de la consommation : Isabelle Giordano au four... et au ménage ?"
http://www.acrimed.org/article3245.html
Très intéressant !

Leurs bras nous sont soumis

Bonjour les AMG et la-bas

Pour le bâtiment je ne sais pas, sauf bien sur par les témoignages de ceux que je connais qui sont dans le BTP et par la bas si j'y suis bien sur.

Non moi mon truc c'est le monde du Spectacles et des Salons (automobile, lingerie et j'en passe).

Lorsque j'ai commencé dans le métier d'éclairagiste sur les salons, le nettoyage était assuré par des gens du Maghreb et le bas de l'échelle était occupé par des noirs africains, ces gars avaient le boulot le plus pénible qui puisse exister dans la préparation des salons.

A savoir la pose de sous plancher.

C'est long, salissant et la cadence est infernale. Il s'agis de planches de bois assemblées par une armature de fer, cela fait 80 cm sur 40 sur 5 cm de hauteur, le poids est d'une vingtaine de kilo.

Imaginez le boulot quand il y 5 ou 6000m² de ces planchers à poser !

Et ce boulot était réservé à des sans-papiers. Seul les chefs d'équipe (des maghrébins ) étaient en situation régulière.

Et puis au fil du temps les choses on changé et lorsque j'ai quitté le métier il y a 4 ans , les africains étaient passé au nettoyage et la nouvelle population de sans-papiers qui posaient les planchers venait de l'est.

Les choses on peut-être encore évolué depuis. Mais une chose est sur il y aura toujours quelqu'un qui se fera esclavagisé de par sa situation irrégulière et j'ai bien peur que se ne soit parti pour s'arranger.

Philippe de Sens

Leurs bras nous sont soumis "les marchands de viande"

"les marchands de viande" c'est comme ça qu'on appelait les boîtes d'intérim.45 ans comme ingr BTP, maître d'ouvrage délégué, maître d'oeuvre délégué,en france et à l'étranger....Bravo à pascale, c'est un avant goût de l'exploitation qui a toujours existé, avec les "nords africains, puis les portugais,puis les pays de l'est , puis les maliens et les sénégalais.En Algérie ils font travailler les chinois !En arabie , ils font travailler les hindous et les somaliens...Pour avoir un marché local important, la fameuse entreprise française rachetait pour 1euro l'entreprise générale locale......et sous traite le tout,en présurant les petits artisans, sauf leur propre encadrement qui contabilise tout....Ayant derrière eux une armada d'avocats.C'est au niveau des sous traitants , parfois filiales, que se trouve les sans papiers.On les trouve toujours dans les travaux les plus pénibles et puis pour faire bien on en titularise un, le grutier, le chef d'équipe des bancheurs etc...

Leurs bras nous sont soumis

Il y a au moins un salarié de BOUYGUES qui a su râler contre son patron : un perroquet du 20 heures de TF1 grassement payé pour nous endormir , un certain POIVRE qui se croyait indispensable et qui se croit toujours journaliste.