Sans jamais lâcher la main de la fillette qu’elle fut, Gisèle Halimi s’est mêlée de tout ce dont une femme ne devait pas se mêler. Lutte contre le machisme, l’obscurantisme religieux, le colonialisme, le capitalisme entre autres.
On trouve normal et banal aujourd’hui que les femmes soient mêlées à toutes ces causes. C’est pourtant le résultat d’une longue révolution dont Gisèle Halimi avec son inlassable colère restera une superbe héroïne. Une révolution toujours en cours, l’émancipation est une course de fond. Beaucoup des crocodiles qui la pleurent aujourd’hui furent ses adversaires et ses ennemis. Ils sont aussi les nôtres. Elle restera un modèle et une source d’inspiration contre la résignation et les calculs glacés et nous n’oublierons pas son soutien, ni son humour.
Mais au-delà du Droit et des lois, son profond combat est celui des dominés contre la domination intégrée en eux-mêmes. Toute la beauté de sa vie vient de cette insoumission. Belle, rebelle, battante, son combat pour l’émancipation des femmes continuera de retentir magnifiquement dans toute notre humanité.