Quelle idée de m’avoir confié le soin (et je pèse mon mot) de rédiger une petite notule élogieuse sur le plus délicieux, le plus fin (du monde), le plus drolatique (discrètement), le plus robotratif (autant qu’impérissable), le plus jouissif (sans modération), le plus féministe (« cherche la case, Bébé, cherche ! »), le plus pétaradant (sans être assourdissant ), le plus mélodieux (sans être jamais mièvre) ; pour faire court, le plus vivant des spectacles qui se prétendent tel !
Oui, quelle drôle d’ idée, car sur ce coup-là , en tant que critique, j’ai bien peur de manquer un peu de mordant.
La première fois que j’ai vu flon flon, c’était au tout début des années 2000 au festival d’Avignon. Festival où je jouais moi-même un spectacle (non sans un certain succès, d’ailleurs), à un horaire différent.
J’en étais sorti avec la boule au ventre - en temps normal je déteste cette expression mais il y a des moments où il faut savoir se faire violence - partagé entre l’incrédulité et la honte. Incrédulité face a une telle concentration de talent en si peu de monde - à l’époque, les Epis noirs n’étaient que trois sur scène - et la honte vis-à-vis des spectateurs qui allaient payer le même prix pour venir voir mon spectacle après avoir assisté au leur .
Au secours !
Depuis j’ai revu Flon Flon sur scène entre 15 et 20 fois. A un moment j’ai arrêté de compter. Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise de plus ?
Les chiffres parlent d’eux-mêmes, non ? Régalez vous.
PS : Ami abonné, le spectacle vivant est en pleine déconfiture, et le métier dévasté, y compris pour des artistes au talent aussi évident que celui des épis noirs. Tu sais ce qu’il te reste à faire. Salut.