« Un pays sain ne fait pas la guerre à des civils, n’a pas pour hobby de tuer des bébés et ne se fixe pas pour objectif d’expulser des populations ». Une phrase explosive, surtout « hobby de tuer des bébés ».
Quel est le terroriste qui parle ainsi ? Quel fou dangereux ?
C’est l’ex-numéro 2 de l’armée israélienne, Yaïr Golan, ce mardi 20 mai. Une bombe contre les milliers de tonnes de bombes qui continuent de tomber sur Gaza depuis 19 mois, alors même qu’Israël s’engage à prendre le contrôle de l’intégralité de la bande de Gaza.
Fureur du gouvernement israélien et de tous les réacs et toutes les extrêmes droites qui le soutiennent en France et ailleurs. Réaction violente de Néthanyahou qui dénonce bien sûr des « calomnies antisémites ».
Sauf qu’en Israël, Yaïr Golan est un héros national depuis le 7 octobre 2023.
Ce matin-là, il enfile son ancien uniforme et fonce dans sa propre voiture à la frontière de Gaza. Et là, parmi cadavres et tueurs cinglés du Hamas, il parvient avec trois allers et retours, à sauver plusieurs jeunes Israéliens. Un héros mais un peu gênant, qui accuse ces massacres comme « un terrible échec sécuritaire du gouvernement ».
Précisons que Yaïr Golan est le président du parti Les démocrates, tendance "gauche sioniste" avec ses quatre députés à la Knesset. Précisons aussi qu’en bon militaire, il a tenu dans ces massacres à distinguer les soldats du gouvernement qu’il qualifie de « tous corrompus ».
Mais au bout de 19 mois de lâcheté, de haine et d’aveuglement, c’est là sans doute un des signes que le vent tourne. Des signes souvent opportunistes, des tartufferies sans conséquence, qui font d’un génocide un "drame humanitaire" avec des soupirs consternés, mais un signe venant d’Israël où la contestation et la résistance ont tant de mal à dépasser censure et peur de trahir.
Cent quarante-sept États sur les cent quatre-vingt-seize que compte cette planète, soit 75%, reconnaissent l’existence de l’État palestinien. En juin, Emmanuel Macron, président d’un pays qui représente 1% de la population mondiale, aura-t-il l’audace de rejoindre ce concert des nations ?
Sans attendre, tout faire pour cesser ce génocide.
Daniel Mermet
P.S. Cette semaine encore, Là-bas vous a gâtés, il faut le dire. Avec comme cerise sur le gâteau, le moyen pour ÊTRE AUX OISEAUX !
Le meilleur de la semaine ...
Quatre gâteries pour être aux oiseaux
Être aux oiseaux. Au Québec, c’est ainsi qu’on dit "être au septième ciel".
Aussi, voici quatre gâteries pour vous envoyer en l’air avant l’ASCENSION où le petit Jésus lui-même, champion de tous les cosmonautes, est monté au ciel sans la moindre fusée.
Montez le volume, il vous suffit d’une paire d’oreilles pour ÊTRE AUX OISEAUX : https://la-bas.org/la-bas-magazine/la-musique-de-la-bas/quatre-gateries-pour-etre-aux-oiseaux
Festival de Cannes : du drapeau rouge au tapis rouge
La RÉSISTIBLE Ascension d’Arturo Ui. On se souvient de la pièce de Bertolt Brecht (1941) sur la montée du nazisme et de ce mot "résistible" qui signifie qu’il était possible d’y résister. À son tour aujourd’hui, le sociologue Ugo Palheta cherche comment nous en sommes arrivés là et comment conjurer le désastre annoncé. Le dos rond ? La déprime ? La fuite ? Par où ?
🎙️Podcast au micro de Daniel Mermet 👉 https://la-bas.org/la-bas-magazine/entretiens/comment-le-fascisme-gagne-la-france
The Revolution Will Not Be Televised !
C’est une des chansons américaines les plus mythiques. Parce que son style en parlé-chanté en a fait un titre précurseur du hip-hop, qui naîtra officiellement trois ans plus tard. Parce que sa poésie audacieuse mêle références à l’actualité, parodies de slogans publicitaires et emprunts à la culture populaire. Et parce que son ironie grinçante dénonce la société de consommation, les médias de masse et le racisme aux États-Unis. Olivier Besancenot vous fait découvrir Gil Scott-Heron et sa chanson The Revolution Will Not Be Televised.
À voir et écouter sur le site de Là-bas 👉 https://la-bas.org/la-bas-magazine/chroniques/gil-scott-heron-the-revolution-will-not-be-televised
Choc culturel
Ce mois-ci est sorti en librairie un pamphlet à charge contre Jean-Luc Mélenchon et La France insoumise. Autant dire qu’auteurs et éditeur n’ont pas pris un gros risque éditorial. Les médias se chargeront assurément de la promo, vu qu’ils le font déjà pour ainsi dire tous les jours.
Olive a écouté la matinale de France Culture avec l’invité Didier Eribon. Et ça s’est pas passé comme prévu. Un choc culturel en pleine poire...
Olive vous écrit 👉 https://la-bas.org/la-bas-magazine/chroniques/choc-culturel
Quand Bourdieu démolit Macron, une rencontre avec Didier Eribon