
Depuis vingt ans, Irène Théry s’est impliquée dans le soutien aux droits des personnes LGBT. Elle a mené en 1995-97 une enquête sur les relations entre les personnes séropositives et leurs proches.
Elle a participé au premier colloque de l’association Aides sur le contrat d’union sociale en 1996 et a contribué au texte du projet de Pacs en 1998-99. Au début des années 2000, elle a soutenu le combat de Philippe Fretté devant la CEDH pour l’adoption par les homosexuels. Puis elle a inscrit les familles homoparentales au cœur de son travail de recherche sur la PMA et la GPA. Ce travail de longue haleine l’a amenée à s’engager fortement pour le Mariage pour tous et l’ouverture de la PMA aux couples de femmes lors de l’élection de François Hollande.
Début 2014, elle a proposé, dans un rapport remis au gouvernement français, un vaste ensemble de réformes de la filiation, des origines et de la parentalité, mettant à égalité toutes les familles que ce soit par la procréation, l’adoption ou l’assistance médicale à la procréation.
Chronologie de la loi du 17 mai 2013
Mai 2012
Élection de François Hollande.
« L’engagement 31 » de son programme électoral prévoit l’ouverture du mariage et de l’adoption aux couples de personnes de même sexe.
Juillet 2012
La Ministre de la famille Dominique Bertinotti annonce la préparation du projet de loi.
Août 2012
A l’occasion de l’Assomption, la Conférence des Evêques de France appelle à prier contre le projet du gouvernement.
Septembre 2012
Christiane Taubira, garde des Sceaux, révèle les grandes lignes du projet dans la presse. Les représentants des trois religions monothéistes réagissent contre le projet.
Octobre 2012
Premières manifestations des opposants.
« Fronde des maires » : 1700 maires s’engagent à ne pas marier les couples homosexuels. Le gouvernement annonce une loi sans l’accès à la PMA pour les couples de femmes.
L’examen du projet est repoussé pour faire place au débat.
Novembre 2012
Le projet est adopté en Conseil des Ministres. La Commission des Lois de l’Assemblée Nationale entame ses auditions. Premières manifestions menées par Frigide Barjot et le nouveau collectif la Manif pour Tous.
François Hollande évoque “la liberté de conscience” pour les maires qui refuseraient de célébrer les mariages homosexuels, puis corrige ses paroles suite aux nombreuses réactions.
Décembre 2012
Manifestations de soutien au Mariage pour tous dans de nombreuses villes de France, à l’appel des associations LGBT et partis de gauche.
Janvier 2013
Deuxième grande manifestation de la Manif pour Tous, suivie d’une nouvelle manifestation de soutien au projet de loi.
Le 29, Christiane Taubira ouvre les discussions à l’Assemblée Nationale, elles dureront onze jours. 5000 amendements sont déposés par l’opposition.
Février 2013
Le projet est adopté en première lecture à l’Assemblée.
Mars 2013
Troisième grande manifestation de la Manif pour Tous sur les Champs-Élysées, le ton monte, premiers heurts avec la police, premiers signes de dissension au sein de la direction de ce collectif.
Avril 2013
Multiplication des actions des opposants, veilles, comités d’accueils, manifestations, pétitions etc.
Les violences homophobes augmentent. Le 8, le visage tuméfié de Wilfred de Bruijn, agressé en plein Paris, fait le tour des réseaux sociaux.
Le projet est adopté par le Sénat et, le 23 avril, par le vote solennel de l’Assemblée Nationale.
Mai 2013
Le Conseil constitutionnel valide le texte et le 17 François Hollande promulgue la loi : le mariage est ouvert aux couples homosexuels.
La Manif Pour Tous, désormais sans Frigide Barjot, annonce de nouvelles manifestations.
Le 29, célébration à Montpellier du premier mariage de même sexe en France.