
Le 8 mai 2025, des enfants ont été tués lors de l’attaque israélienne du camp de réfugiés de Nuseirat (photo : Hassan Jedi/ANADOLU AJANSI)
Plus jamais ça ! Mais c’est quoi, ce « ça » ?
Never again, nunca más, nie wieder das ! Voilà plus de 80 ans qu’on le répète. Macron et Poutine le répètent aujourd’hui, de la place Rouge devant les chars à l’arc de triomphe devant la flamme. En Algérie aussi, on le répète. Le 8 mai 1945, de Sétif à Guelma, les colons français ont massacré des milliers d’Algériens. Avec l’historien Alain Ruscio, nous évoquons ces crimes longtemps passés sous silence. Plus jamais ça ! Mais à quoi bon déplorer le passé si c’est une diversion qui fait écran et si ça ne sert pas à éclairer aujourd’hui ? À comprendre, à lutter aujourd’hui et maintenant contre ce ÇA ?
Ce ÇA qui est à Gaza depuis un an, sept mois et cinq jours.
C’est sous nos yeux, on voit, on sait.
Des mots ressurgissent : occupation, déportation, extermination. Les mots de ce ÇA reviennent aujourd’hui.
Dans sa chronique pour Haaretz, Gideon Levy évoque un rapprochement effrayant : « Israël ne commet pas une Shoah contre le peuple palestinien. Pourtant, ces 19 derniers mois, il s’en est rapproché à une vitesse effrayante. Cela doit être dit, et avec encore plus d’insistance aujourd’hui » [1].
Le massacre de Gaza, c’est aussi le massacre du droit international. Ne manquez pas notre entretien avec la juriste Monique Chemillier-Gendreau pour son nouveau livre, Rendre impossible un État palestinien. L’objectif d’Israël depuis sa création.
Implacable rappel historique sous l’angle du droit international. Le but de ce livre ? « Ramener le conflit sous la lumière du droit ».
Alors que le droit est violé et piétiné plus que jamais par le pouvoir israélien soutenu par les États-Unis et toutes les extrêmes droites, d’Orbán à Bardella. Mais aussi par l’hypocrisie criminelle de la majorité de l’Europe et du gouvernement de Macron et ses sbires qui s’acharnent à criminaliser toute contestation et toute solidarité.
Que faire ? La réponse minimum est connue. Un tiers des armes israéliennes proviennent d’Europe. Nous sommes les premiers partenaires commerciaux d’Israël et nous pouvons suspendre ces échanges comme avec Poutine. Cette impunité abreuve l’antisémitisme qui se développe et met nos frères juifs en danger. Une grande partie du monde médiatico-politique en porte la responsabilité en se faisant, par son silence, complice de cette extermination sous nos yeux.
Un an, sept mois, cinq jours.
À quelle hauteur devra encore s’élever le tas de cadavres d’enfants palestiniens pour arrêter ÇA ?