Je ne suis plus de là-bas, je ne suis pas d'ici : Paris/Wenzhou, Wenzhou/Paris - commentaires Je ne suis plus de là-bas, je ne suis pas d'ici : Paris/Wenzhou, Wenzhou/Paris 2007-02-10T17:11:57Z https://la-bas.org/la-bas-magazine/les-archives-radiophoniques/2006-07/fevrier/je-ne-suis-plus-de-la-bas-je-ne-suis-pas-d-ici-paris-wenzhou#comment685 2007-02-10T17:11:57Z <p>Bonjour, <br> Et merci d'avoir parlé de la Chine « d'en bas » dans votre émission de vendredi. La Chine des petites gens qui rament aux côtés des nantis et des puissants, mais pas sur la même eau, manifestement. <br> J'ai vécu 3 ans en Chine et je les ai presque reconnus, ceux à qui vous avez tendu vos micros. <br> Beaucoup de commerçants chinois établis en France viennent du Wenzhou, et là-bas, les passerelles sont donc nombreuses avec le monde occidental et l'économie de marché. <br> Mais il y a en quelque sorte une troisième Chine, qui rame aussi, mais à contre-courant des deux autres. C'est celle des oubliés de l'expansion économique et, curiosité dans ce monde qui enfante naturellement des génies du commerce , la Chine de ceux qui n'ont pour toutes bosses que des cals dans leurs mains de paysans. <br> Je vous parle de la minorité Miao, qui vit - presque, et pour combien de temps encore ? dans le respect de ses très belles traditions ancestrales, et chez qui les valeurs de solidarité, de respect, de partage, ne sont pas rangées au rayon de la nostalgie. <br> Je ne parle pas des Miao « folkloriques » que l'on rencontre dans d'autres provinces comme le Yunnan, je parle de ceux qui vivent dans des villages reculés dans le Guangxi et le Guizhou et se méritent après des heures de route puis de marche. <br> J'ai eu la chance de les rencontrer lorsque je vivais en Chine car le hasard m'a fait parrainer une fillette dont les parents ne pouvaient payer la scolarité. Je l'ai visitée dans sa famille. Quel monde à part ! Quelle générosité de la part de ces paysans qui triment du matin au soir dans leurs minuscules rizières en terrasses, pour à peine assurer leur subsistance. Quelle misère aussi, et quel choc lorsqu'on vit à Shanghai de découvrir que le Moyen-Age est contemporain des néons et de l'hystérie consumériste. <br> J'ai déjà été fort longue et si vous avez pris la peine de me lire jusqu'ici, peut-être aurez-vous la curiosité de visiter le site de l'association qui m'a fait rencontrer ma filleule ( <a href="http://www.couleursdechine.org" class="spip_url spip_out auto" rel="nofollow external">www.couleursdechine.org</a> ). Ce que je souhaiterais, ce serait que vous les fassiez connaître eux aussi, ces Chinois pas vraiment Chinois, et que, bénéficiant de la notoriété de votre émission, ils fassent connaître leur culture et trouvent d'autres parrains pour d'autres petites filles. <br> Merci d'avance si mon message retient votre attention et si vous décidez d'aller à leur rencontre...</p>