En 1971, Daniel Ellsberg dévoilait la vérité sur la guerre du Vietnam. « Pentagon Papers », analyse avec NOAM CHOMSKY. Texte à l’appui et podcast

Daniel Ellsberg, mort du premier lanceur d’alerte. Un hommage avec Noam Chomsky

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Daniel Ellsberg se rend au palais de justice de Boston, le 28 juin 1971, accompagné de sa femme Patricia (photo : Donal F. Holway/THE NEW YORK TIMES)


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Daniel Ellsberg, mort du premier lanceur d’alerte. Un hommage avec Noam Chomsky

DANIEL ELLSBERG, UN DISEUR DE VÉRITÉ PATRIOTIQUE

On ne disait pas encore « lanceur d’alerte », pourtant il en restera à jamais le modèle.

Il restera une « source d’inspiration », écrivent ses proches en annonçant sa mort, à 92 ans, ce vendredi 16 juin, dans sa maison de Kensington en Californie. Rester une source d’inspiration, voilà la meilleure ambition.

Julian Assange et Daniel Ellsberg en 2011

Il a déjà inspiré des gens comme Edward Snowden, Chelsea Manning ou Julian Assange. Lui, Daniel Ellsberg, c’est en 1971, alors qu’il était analyste militaire, qu’il a fait fuiter 7 000 documents classifiés qui révélaient que plusieurs gouvernements américains avaient menti sur les buts de la guerre du Vietnam. C’est l’affaire des « Pentagon Papers ». Par chance (et par ruse !), le New York Times et le Washington Post ont rapidement publié des révélations, avant même que l’administration du président de l’époque Richard Nixon ne puisse bloquer les documents au nom de la « sécurité nationale ». Pas d’Internet à l’époque, Ellsberg a recopié les 7 000 pages à la photocopieuse. Ces révélations allaient entraîner la chute de Nixon, ce qui permet de comprendre mieux aujourd’hui l’acharnement de l’administration américaine contre WikiLeaks et Julian Assange, toujours détenu à Londres et qui risque 175 années de prison.

Si WikiLeaks a surtout révélé les crimes américains contre l’Irak et l’Afghanistan, les « Pentagon Papers » ont révélé les buts de la guerre américaine contre le Vietnam, selon des rapports entre 1945 et 1967. L’histoire des « Pentagon Papers » a inspiré le film de Steven Spielberg, The Post, avec Meryl Streep et Tom Hanks.

En 1961, Daniel Ellsberg, alors conseiller militaire, se rend au Vietnam en observateur, pour le compte du secrétaire à la Défense Robert McNamara. Au cours du voyage, il découvre la duplicité totale de McNamara qui, au fond, juge cette guerre injuste. Par la suite, en 1971, Ellsberg, qui travaille pour RAND Corporation, une institution de conseil militaire, découvre ces documents secrets et choisit de les diffuser au risque de la prison à vie ou de sa vie tout court. Pour le conseiller diplomatique Henri Kissinger, il est " l’homme le plus dangereux des Etats-Unis". Poursuivi pour vol, conspiration et espionnage, c’est finalement la publication de documents indiscutables qui le protègera.

Daniel Ellsberg au Vietnam, où il a rejoint le général Edward Geary Lansdale, expert en contre-insurrection, pour patrouiller dans la jungle ou dans des villages

Bien sûr, les complotistes adorent cette histoire. Vous voyez bien qu’il y avait complot. Pas faux. Mais rappelons les deux écueils en matière de complot : « en voir partout, n’en voir nulle part [1] ».

Prix Olof-Palme pour les droits de l’homme 2018 et lauréat de beaucoup de récompenses, Ellsberg est resté fidèle à son engagement de « diseur de vérité patriotique ». Il a pris position contre la guerre en Irak, de même qu’il a soutenu Chelsea Manning, soldat américain accusé d’avoir transmis des documents secrets. Il a d’ailleurs été arrêté en 2011 lors d’une manif en soutien à Chelsea Manning

Chelsea Manning et Daniel Ellsberg en 2018, aux Pioneer Awards organisés par l’Electronic Frontier Foundation (photo : Lisa Rein)

En 2013, lors d’un de nos entretiens au Massachusetts Institute of Technology à Boston, Noam Chomsky a évoqué son ami Daniel Ellsberg. Chomsky, tout comme l’historien Howard Zinn, était de ceux qui ont collaboré à la publication des documents. Notre question était simple : à quoi sert la vérité ? Et la réponse de Chomsky l’était tout autant : « la vérité est une des rares armes que nous avons pour changer le monde ».

Daniel Ellsberg, Howard Zinn, Noam Chomsky, Cindy Fredericks et Marilyn Young pendant la manifestation du premier mai 1971

Une évidence en apparence, mais bien plus subversive qu’il n’y paraît

Bâillonnée, violée, pervertie, la vérité est maintenue au fond du puits. À l’heure de l’« infobésité », des influenceurs, des clash, des buzz et des effets d’annonce, la recherche de la vérité est une lutte subversive, c’est ce que représente la figure de Daniel Ellsberg. La résistance d’un seul humain peut contribuer à changer le monde, chacun à son poste ou ensemble. Mais cette vérité n’opère que si elle est reçue et utilisée par tout un chacun. C’est une éducation fragile. Les révélations des « Pentagon Papers » ont été reçues dans un moment propice où la lutte a travers le monde était puissante contre l’« impérialisme américain ».

Affiche du film Apocalypse Now, de Francis Ford Coppola (1979)

Rappelons le bilan de cette guerre : 58 000 morts côté américain et 3 800 000 côté vietnamien. Dans quel but ? L’opinion s’en tient à une regrettable défaite américaine, quantité d’ouvrages et de films ont raconté cette dérive morale. 400 films au total sur ce thème ! Mais on sait comment ça se termine le plus souvent, le drapeau américain flotte à la fin sur fond de soleil couchant avec la musique du générique. On sort de là tout ému, mais faute avouée est à moitié pardonnée et même complètement.

Mais était-ce vraiment une telle défaite ?

Certainement pas pour l’appareil militaro-industriel des États-Unis. Mais au-delà, pour Chomsky, le but des États-Unis était d’empêcher l’émancipation et le développement indépendant des pays de cette région. C’est ainsi qu’il évoque l’Indonésie et le soutien des États-Unis aux massacres de 1965. L’un des pires massacres du XXe siècle et l’un des plus ignorés en Occident. Entre 500 000 et 3 millions de victimes accusées de communisme ou d’opinions indésirables. Un million furent longuement détenus dans de véritables goulags pendant des années. Dans nos reportages de 1998 en Indonésie, nous avons rencontré des survivants de ces camps et nous avons assisté à la chute de Suharto après 30 ans de dictature. Le formidable film de Joshua Oppenheimer, The Act of killing, évoque ces massacres avec les témoignages sans complexe des tueurs qui n’ont jamais été mis en cause.

Quand au devenir du conflit vietnamien, quarante ans après la fin de la guerre, The Guardian a publié des analyses sur la société vietnamienne qui concluent qu’« en dépit d’avoir perdu la guerre, les Américains et leurs alliés sont revenus avec les armes encore plus puissantes de la finance, forçant les Vietnamiens à prendre une route qu’ils n’avaient pas choisie. […] Trois décennies après que les communistes ont émergé vainqueurs de la guerre, [le Vietnam] est maintenant membre pleinement intégré de l’économie capitaliste globalisée. L’ouest a finalement gagné [2] ».

Le constat est partagé par The Economist, qui montre en plus les différences de développement économique entre le nord du Vietnam (ex-communiste) en retard, et le sud (ex-« américain ») qui prospère [3].

Par ailleurs, en juin 2015, des sondages du Pew Research Center donnent 78 % de la population vietnamienne ayant une opinion favorable des États-Unis [4] et 71 % favorable à leur stratégie militaire de « pivot vers l’Asie » [5].

Non, on ne peut pas dire que tous nos rêves se sont réalisés, on peut juste dire que la recherche de la vérité fait partie des sports de combat.

D.M.

Programmation musicale :
 The Horsies : Noam Chomsky
 Bob Dylan : Masters of war

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    Alors, censureront ou censureront pas ? Le sort du gouvernement Bayrou est suspendu aux tergiversations des socialistes et du Rassemblement national qui laissent planer le doute sur leurs intentions. En attendant de voir si François Bayrou passera la fin de l’hiver à l’hôtel Matignon ou à la mairie de Pau, Gérard Mordillat n’a aucun doute, lui : « il n’y a pas d’alternative, il faut censurer le gouvernement ».

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    Ça y est, c’est la nouvelle année
    Je veux que ma chronique chante
    L’alexandrin ? J’ai déjà fait
    L’octosyllabe ?… Allez, je tente !

    Pour écrire en octosyllabe
    On se plie, on prend pas la fuite,
    Y’a une règle indépassable :
    Le nombre de pieds sera huit.

    Or, deux fois quatre (ni plus ni moins),
    C’est très court si on veut tout dire
    Pour que la rime ne choit point,
    Il faut que le propos déchire.

  • Laurence De Cock reçoit la députée communiste des Hauts-de-Seine Elsa Faucillon : « pendant l’examen du budget, le RN est venu plusieurs fois au secours des macronistes » Accès libre

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    Tout le monde n’a pas eu la chance d’avoir des parents communistes. Elsa Faucillon, si. Marie-Pierre et Jean-Marie sont communistes et même syndicalistes à la CGT. C’est sur leurs genoux qu’Elsa Faucillon a chanté sa première Internationale. C’est sur leurs épaules qu’elle a fait sa première manif. C’est dans leurs bras qu’elle a visité son premier piquet de grève. Elle doit son prénom non pas à La Reine des neiges mais aux poèmes d’Aragon pour Elsa Triolet. Elle a toujours vécu, depuis qu’elle est née, dans des municipalités communistes. Il est donc guère surprenant qu’Elsa Faucillon soit devenue depuis 2017 députée communiste de Colombes, Gennevilliers et Villeneuve-la-Garenne. Georges Ibrahim Abdallah, le système carcéral, les migrants, le renouvellement du PCF : Elsa Faucillon raconte tous ses combats à Laurence De Cock dans ce nouvel épisode du podcast « Si j’aurais su ».

  • Chaque mardi, Olivier Besancenot raconte les chansons de notre histoire Ana Tijoux : « Antipatriarca » Abonnés

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    Il y a dix ans, en 2014, la chanteuse franco-chilienne Ana Tijoux sortait son album Vengo. Parmi les dix-sept titres présents sur le disque, il y en a un qui a connu un grand succès en Amérique latine, c’est « Antipatriarca ». Une chanson qui résonne comme un manifeste de ce qu’on peut appeler la « troisième vague » féministe, après une première vague qui a lutté pour obtenir le droit de vote au début du XXe siècle et une deuxième vague qui s’est levée dans les années 1960 contre le système patriarcal. Olivier Besancenot revient aujourd’hui sur les combats et la musique d’Ana Tijoux.

  • UN SEUL DANS LA FOULE Des nazis ? Où ça, des nazis ? Abonnés

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    On ne peut plus rien dire, on vous traite de nazi ! Regardez cette photo : des gens qui saluent, qui remercient et qui vous envoient leur cœur. Aussitôt les wokistes crient au nazisme ! Voyez sur cette image : ils ont même entouré le seul qui ne salue pas, comme par hasard, un seul dans la foule ! Mais qui est ce type qui ne salue pas ?

    On va le découvrir. Mais d’abord il faut revenir au 9 janvier dernier, marqué par cette rencontre historique entre Elon MUSK et Alice WEIDEL, leader de l’AFD (Alternative für Deutschland), parti d’extrême droite proche des mouvements néo-nazis allemands. L’AFD est crédité de 20 % d’intentions de vote pour les législatives du 23 février et Elon MUSK, qui possède une importante usine TESLA à Berlin, est venu lui apporter son soutien avec ce message diffusé sur toute la planète : « only the AfD can save Germany » (« seul l’AfD peut sauver l’Allemagne »).

  • « Déportation de masse maintenant » Une dame avec une pancarte Abonnés

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    Dans un flot d’images, un torrent, un gavage d’images, voilà une seule photo dans un meeting de Trump, une dame avec cette pancarte : « MASS DEPORTATION NOW ».

    Elle est tout heureuse, toute ravie, le genre de mamie qui sait choisir les airelles pour la dinde de Thanksgiving, qui s’occupe de l’entraide dans son église, quelque part en Alabama et qui adore gâter ses petits-enfants.

    Comment en est-elle arrivée à arborer cette pancarte ? Comment en est-elle arrivée à exiger une déportation de masse, là, maintenant avec ce grand sourire ? Dix à treize millions d’hommes, femmes, enfants doivent être « déportés », elle l’exige.

    Elle applaudit quand Trump, pour la millième fois, dit qu’il vient sauver ce pays envahi par « des criminels dangereux, dont beaucoup proviennent de prisons et d’institutions psychiatriques et qui sont entrés illégalement dans notre pays depuis le monde entier ».

Une sélection :

La lettre hebdo de Daniel Mermet La résistance d’un prof israélien accusé de trahison Accès libreLire

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On tue Nasrallah, on oublie Gaza, on danse à Tel Aviv, Nétanyahou exulte, BHL est de retour. Joe Biden pleure les enfants morts et fait l’indigné tout en livrant ses bombes à Bibi. Bonne nouvelle aussi pour le RN et Marine Le Pen, ses amis d’extrême droite remportent les législatives en Autriche. Le FPÖ (Parti de la liberté d’Autriche ) – qui soutient Israël – est un parti franchement nazi. Son leader Herbert Kickl veut devenir le VOLKSKANZLER, le « chancelier du peuple », titre emprunté à un autre autrichien, Adolf Hitler.

Hommage à Catherine Ribeiro (1941-2024) Catherine Ribeiro en concert aux Bouffes du Nord Accès libreVoir

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En 1995, la chanteuse Catherine Ribeiro créait au théâtre des Bouffes du Nord le spectacle « Vivre libre ». Elle y chantait ses propres chansons mais aussi celles d’Aragon, de Barbara, Brel, Ferrat, Ferré, Lluís Llach, Colette Magny, Gérard Manset, Danielle Messia, Anne Sylvestre et même, si vous allez jusqu’à la fin, une surprise à réécouter alors que nous célébrons le 80e anniversaire de la libération de Paris. En hommage, nous vous proposons de découvrir ce concert :

L’historien Gérard Noiriel publie PRÉFÉRENCE NATIONALE (Gallimard,3.90Euros) (Vidéo et podcast | durée : 51’23) Préférence nationale : cette vieille recette facho, un sujet urgent AbonnésVoir

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« Il y a toujours un groupe qui symbolise le rejet en fonction de la conjoncture du moment », dit l’historien Gérard Noiriel. Il est urgent de démonter le système de cet apartheid dont les électeurs du RN sont souvent eux-mêmes les premières victimes.