La lettre hebdo de Daniel Mermet

La chute ou la lutte ?

Le

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« Quand le peuple ne trouve pas d’issue dans l’espoir révolutionnaire, il trouve une issue dans le désespoir contre-révolutionnaire. »

Voilà ce que disait un certain Léon Trotski. Et c’est ça qui est arrivé à beaucoup par ici : plus d’issue, plus d’horizon, foutu le futur. Inégalité, abandon, peur du déclin, vous connaissez tout ça.

Et le mépris surtout, ah, le mépris !

Et tu sais pourquoi tout ça ? Tu sais d’où ça vient ?

Longtemps la réponse c’était la faute des gros, des salauds de riches, de ces vaches de bourgeois, ce grand méchant capitalisme. C’est simple, c’est clair, t’as plus qu’à lutter « tous ensemble, tous ensemble ». C’est ça l’espoir révolutionnaire. Et parfois ça marche. Pas toujours, parfois ça plante. Tu te retrouves tout seul dans le dernier métro avec ton drapeau et tes poumons pleins de lacrymo. Mais parfois ça fait la sécurité sociale, l’abolition de l’esclavage, le droit à l’avortement, les droits civiques, les congés payés. Et tous nos bijoux de famille. C’est le moment de les ressortir et de les faire briller ces jours-ci. On a besoin de se prouver qu’on a pu. Ces fachos veulent nous faire croire qu’on peut pas. Mais on a pu et on pourra.

Il arrive que le vent tourne et que la réponse change. Pourquoi nos malheurs, tu demandes ?

On te répond : « c’est la faute aux ritals, aux youpins, aux bougnouls. C’est la faute aux assistés, aux drogués, aux bonnes femmes, aux pédés ». Bien sûr, on te le dit pas comme ça. On te la joue faux-cul : « c’est le problème du voile, le communautarisme, la guerre de civilisations, l’islamo-gauchisme ». Mais c’est la même haine, le même bouc émissaire qui porte les mêmes péchés du monde et qu’il faut égorger pour notre salut commun.

Et c’est qui qui répand tout ça ?

Des toutologues, des filousophes, des chargés de com’. C’est aussi des présidents, Chirac-le-bruit-et-l’odeur ou Macron avec son « immigrationisme » et son « changer de sexe en mairie ».

Et attention, on n’est pas raciste, hein.

C’est ça le désespoir contre-révolutionnaire. Pour Hannah Arendt, il y a toujours du désespoir à la base du totalitarisme.

Et à la base du désespoir ?

Il y a quarante ans de politiques néolibérales, de délocalisations, de régions entières vidées de leur vie, de services publics démolis, un vrai « sociocide » et des inégalités qui se creusent de plus en plus. Il y a aussi la résignation, l’indifférence, la désolation impuissante, le Moi-ma-gueule, le PCPE.

Et le mépris surtout, ah le mépris !

Il faut dire qu’il y a aussi de l’eau dans le gaz entre la gauche et le monde ouvrier.

C’est l’affaire Terra Nova qui remonte régulièrement à la surface depuis 2011. Le think tank Terra Nova, lié au Parti socialiste, publie en mai 2011 une note en vue des élections de 2012 : « gauche, quelle majorité électorale pour 2012 ? ».

La recommandation, c’est qu’il faut viser un nouvel électorat urbain, avec des valeurs culturelles progressistes, des jeunes, des femmes, des diplômés et les minorités des quartiers populaires.

Autrement dit, on laisse tomber cette classe ouvrière qui sent le pâté. C’est le divorce entre le bobo et le beauf avec son barbecue, son diesel, son Johnny, le genre pas trop déconstruit, qui vient grossir l’électorat « ouvrier » du RN.

« On a lâché le peuple ». C’est Ariane Mnouchkine qui dit ça, la géniale metteuse en scène du théâtre du Soleil, il y a quelques semaines dans Libération. À son âge, 85 ans, le mot « collaboration » a tout son sens et elle se demande s’il faut continuer de faire du théâtre avec un pouvoir facho. Elle se pose des questions sur la gauche culturelle, la gauche hors-sol, éloignée du monde populaire.

Le mépris ! Ah le mépris !

« On a lâché le peuple, on n’a pas voulu écouter les peurs, les angoisses. Quand les gens disaient ce qu’ils voyaient, on leur disait qu’ils se trompaient, qu’ils ne voyaient pas ce qu’ils voyaient. Ce n’était qu’un sentiment trompeur, leur disait-on. Puis, comme ils insistaient, on leur a dit qu’ils étaient des imbéciles, puis, comme ils insistaient de plus belle, on les a traités de salauds. On a insulté un gros tiers de la France par manque d’imagination. L’imagination, c’est ce qui permet de se mettre à la place de l’Autre. Sans imagination, pas de compassion. (…)

Aujourd’hui, je ne suis pas certaine qu’une prise de parole collective des artistes soit utile ou productive. Une partie de nos concitoyens en ont marre de nous : marre de notre impuissance, de nos peurs, de notre narcissisme, de notre sectarisme, de nos dénis. J’en suis là. Une réflexion très sombre, incertaine et mouvante.

Heureusement, nous, nous avons le public, et moi, j’ai la troupe. Heureusement, mon dieu, que je les ai à mes côtés. Il y a de la bienveillance, de l’amour, de l’amitié, de l’estime, de la confiance. Avec ça, on résistera. [1] »

C’est peut être des troupes comme ça qu’il faut faire pour résister dans ces temps obscurs.

Cette crise a soulevé le couvercle du panier de crabes de la Nupes. C’est vrai et c’est moche, ces embrouilles, ces calculs, ce Toutalégo. Mais, dans l’urgence, des accords et un programme ont été trouvés. Et puisqu’il s’agit du Front populaire, il faut se souvenir que c’est le populo qui a gagné l’été 1936, le gouvernement a dû suivre et obtempérer. C’est le populo qui a occupé les usines et qui a mis la pression sur le pouvoir et qui est allé voir la mer à bicyclette.

C’est une troupe comme ça, informelle, à l’échelle planétaire, qui s’est battue durant des années pour la libération de Julian Assange. Et c’est pile au moment où le « taré à la tête de l’État » ouvrait tout grand la porte du pouvoir aux fascistes du RN qu’on apprenait la libération de Julian Assange au bout de 14 ans de lutte !

Fou de joie, son comité de défense envoyait partout un communiqué finissant par : « si nous avons réussi à libérer Assange, de quoi sommes-nous encore capables ? ».

Il nous faudra beaucoup moins de quatorze ans pour faire disparaître cette sale tache brune sur le cœur de la patrie.

Daniel Mermet

P.-S. Les médias jouent un rôle capital dans ce conflit. Le RN a pour but la privatisation de l’audiovisuel public. Il faudra faire tout pour les en empêcher. Quand on voit CNEWS ou BFMTV, on voit le rôle qu’il donnerait aux médias. Pour vous, une première résistance c’est de soutenir et faire circuler les médias indépendants. Un exemple au hasard, LÀ-BAS ! Nous avons mis la plupart des articles en accès libre pour cette période. Faites circuler. Et vite abonnez-vous, réabonnez-vous. Et si vous voulez que quelqu’un pense à vous toute l’année et même toute la vie, offrez-lui un abonnement à Là-bas. Regardez les tarifs d’abonnement et vous comprendrez pourquoi tout le monde en offre à tout le monde.

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  • Une série d’Antoine Chao « Vive la Conf’ », épisode 06 : Laurence Marandola, éleveuse de lamas et porte-parole de la Confédération paysanne Accès libre

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    Une série de portraits de paysannes et paysans d’Ariège à l’occasion des dernières élections aux chambres d’agriculture.

    En Ariège, la chambre ne sera pas présidée par un membre de la Confédération paysanne, à très peu de voix près, on l’a vu à l’épisode précédent, mais la « Conf’ » est en progression et l’emporte en Ardèche et en Guyane. Ces deux présidences s’ajoutent à celle de Mayotte, où le scrutin a été reporté d’un an à cause du cyclone Chido qui a dévasté l’archipel.

    Par contre la Coordination rurale – réputée proche du Rassemblement national – s’accapare une dizaine de chambres. Aujourd’hui, Antoine Chao rencontre Laurence Marandola, éleveuse de lamas en Ariège et porte-parole nationale de la Confédération paysanne, pour une analyse des résultats au siège de la « Conf’ » à Bagnolet.

  • « Vive la Conf’ », épisode 05 : Mathias, éleveur de brebis à Seix Abonnés

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    Victoire pour la Confédération paysanne ! Pas en Ariège, où c’est finalement la liste du président sortant qui est reconduite, mais en Ardèche où la « Conf’ » a devancé de 41 voix l’alliance conjointe de la Fédération des syndicats d’exploitants agricoles et des Jeunes agriculteurs (FNSEA/JA) et va prendre les rênes de la chambre départementale d’agriculture.

    Petite victoire donc pour la Confédération paysanne, mais victoire amère, car la progression la plus remarquée est celle de la Coordination rurale. Ce syndicat, dont un représentant du Lot-et-Garonne avait estimé l’année dernière que « l’horreur absolue pour [eux] serait d’avoir au gouvernement Marine Tondelier », devrait conquérir une quinzaine de chambres d’agriculture selon des résultats encore provisoires. Ces résultats sont donc une forme de validation électorale de la stratégie de la Coordination rurale (CR) qui a mené beaucoup d’actions coup de poing ces dernières années pour accompagner le mouvement de colère des agriculteurs. Ces élections vont permettre à la CR de représenter le monde agricole dans quinze départements, et d’accompagner les exploitants en leur proposant des prestations.

    En attendant de voir le travail que va mener la Confédération paysanne en Ardèche, les militants ariégeois de la « Conf’ » ne baissent pas les bras : la preuve avec ce cinquième épisode de cette série d’Antoine Chao qui est allé à la ferme d’Espintz à Seix, en Ariège, à la rencontre de Mathias, éleveur de brebis.

  • Une série d’Antoine Chao « Vive la Conf’ », épisode 04 : Samuel Bazerque, fils d’Anne et André Abonnés

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    Jusqu’au 31 janvier, plus de deux millions de personnes du monde agricole étaient appelées à élire leurs représentants dans les Chambres d’agriculture. Une fois tous les six ans, cette élection permet de renouveler la composition des 88 chambres départementales dont l’existence remonte à 1924. Le rôle de ces établissements publics ? « Soutenir », « accompagner », « représenter » et « défendre » les agriculteurs.

    Aux dernières élections de 2019, la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) avait remporté la quasi-totalité des Chambres d’agriculture. Seules les trois chambres du Lot-et-Garonne, de la Vienne et de la Haute-Vienne sont dirigées par la Coordination rurale. Ce syndicat, qui a fait de la secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier sa bête noire, espère capitaliser sur le mouvement de colère qui anime le monde agricole ces dernières années pour grignoter l’hégémonie de la FNSEA.

    Troisième force syndicale du monde agricole, que peut attendre de ce scrutin la Confédération paysanne, héritière du mouvement des Paysans-travailleurs ? Pour tirer son épingle du jeu électoral, la Conf’ lorgne du côté de l’Ariège. Dans ce département pyrénéen, la Coordination rurale ne présentait aucune liste, et la FNSEA en présentait… deux. Le président sortant de la Chambre n’ayant pas reçu le soutien de son syndicat pour la nouvelle élection, il présentait une liste dissidente venue concurrencer la liste officielle. De quoi faire espérer que la Conf’ arrive en tête : résultats du scrutin attendus le 6 février. En prévision de cette perspective historique, notre grand reporter Antoine Chao a pris un train de Paris jusqu’à Bordeaux puis de Bordeaux jusqu’à Toulouse puis de Toulouse jusqu’à Saverdun pour faire le portrait de six paysans ariégeois. Quatrième épisode : Samuel Bazerque, fils d’Anne et d’André.

  • Une série d’Antoine Chao « Vive la Conf’ », épisode 03 : André Bazerque de la ferme du Carregaut Abonnés

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    Jusqu’au 31 janvier, plus de deux millions de personnes du monde agricole étaient appelées à élire leurs représentants dans les Chambres d’agriculture. Une fois tous les six ans, cette élection permet de renouveler la composition des 88 chambres départementales dont l’existence remonte à 1924. Le rôle de ces établissements publics ? « Soutenir », « accompagner », « représenter » et « défendre » les agriculteurs.

    Aux dernières élections de 2019, la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) avait remporté la quasi-totalité des Chambres d’agriculture. Seules les trois chambres du Lot-et-Garonne, de la Vienne et de la Haute-Vienne sont dirigées par la Coordination rurale. Ce syndicat, qui a fait de la secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier sa bête noire, espère capitaliser sur le mouvement de colère qui anime le monde agricole ces dernières années pour grignoter l’hégémonie de la FNSEA.

    Troisième force syndicale du monde agricole, que peut attendre de ce scrutin la Confédération paysanne, héritière du mouvement des Paysans-travailleurs ? Pour tirer son épingle du jeu électoral, la Conf’ lorgne du côté de l’Ariège. Dans ce département pyrénéen, la Coordination rurale ne présentait aucune liste, et la FNSEA en présentait… deux. Le président sortant de la Chambre n’ayant pas reçu le soutien de son syndicat pour la nouvelle élection, il présentait une liste dissidente venue concurrencer la liste officielle. De quoi faire espérer que la Conf’ arrive en tête : résultats du scrutin attendus le 6 février. En prévision de cette perspective historique, notre grand reporter Antoine Chao a pris un train de Paris jusqu’à Bordeaux puis de Bordeaux jusqu’à Toulouse puis de Toulouse jusqu’à Saverdun pour faire le portrait de six paysans ariégeois. Troisième épisode : André Bazerque de la ferme du Carregaut.

  • Une série d’Antoine Chao « Vive la Conf’ », épisode 02 : Sylvestre de la ferme collective de Bragat Abonnés

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    Jusqu’au 31 janvier, plus de deux millions de personnes du monde agricole étaient appelées à élire leurs représentants dans les Chambres d’agriculture. Une fois tous les six ans, cette élection permet de renouveler la composition des 88 chambres départementales dont l’existence remonte à 1924. Le rôle de ces établissements publics ? « Soutenir », « accompagner », « représenter » et « défendre » les agriculteurs.

    Aux dernières élections de 2019, la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) avait remporté la quasi-totalité des Chambres d’agriculture. Seules les trois chambres du Lot-et-Garonne, de la Vienne et de la Haute-Vienne sont dirigées par la Coordination rurale. Ce syndicat, qui a fait de la secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier sa bête noire, espère capitaliser sur le mouvement de colère qui anime le monde agricole ces dernières années pour grignoter l’hégémonie de la FNSEA.

    Troisième force syndicale du monde agricole, que peut attendre de ce scrutin la Confédération paysanne, héritière du mouvement des Paysans-travailleurs ? Pour tirer son épingle du jeu électoral, la Conf’ lorgne du côté de l’Ariège. Dans ce département pyrénéen, la Coordination rurale ne présentait aucune liste, et la FNSEA en présentait… deux. Le président sortant de la Chambre n’ayant pas reçu le soutien de son syndicat pour la nouvelle élection, il présentait une liste dissidente venue concurrencer la liste officielle. De quoi faire espérer que la Conf’ arrive en tête : résultats du scrutin attendus le 6 février. En prévision de cette perspective historique, notre grand reporter Antoine Chao a pris un train de Paris jusqu’à Bordeaux puis de Bordeaux jusqu’à Toulouse puis de Toulouse jusqu’à Saverdun pour faire le portrait de six paysans ariégeois. Deuxième épisode : Sylvestre de la femme collective de Bragat.

  • Une série d’Antoine Chao « Vive la Conf’ », épisode 01 : Kévin et Agnès, éleveurs de brebis à Saverdun Accès libre

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    Jusqu’au 31 janvier, plus de deux millions de personnes du monde agricole étaient appelées à élire leurs représentants dans les Chambres d’agriculture. Une fois tous les six ans, cette élection permet de renouveler la composition des 88 chambres départementales dont l’existence remonte à 1924. Le rôle de ces établissements publics ? « Soutenir », « accompagner », « représenter » et « défendre » les agriculteurs.

  • Lettre hebdo : « il n’y a que deux sexes, masculin et féminin » Le cauchemar de Monsieur Trump Accès libre

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    Un homme qui donne le sein à son enfant ou bien une mère pourvue d’une barbe opulente ? Voilà des questions interdites et des images prohibées. Le président des États-Unis d’Amérique, Donald Trump, a été formel dans les premiers mots de son discours d’investiture : « à partir d’aujourd’hui, la politique officielle du gouvernement des États-Unis sera qu’il n’y a que deux sexes, masculin et féminin ». Ah ? Mais la femme à barbe, on la met où ? Celles et ceux qui n’entrent pas dans les cases, on en fait quoi ? On les élimine comment ?

Une sélection :

La lettre hebdo de Daniel Mermet La résistance d’un prof israélien accusé de trahison Accès libreLire

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On tue Nasrallah, on oublie Gaza, on danse à Tel Aviv, Nétanyahou exulte, BHL est de retour. Joe Biden pleure les enfants morts et fait l’indigné tout en livrant ses bombes à Bibi. Bonne nouvelle aussi pour le RN et Marine Le Pen, ses amis d’extrême droite remportent les législatives en Autriche. Le FPÖ (Parti de la liberté d’Autriche ) – qui soutient Israël – est un parti franchement nazi. Son leader Herbert Kickl veut devenir le VOLKSKANZLER, le « chancelier du peuple », titre emprunté à un autre autrichien, Adolf Hitler.

Hommage à Catherine Ribeiro (1941-2024) Catherine Ribeiro en concert aux Bouffes du Nord Accès libreVoir

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En 1995, la chanteuse Catherine Ribeiro créait au théâtre des Bouffes du Nord le spectacle « Vivre libre ». Elle y chantait ses propres chansons mais aussi celles d’Aragon, de Barbara, Brel, Ferrat, Ferré, Lluís Llach, Colette Magny, Gérard Manset, Danielle Messia, Anne Sylvestre et même, si vous allez jusqu’à la fin, une surprise à réécouter alors que nous célébrons le 80e anniversaire de la libération de Paris. En hommage, nous vous proposons de découvrir ce concert :

L’historien Gérard Noiriel publie PRÉFÉRENCE NATIONALE (Gallimard,3.90Euros) (Vidéo et podcast | durée : 51’23) Préférence nationale : cette vieille recette facho, un sujet urgent AbonnésVoir

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« Il y a toujours un groupe qui symbolise le rejet en fonction de la conjoncture du moment », dit l’historien Gérard Noiriel. Il est urgent de démonter le système de cet apartheid dont les électeurs du RN sont souvent eux-mêmes les premières victimes.