Pourquoi Sarkozy s’écroule-t-il ?

Le , par L’équipe de Là-bas

Le 22 mars 2010 sur France Inter Stéphane Guillon révélait comment Eric Besson avait infiltré le Parti Socialiste puis l’UMP afin de faire triompher les idées du Front National. Or, deux ans auparavant, Là-bas.org (le site non-officiel de l’émission de Daniel Mermet, Là-bas si j’y suis) dévoilait une affaire semblable. Comment une taupe du réseau international « R.S. » avait réussi à s’infiltrer jusqu’au plus haut niveau de l’Etat.
La vérité sur Carla
Février 2008
(Extrait)
(...) Et d’ailleurs le « Canard enchaîné » s’apprête à révéler toute la vérité sur la liaison entre Carla Bruni et Henri Guaino, le conseiller du Président Sarkozy. Une photo que va publier un grand quotidien italien les représente « tendrement, au petit matin dans la voiture personnelle d’Henri, alors que le Président de la République est en Guyane ». Selon ce journal, la belle Carla est membre du réseau « RS » (Résistance Secrète) qui a pour but de faire tomber celui qui est désigné sous le nom de code "Atchoum". Pour cela, non contente de séduire et de se faire épouser par le Président, la belle italienne aurait eu la mission auparavant, de séduire son principal conseiller et de manipuler ensuite tout l’entourage du surnommé "Atchoum".
De là, cette étourdissante succession d’incongruités et de bévues ; du discours de Dakar avec ses insultes désastreuses pour les Africains, en passant par la visite au Vatican en compagnie du comique Jean-Marie Bigard célèbre pour son « lâcher de salopes ».
Le sommet pour l’instant ayant été atteint lors du récent dîner du Crif (3) au cours duquel Monsieur Nicolas Sarkozy a annoncé avec émotion, son projet de parrainage d’un enfant français juif victime de la Shoah par chaque élève de CM2 à la rentrée prochaine.
Nous avons reçu des dizaines de messages d’auditeurs consternés devant une telle obscénité électoraliste", devant cette "surenchère émotionnelle", devant une idée aussi traumatisante, aussi culpabilisante, aussi blessante pour les enseignants et choquantes pour les historiens. "Et pourquoi pas un enfant arménien, un enfant rwandais, un enfant du Cambodge, un enfant Herero de Namibie, un enfant du Darfour, un enfant issu de la traite négrière ?" nous dit Elise de Limoges et Patrick d’Ille-et-Vilaine ajoute "C’est une mesure qui ne peut que renforcer la concurrence victimaire et susciter l’antisémitisme".
La gifle allait venir de Simone Weil, "Inimaginable, insoutenable, dramatique et surtout injuste". Choquée puis révoltée, l’historienne Annette Wieviorka,(4) dénonçait l’indécence de cette proposition, "A ce compte-là, si l’on veut aller plus loin dans l’obscénité, pourquoi ne pas servir la soupe d’Auschwitz à la cantine des écoles une fois par an ?"
Et nous n’avons pas touché le fond. (5)
Là-bas.org (février 2008)
1- Le Plan B, en vente partout
2- Un rapport peut-être avec Disneyland
3- Conseil Représentatif des Institutions Juives de France.
4- Journal du Dimanche,17 février 2008
5- Et l’on se demande si Carla n’y est pas allé un peu fort.

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Une sélection :

La sociologue publie « Les riches contre la planète. Violence oligarchique et chaos climatique ». Entretien Monique Pinçon-Charlot : « Dans tous les domaines de l’activité économique et sociale, les capitalistes ont toujours, toujours, toujours des longueurs d’avance sur nous » AbonnésVoir

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La sociologue Monique Pinçon-Charlot, qui a longtemps analysé avec son mari Michel Pinçon les mécanismes de la domination oligarchique, publie un nouveau livre sur le chaos climatique et elle n’y va pas avec le dos de la cuiller en bambou. Entretien.

Les riches détruisent la planète, comme l’écrivait le journaliste Hervé Kempf. On le sait. Ils le savent. Ils le savent même depuis bien longtemps ! Le nouveau livre de Monique Pinçon-Charlot risque de ne pas plaire à tout le monde. Dans Les riches contre la planète, elle raconte comment une poignée de milliardaires est en train d’accumuler des profits pharaoniques en détruisant la nature, les animaux, les êtres humains et finalement toute la planète, menacée par les émissions de gaz à effet de serre.

Mais surtout, la sociologue analyse comment l’oligarchie, qui a toujours eu une longueur d’avance, organise, encadre et finance sa propre critique et ses contestataires. Histoire que l’écologie ne soit pas un frein au business, mais au contraire l’opportunité de développer de nouveaux marchés selon une « stratégie du choc » décrite par la canadienne Naomi Klein. Le capitalisme fossile est mort ? Vive le capitalisme vert !

Alors que faire ? Arrêter de parler d’« anthropocène », ce n’est pas l’humanité tout entière qui est responsable du dérèglement climatique, mais de « capitalocène », la prédation du vivant étant consciemment exercée par quelques capitalistes des pays les plus riches. Ensuite comprendre ce que masquent les expressions « transition écologique  », « neutralité carbone » ou encore « développement durable » forgées par le capitalisme vert. Et surtout lire d’urgence le livre de Monique Pinçon-Charlot pour prendre conscience que les mécanismes de la domination oligarchique s’immiscent partout, y compris là où on ne les attendait pas…

Alain Ruscio publie « La première guerre d’Algérie. Une histoire de conquête et de résistance, 1830-1852 » aux éditions La Découverte La première guerre d’Algérie (1830-1852) AbonnésVoir

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« Par milliers, les Algériennes et les Algériens furent humiliés, spoliés, déplacés, enfumés, massacrés, décapités... » Il faut connaître cette époque pour comprendre la suite de la colonisation et son dénouement tragique. Dénouement que certains n’acceptent pas et qui le ravivent comme une amputation. Pourtant recherches, témoignages et reportages au cours des dernières années semblaient avoir apporté les moyens d’un apaisement des mémoires. Mais une extrême droite revancharde et négationiste, dotée de forts moyens médiatiques, gagne du terrain. Face à la concurrence des rentes mémorielles, il est donc nécessaire de mieux connaître cette sombre sanglante histoire. Aussi ROSA MOUSSAOUI interroge ALAIN RUSCIO, un des meilleurs historiens du fait colonial qui publie une somme passionnante à La Découverte.

Frédéric LORDON publie« Figures du communisme » aux éditions La Fabrique. Un entretien en deux parties Frédéric Lordon, le capitalisme nous détruit, détruisons le capitalisme (2/2) AbonnésVoir

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Depuis longtemps on se répète : « on sait pas ce qu’on veut, mais on sait ce qu’on veut pas ». Si Lordon reprend la formule, c’est tout d’abord pour dire que ce qu’on ne veut pas, c’est le capitalisme. Nous n’avons plus le choix, c’est lui ou nous, il n’y a plus d’arrangement possible. Comme dit un AMG, « repeindre le capitalisme en noir ne suffit plus ». Oui, c’est vrai, déplorer, dénoncer, condamner, s’indigner à longueur d’année nous conduit à l’impuissance et à la résignation, c’est-à-dire là où nous sommes aujourd’hui.