La chanson de Craonne. Les mutins (3) - commentaires La chanson de Craonne. Les mutins (3) 2008-11-20T21:24:22Z https://la-bas.org/la-bas-magazine/les-archives-radiophoniques/2007-08/novembre/la-chanson-de-craonne-les-mutins-3#comment7233 2008-11-20T21:24:22Z <p>La boucherie innommable, le meurtre, le saccage des vies de centaines de milliers d'hommes ...La guerre était enfin finie. , Pauvres soldats.<br class="autobr"> Une émission sur France-Inter diffusée le samedi 8 novembre, parlait de la tuerie du chemin des dames. De bonnes choses y ont été dites, sur les généraux, sur leur responsabilité, leur incurie, on y a parlé de Pétain, des hommes politiques responsables de cela, de Clémenceau, d'Aristide Briant... Mais on y a menti par défaut. Car on n'a pas parlé de ce qui avait généré cette guerre, de ce qui les génère toutes : les conflits d'intérêts entre grands capitalistes. <br class="autobr"> Seule la diffusion d'une chanson( !) nous a rappelé que les gros argentiers se pavanaient dodus sur les champs Elysées et que la vie à l'arrière se poursuivait très bénéfiquement pour quelques-uns pendant que d'anonymes petits gars se faisaient trouer la peau ou déchiqueter au front. On n'a pas effleuré seulement le fait que les financiers instigateurs du drame qui se jouait, continuaient à faire des profits exubérants dans la spéculation, pendant que pour eux tombaient dans la boue des tranchées et dans des conditions effroyables et ahurissantes, des hommes. <br class="autobr"> Aucune guerre n'est la guerre des peuples. Toutes les guerres sont des guerres de fric. Seule la manipulation des esprits parvient à nous persuader du contraire. La guerre de 14 en est un exemple féroce et terrible.<br class="autobr"> Alors, pour se refaire une virginité, on parle de ces hommes morts dans la boue, de leurs dernières lettres, de leur vie quotidienne au front, de leur retour avec qui un bras, qui une jambe en moins... qui les deux (respect...). On met (à juste titre) sur l'autel de l'infamie ces généraux pourris qui ont fait fusiller les mutins des tranchées... Bref, on passe la pommade ; on se donne bonne conscience.... (Et on fait gonfler l'audimat à grands coups de cadavres), mais entend-on les journalistes assaillir de questions les vrais responsables de tout cela ; entend-on dans les commémorations, le capital se faire vilipender par les orateurs ? Les voit-on, ces boursiers, se faire accuser de tout ce qui devrait leur être reproché ? Pas le moins du monde. La morale reste pleureuse, soumise, donneuse de leçons, et light dans les propos :<br class="autobr"> « Pauvres petits soldats que les généraux et les politiciens ont envoyés à la mort »...POINT. Avec ça, tout le monde est content, la ménagère de moins de cinquante ans est rassurée, et le fric peut dormir sur ses deux oreilles Encore un peu et on ferait sponsoriser le mémorial du soldat inconnu par NATIXIS ou PARIBAS.<br class="autobr"> Est-ce que ça leur écorcherait les gencives, à ces messieurs de la télé, de dire seulement, la vérité ?<br class="autobr"> Mais le peuvent-ils et ont-ils envie de la dire ? Quelle liberté de parole ont-ils ? Quelle autocensure s'infligent-ils sur ce sujet comme sur les autres ? Le patronat n'ayant pas changé d'un iota, le mal étant incrusté dans ses gènes, s'il avait un jour à nouveau besoin de « chair à canon », où croyez vous qu'il irait la chercher ? Au MEDEF ? A Neuilly ? Au palais Brongniart ? Il pourrait recommencer, sans crainte d'être inquiété, à nous utiliser sans vergogne et sans que les médias y décèlent le plus petit inconvénient qui soit !!<br class="autobr"> Ainsi, les vrais responsables de ces tueries demeurent dans l'ombre, difficilement identifiables, malfaisants abominables et à l'affût. Tout cela est hélas vérifiable aujourd'hui à l'échelle planétaire. Que n'a-t-on pas été chercher récemment comme arguments pour justifier, aux yeux de l'opinion internationale qui n'attendait que ça, l'injustifiable conquête de l'Irak, l'hécatombe qui en a découlé ?<br class="autobr"> C'est pourquoi je ne peux plus aujourd'hui passer devant un « monument aux morts » sans qu'une nausée diffuse m'envahisse ; sans qu'un profond dégoût me submerge, sans qu'un frisson d'effroi me saisisse.<br class="autobr"> Des dizaines de noms sont inscrits sur la pierre. Ils n'avaient en leur immense majorité, pas vingt ans tous ces gars. <br class="autobr"> En exergue, on peut lire : « morts pour la France ».... AH bon ? C'est donc pour la France qu'ils sont morts ? Ce serait déjà un pur scandale ! Mais non : c'est pour l'argent qu'ils ont été assassinés.<br class="autobr"> Les monuments aux morts sont virtuellement parrainés par les banquiers et sont une insulte à la démocratie et à l'humanisme. On incite cyniquement les passants à s'incliner par respect devant le nom des morts. C'est pour mieux leur faire oublier que c'est devant la bourse qu'ils s'agenouillent. <br class="autobr"> Pauvres enfants de 14/18. Vous avez été et demeurez les OTAGES de l'argent-roi. Votre sacrifice n'a servi que vos ennemis de classe.<br class="autobr"> Si d'autres sacrifices venaient, ils seraient du même tonneau, au profit des mêmes intérêts. <br class="autobr"> Mais le présentateur du 20H00 ne le dira pas. Puisqu'il est au sens strict du terme, vendu.</p> La chanson de Craonne. Les mutins (3) 2008-10-24T16:25:59Z https://la-bas.org/la-bas-magazine/les-archives-radiophoniques/2007-08/novembre/la-chanson-de-craonne-les-mutins-3#comment6838 2008-10-24T16:25:59Z <p>Je suis si contente et émue de retrouver le texte de cette chanson que mon père, qui avait tout juste 19 ans en 1914, et qui avait combattu et avait été blessé au Chemin des Dames pendant la guerre 1914-1918, chantait quelquefois. <br> Merci à vous.</p> La chanson de Craonne. Les mutins (3) 2007-11-18T16:58:52Z https://la-bas.org/la-bas-magazine/les-archives-radiophoniques/2007-08/novembre/la-chanson-de-craonne-les-mutins-3#comment2204 2007-11-18T16:58:52Z <p>Je réagis en retard car je n' ai pas l' occasion de vous écouter en direct. <br> Je vous remercie en mon nom et en celui des miens à qui j' en rends compte, pour cette excellente série consacrée à Craonne. Et un grand bravo à cet enseignant d' Ancenis pour son superbe texte commémoratif et son courage puisqu' il révèle son nom : cela fait du bien de savoir qu' il y a encore des gens pareils pour instruire nos enfants.</p> La chanson de Craonne. Les mutins (3) 2007-11-11T20:36:06Z https://la-bas.org/la-bas-magazine/les-archives-radiophoniques/2007-08/novembre/la-chanson-de-craonne-les-mutins-3#comment2155 2007-11-11T20:36:06Z <p>Cher Daniel Mermet, lorsqu'en 1997, j'ai écouté votre émission sur Craonne et ses sacrifiés, je n'avais alors qu'une vague idée de ce que pouvait être cet enfer. <br> Oui, on entendait parler plus ou moins de mutineries et de généraux mauvais stratèges peu enclins à se soucier du sort des poilus. <br> Il faut dire que les médias évitent soigneusement d'évoquer le sort des poilus : mis à part la gerbe sur le tombeau du soldat inconnu à chaque commémoration de l'armistice, un siècle après on ne sait pas grand chose de cette guerre. <br> Cette chanson, je l'ai découverte grâce à vous et depuis son refrain revient souvent, lancinant. <br> A la même époque, j'ai appris que mon grand-père, revenu du front en 1918 s'est fait virer de la ferme parentale à St Bonnet le Courreau, dans les monts du Forez, pour le motif qu'il n'avait rien fait pendant quatre ans. Et il est parti avec sa femme habiter chez ses beaux-parents, se louer journellement dans les fermes alentour avant de pouvoir se poser dans un village de la plaine du Forez quelques années plus tard. <br> Sans doute que sa terrible mère pensait qu'il s'était payé du bon temps. A sa décharge, il n'y avait pas d'information, ou très peu et si déformée que le commun des gens estimaient que la guerre était une aimable formalité. <br> Il avait fait le chemin des Dames. Son frère est resté là-bas, quelque part dans un trou de tranchée, fauché à 19 ans. <br> Mon père n'avait jamais voulu nous parler de cela et nous avait même caché l'existence de la maison de sa famille mais le décès d'un cousin et l'héritage qui a suivi a fait qu'il nous en a parlé, longuement. Il nous a aussi décrit comment ses parents ont trimé pendant des années avant de pouvoir avoir une situation pauvre mais décente. <br> Je suppose que c'est le cas de nombreux poilus et de leurs descendants qui ont eu leur existence bouleversée. <br> J'imagine que mon grand-père chantait la chanson de Craonne. <br> J'ai 47 ans, je n'ai jamais connu la guerre et j'espère ne jamais la voir. <br> Puissent vos émissions continuer à vivre le plus longtemps possible pour faire sentir tout ce qui peut être évité dans l'horreur et dans l'inégalité.</p>