Une tribune de Zeev Sternhell publiée dans Le Monde

Benyamin Nétanyahou ne recule que devant la force

Le

Cet article est en accès libre grâce aux abonnés modestes et géniaux, mais…

…sans publicité ni actionnaires, Là-bas si j’y suis est uniquement financé par les abonnements. Sans les abonnés, il ne nous serait pas possible de réaliser des émissions et des reportages de qualité. C’est le prix de notre indépendance  : rejoignez-nous  !

Je m'abonne J'offre un abonnement

La visite du premier ministre israélien à Paris le 16 juillet vise à « demander à la France de renoncer à l’indépendance de la Palestine », analyse dans une tribune l’historien israélien Zeev Sternhell, publiée le 12 juillet par Le Monde. Il estime que Paris ne doit pas céder.
Retrouvez notre entretien du 29 avril 2013 avec Zeev STERNHELL pour son livre Ni droite ni gauche, l’idéologie fasciste en France, dans la rubrique ARCHIVES (accès libre).

TRIBUNE. Le premier ministre d’Israël, à la tête d’un gouvernement qui se situe bien à droite du Front national (FN), vient à Paris avec la volonté de convaincre Emmanuel Macron d’infléchir, sinon de modifier radicalement, la politique traditionnelle de la France sur la question palestinienne. En d’autres termes, sous le couvert de sa langue de bois habituelle, Nétanyahou souhaite que la France, qui avec l’Allemagne parle au nom de l’Europe, abandonne l’idée de l’indépendance palestinienne et se limite à la préservation indéfinie du statu quo.

Il expliquera au président que ce n’est pas à la colonisation de la Cisjordanie, avec l’implantation de 350 000 juifs dans les territoires occupés en juin 1967, qu’incombe la responsabilité du blocage de la situation actuelle, mais au refus palestinien de reconnaître Israël comme un État juif. Selon lui et les siens, la reconnaissance d’Israël par l’Organisation de la libération de la Palestine (OLP) au temps de son fondateur Yasser Arafat, tout comme les accords d’Oslo de 1993, signifient peu de chose car il leur manque la clé de voûte : la reconnaissance des droits inaliénables des juifs sur la Palestine historique.

En France et en français, le terme « État juif » est synonyme de l’État d’Israël, ce qui n’est pas du tout la signification que lui prête en hébreu la droite israélienne. C’est pourquoi les nationalistes travaillent actuellement sur un projet de loi qui doit fixer définitivement le statut de tous les Arabes palestiniens sous contrôle israélien.

Non seulement il faut empêcher à tout prix que l’entité nationale palestinienne, en se donnant les structures d’un État indépendant, accède à un statut d’égalité avec l’État israélien, mais aussi il importe de changer profondément la structure constitutionnelle d’Israël même, où les Arabes constituent 20 % de la population.

Citoyens de seconde zone

Alors que, dans les textes en vigueur, l’État d’Israël est défini comme « juif et démocratique » – le concept « démocratique » vient ancrer l’égalité de tous les citoyens –, dans la nouvelle législation actuellement en débat, la préséance revient au national. Ainsi est établie une hiérarchie claire : alors que la loi fondamentale de l’État cherche à tenir la balance égale entre le national, c’est-à-dire le particulier, et l’universel, la droite subordonne l’universel au particulier.

En d’autres termes : les Arabes citoyens d’Israël deviennent des citoyens de seconde zone. Ils restent évidemment citoyens de l’État d’Israël, mais, dans son essence, cet État sera juif, c’est-à-dire que seuls les juifs en seront les propriétaires légitimes. Car, si l’on va au fond des choses, pour les nationalistes durs, la nationalité est une simple catégorie juridique et politique, donc une catégorie artificielle, dont le contenu peut être modifié à volonté, comme cela a été déjà le cas d’abord en Allemagne nazie, ensuite ailleurs en Europe, jusqu’à Vichy.

La nationalité ne peut être qu’inférieure à la qualité de « juif » qui vient de la naissance, pour ne pas dire de la « nature », et reste définie par l’histoire, par la Bible, et pour certains au gouvernement même, par la volonté divine.

Cette « loi de la nationalité », qui entend changer totalement la nature de notre société et instaurer une forme d’inégalité calquée sur la situation qui prévaut dans les territoires occupés, n’a pas été encore votée grâce à la vigoureuse bataille que livrent les organisations des droits de l’homme, les intellectuels et toutes les « élites » culturelles que notre gouvernement considère comme ennemies du peuple.

Mais, en réalité, c’est avant tout la crainte des réactions et sanctions extérieures face à ce que serait la légalisation en Israël même de l’apartheid importé des territoires occupés, qui fait que le Likoud hésite à passer en force et à faire jouer la majorité dont sa coalition dispose à la Knesset. Nétanyahou ne recule que devant la force, jamais devant la morale.

Campagne contre la liberté d’expression

C’est ainsi que l’occupation aura fini par pourrir notre société : certains d’entre nous combattent ce glissement vers l’abîme depuis plus de quarante ans. À cela, il faut ajouter la persécution continue des organisations des droits de l’homme, la campagne contre la liberté d’expression dans les universités ainsi que l’introduction continue de la religion dans l’enseignement public prétendument laïque.

Car, le grand dessein de la droite nationaliste n’est pas la fin du conflit mais la conquête définitive de la Palestine historique. La droite s’élève de toutes ses forces contre l’idée qu’il pourrait exister une quelconque symétrie entre les droits des juifs et les droits des Arabes sur le sol de la Palestine. Pour elle, les droits historiques auront toujours la primauté sur les droits de l’homme, cette « nuée », comme disait Maurras, misérable invention des Lumières françaises.

C’est pourquoi, dans son esprit, la solution du conflit ne peut passer par un compromis mais uniquement par la capitulation arabe. Il faut que les Arabes reconnaissent leur défaite historique et s’accommodent de l’idée qu’ils ne pourront vivre en Palestine occidentale, entre la mer et le Jourdain, que soumis, d’une façon ou d’une autre, à la souveraineté juive.

À cet effet, la droite cherche à détruire le statut fondateur de la guerre d’indépendance de 1948-1949, avec sa malheureuse « ligne verte », et pour pouvoir poursuivre la conquête du sol, à casser les acquis de la fondation d’Israël. Il faut donc concevoir la guerre des Six-Jours de 1967 non pas comme un accident infortuné mais comme la suite et la conclusion de celle de 1948-1949.

Le processus de la conquête de la terre

À première vue, la démarche de la droite peut paraître un paradoxe, mais en réalité, cette approche affiche une grande logique. Les nationalistes comprennent que si l’on regarde la création de l’État et l’accession à la souveraineté dans les frontières issues de la guerre d’indépendance comme une véritable césure dans l’histoire juive, le long processus de conquête de la terre est parvenu à sa fin. Une telle vision du sionisme constitue pour eux un danger existentiel, il faut donc défaire aussi rapidement que possible les acquis de 1948. Mais ce n’est pas pour la droite le seul danger : cette normalisation de la condition juive, qui a été le grand objectif du sionisme des fondateurs, porte en elle une autre menace, celle de la conception utilitaire et libérale de l’État.

Pour la droite, la fonction de l’État ne consiste pas à garantir les droits de l’homme, la démocratie, l’égalité devant la loi, ni même à assurer à sa population une vie décente : l’État existe pour poursuivre la conquête de la terre d’Israël, aussi loin que possible au-delà de la « ligne verte », et, de ce fait, rendre impossible l’existence d’une autre entité politique sur cette terre.

Assurément, Nétanyahou, contrairement à la plupart de ses ministres qui s’expriment beaucoup plus librement, surtout quand ils parlent en hébreu, ne refuse pas le principe théorique de deux États mais, en même temps, il fait tout pour que l’État palestinien ne puisse voir le jour. Avec la Cisjordanie découpée en peau de léopard par la colonisation israélienne, cette entité palestinienne n’aurait d’État que le nom.

Le rôle de la France

Arrivé à ce point, qu’il me soit permis d’insister sur le rôle de la France. Si l’acceptation de la finalité du cadre territorial acquis en 1949 constitue la seule base sur laquelle puisse intervenir le règlement du conflit israélo-palestinien, ce principe ne saurait ouvrir une voie à sens unique. Depuis la conférence de Madrid de 1991 et les accords d’Oslo de 1993 jusqu’à ce jour, en passant par la réunion de Camp David de l’an 2000, la conférence d’Annapolis de 2007, tous les efforts pour mener à bien un dialogue direct échouèrent : ni les uns ni les autres ne possèdent l’énergie intellectuelle et morale nécessaire pour accepter les résultats de la guerre de 1948-1949.

Assurément, un tel consentement est objectivement bien plus douloureux pour les Palestiniens que pour les Israéliens : concrètement, cela signifie pour eux l’abandon de leur revendication majeure, le retour en Israël des réfugiés de 1948-1949. Cette exigence représente la destruction d’Israël et reste donc inacceptable pour nous. Il s’ensuit que l’acceptation par les uns et les autres de la finalité de 1949 – la « ligne verte » améliorée devenant la frontière permanente entre deux États – constitue la seule base sur laquelle puisse être fondée la fin du conflit.

Enfin, puisque les Palestiniens comme les Israéliens ont fini par démontrer depuis un demi-siècle, urbi et orbi, leur incapacité de parvenir à une solution raisonnable, négociée en face à face, une telle solution, fondée sur le partage de la terre entre deux Etats souverains, doit leur être imposée. La France et l’Allemagne, moteurs de l’Europe, pays amis et alliés d’Israël, doivent dans le cadre de l’Organisation des Nations unies, prendre leurs responsabilités. Cinquante ans de discours nous suffisent, le temps est venu d’agir.

Zeev Sternhell est membre de l’Académie des sciences et lettres d’Israël ainsi que de l’Académie américaine des arts et des sciences. Il est auteur, entre autres, de « Ni droite ni gauche. L’idéologie fasciste en France », Gallimard, « Folio Histoire », 1983 ; « Les Anti-Lumières. Une tradition du XVIIIe siècle à la guerre froide », Gallimard, « Folio Histoire », 2010 ; « Histoire et Lumières. Changer le monde par la raison », Albin Michel, 2014.

Sur notre site

À écouter

  • Une heure avec Zeev Sternhell

    Ni gauche ni droite Accès libre

    Écouter
    « C’est le retour des années 30 ! » Pas un débat, pas un dîner sans entendre le leitmotiv du « retour aux années 30 ». Entretien : Daniel Mermet Programmation musicale – Tout fout le camp, par Damia – Prière pour les morts (…)

C'est vous qui le dites…Vos messages choisis par l'équipe

Les bouquins de LÀ-BASLire délivre

  • Voir

    La bibliothèque de LÀ-BAS. Des perles, des classiques, des découvertes, des outils, des bombes, des raretés, des bouquins soigneusement choisis par l’équipe. Lire délivre...

    Vos avis et conseils sont bienvenus !

Dernières publis

  • Pour sauver la planète, Trump envisagerait d’allumer un cierge à Notre-Dame Abonnés

    -

    Voir

    L’heure est grave. Un pyromane approche de Paris. Donald Trump, le « climato-jean-foutre » du Nouveau monde, vient assister à l’inauguration de Notre-Dame. On va lui dérouler le tapis rouge alors qu’il a encore menacé de se retirer des accords de Paris. Et nous, on lui déroule le tapis rouge ? Sans parler des sommes folles qu’il va falloir dépenser pour assurer la sécurité des nombreux chefs d’État qui seront présents eux aussi alors que nos amis corses sont invités à mettre la main à la poche pour financer la visite du pape la semaine prochaine sur l’Île de Beauté. Alors Trump va-t-il allumer un cierge à Notre-Dame pour lutter contre le dérèglement climatique ? Aucune info n’a filtré là-dessus pour l’instant, mais ce serait au moins le signe qu’il prend en compte la question…

  • Des attaques contre la population qui n’ont rien à voir avec des objectifs militaires Amnesty International accuse Israël de « commettre un génocide » à Gaza Accès libre

    -

    Lire

    Amnesty publie un rapport de 300 pages consacré aux ripostes israéliennes suite aux attaques du Hamas. Plus de 42 000 morts et 100 000 blessés depuis le 7 octobre 2023. Amnesty a interrogé victimes et témoins, personnels de santé, représentants d’ONG et agents de l’ONU, elle a analysé images, rapports et déclarations publiques des autorités israéliennes civiles et militaires pour conclure à une intention génocidaire de l’État hébreu à Gaza au-delà de son intention militaire d’éradiquer le Hamas.

  • En complément de l’entretien avec Pierre Carles, retour en images et en podcast sur nos reportages en Colombie Une occasion de (re)découvrir notre série de reportages en Colombie en 2007 Accès libre

    -

    Écouter

    Une découverte de la Colombie derrière le déferlement médiatique de l’enlèvement d’Íngrid Betancourt. Femme politique franco-colombienne, Íngrid Betancourt était otage des FARC dans le cadre des négociations avec le pouvoir colombien. La classe politique française se livrait à une compétition acharnée pour sa libération. Mais à quoi ressemblait alors la Colombie ? Et pourquoi cette guérilla terroriste ? Quel but, quelle histoire, quel soutien ? Aujourd’hui, 17 ans plus tard, le film de Pierre Carles revient sur cette lutte au moment de son difficile dénouement.

  • Dans le pays le plus inégalitaire du monde, des paysans prennent les armes pour le partage de la terre et pour un autre monde. Rencontre avec PIERRE CARLES. Vidéo et podcast « GUÉRILLA DES FARC. L’AVENIR A UNE HISTOIRE » : le nouveau film de PIERRE CARLES Abonnés

    -

    Voir

    En 2016, Pierre Carles apprend que des pourparlers sont engagés pour une trêve entre les FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) et le gouvernement après quatre décennies de luttes acharnées et meurtrières qui ont endeuillé et divisé le pays. Il décide de s’y rendre pour rencontrer celles et ceux qui vont déposer les armes et aussi pour raconter cette histoire méconnue en France où ne reste que l’histoire d’Íngrid Betancourt, prisonnière des terroristes.

  • Il y a 40 ans : BHOPAL, la pire catastrophe industrielle de l’histoire Nous allons tous y passer ! Accès libre

    -

    Écouter

    C’était le gros titre d’un petit journal de Bhopal qui ne comptait qu’un seul journaliste, le génial et modeste Rajkumar Keswani. C’était juste un mois avant la pire catastrophe industrielle de l’histoire, à Bhopal, le 3 décembre 1984. Personne n’a entendu le cri d’alarme de ce formidable lanceur d’alerte qui a consacré sa vie à la vérité et à la cause des victimes. Devenu célèbre mais toujours modeste, il aidait volontiers les confrères de passage comme nous en 2004. Il a depuis quitté cette planète en 2021, mais nous le retrouvons dans ces deux reportages qui lui sont dédiés.

  • Chaque mardi, Olivier Besancenot raconte les chansons de notre histoire Quand le MIR voulait mettre les « trabajadores al poder » Abonnés

    -

    Voir

    Si on vous demande une chanson chilienne, vous répondez sans hésitez, vous chantez tout de suite, vous scandez : « El pue-blo u-ni-do ja-más se-rá ven-cido ! ». Mais la chanson des Quilapayún, c’est un peu l’arbre qui cache la forêt de la « nueva canción ». La « nouvelle chanson », c’est la bande son de la contestation, c’est un mouvement musical et plus généralement culturel qui a accompagné les transformations politiques du Chili des années 1960 et 1970. Parmi les artistes de la « nueva canción », on trouve le groupe Karaxú, et parmi les chansons du groupe Karaxú, on trouve la chanson « Trabajadores al poder », les « travailleurs au pouvoir ». Olivier Besancenot vous raconte comment cette chanson est devenue l’hymne du Movimiento de Izquierda Revolucionaria, le MIR, mouvement de la gauche révolutionnaire dirigé par Miguel Enríquez.

  • Israël/Palestine Donner un sens à la douleur Accès libre

    -

    Écouter

    Ce que ces femmes ont un commun : l’une Palestinienne, l’autre Israélienne, chacune a perdu un enfant dans la guerre. Bushra Awad est palestinienne, Robi Damelin est israélienne. Leur amitié est née dans le sang de leurs enfants morts dans les affrontements armés. Elles font partie du « cercle des parents ». Un des plus importants mouvements pacifistes né en 1994 et qui compte environ 600 familles des deux communautés qui luttent ensemble. Des familles qui ont perdu des enfants au cours des affrontements continuels depuis des années et qui cherchent à donner un sens politique à leur douleur.

  • Le plastique, c’est toujours fantastique Abonnés

    -

    Voir

    Cette semaine, la Corée du Sud accueille un sommet international sur le plastique. L’objectif est d’adopter un accord mondial visant à réduire la production de plastique. Il y a près de soixante ans, en plein cœur des Trente Glorieuses, la société française, comme beaucoup d’autres pays, se mettait à l’heure du tout jetable. Sans trop se poser de questions. Le temps des questions est venu, qui vont à l’encontre de la stratégie actuelle de l’industrie pétrolière et même de certains États qui voient dans le plastique une activité très lucrative ! Et ça, Dillah, ça l’étonne.

  • Chaque mardi, Olivier Besancenot raconte les chansons de notre histoire Jean Baptiste Clément : « La Semaine sanglante » Abonnés

    -

    Voir

    Une chanson peut en cacher une autre. Olivier Besancenot l’a illustré à de nombreuses reprises dans sa série de « chants de bataille ». Le chant du jour ne fait pas exception puisqu’il a été écrit à chaud par Jean Baptiste Clément, alors élu au Conseil de la Commune, encore sous le choc de la violence qui vient de mettre un terme sanglant à la Commune de Paris. Dans l’urgence, c’est l’air d’une autre chanson, le Chant des paysans de Pierre Dupont, qui va servir à dénoncer les milliers de morts tués par les Versaillais. Olivier Besancenot revient aujourd’hui sur l’histoire de la Commune, sur sa répression sanglante et sur cette chanson devenue le mantra du mouvement ouvrier quand il va mal : « les mauvais jours finiront » !

  • Droit de la force et force du droit La guerre morale Accès libre

    -

    Lire

    C’est la guerre que mène Israël. C’est ce qu’affirme le général Yoav Gallant, l’ex-ministre israélien de la défense qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité par la cour pénale internationale depuis le 21 novembre. Il n’est pas seul, le premier ministre Benyamin Nétanyahou et le leader du Hamas Mohammed Deif sont également poursuivis, tous les trois portant le même chapeau avec écrit en gros « criminel de guerre ».

  • Le mensonge prend l’ascenseur, la vérité prend l’escalier. Et Dillah s’en étonne « Pogrom » à Amsterdam : retour sur un déchaînement médiatique et politique Abonnés

    -

    Voir

    Dans la nuit du 7 au 8 novembre à Amsterdam, après un match de foot entre l’Ajax et le Maccabi Tel Aviv, des juifs ont été pris pour cibles en plein cœur de l’Europe. Indignation, émotion, condamnation. Mais que s’est-il vraiment passé ? Poser la question vous rend suspect.

    C’est évident, c’est un pogrom. Le mot va être repris partout. Récupération, instrumentalisation, surenchère délirante. Il faudra plusieurs jours pour qu’un peu d’information et qu’un peu de réflexion parviennent à montrer un peu de vérité. Trop tard bien sûr, on connaît : le mensonge monte par l’ascenseur, la vérité prend l’escalier.

    C’est le leader d’extrême droite Geert Wilders qui a dégainé le premier en lâchant à chaud le mot POGROM. C’est, huit jours plus tard, Femke Halsema, la maire d’Amsterdam, qui regrette publiquement d’avoir utilisé ce mot-là et qui dénonce l’opération de « propagande » de la part du gouvernement Nétanyahou.

    Et ça, Dillah, ça l’étonne.

  • Mandat d’arrêt contre Benyamin Nétanyahou, Yoav Gallant et le chef du Hamas pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité DREYFUS, C’EST MOI ! Nétanyahou encore victime d’antisémitisme… Accès libre

    -

    Lire

    La Cour pénale internationale (CPI) a émis ce 21 novembre 2024 un mandat d’arrêt contre le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité ainsi que contre l’ex-ministre de la défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas, Mohammed Deïf.

  • On a trouvé le contraire exact de Donald Trump ! Lucie Castets, pas seulement le tube de l’été ? Accès libre

    -

    Voir

    Comme par magie, elle est sortie du chapeau de la gauche le 23 juillet 2024. La voix des dieux de gauche est sortie des nuages : « petite Lucie, tu vas faire première ministre ! ». « Quoi ? Moi ? Qui n’ai aucun mandat, qui ne demande rien, qui ne connais guère la jungle politicienne ? »

    La voilà poussée en pleine lumière et, miracle incroyable, toutes les gauches sont d’accord pour l’installer à Matignon. Après Léon Blum et François Mitterrand, la gauche unie s’appelle Lucie Castets. On l’acclame, on lui joue Lucy in the Sky, oui mais c’est qui ? Énarque, économiste, militante des services publics, ouverte au compromis et toutes gauches compatible. Dans les rédactions, on est partagé, doit-on écrire haut fonctionnaire ou haute fonctionnaire ? Vite fait la voilà médiatisée, la voilà peopolisée, la voilà dézinguée : Lucie et son rouge à lèvres, ce sera juste le tube de l’été, et basta. Matignon, c’était pour de rire, pour le carrosse c’est retour citrouille. Oui mais dans Castets, il y a castagne, la gauche ne l’a pas lâchée et pour la suite elle est très décidée. Mais décidée à quoi ? Dialogue avec Laurence De Cock.

  • Chaque mardi, Olivier Besancenot raconte les chansons de notre histoire Mahmoud Darwich : « Sur cette terre » Accès libre

    -

    Voir

    Il est bien sûr l’un des plus grands poètes palestiniens, mais aussi sans doute le poète de langue arabe le plus lu dans le monde, dont la renommée est toujours internationale, quinze ans après sa disparition.

    Riche de dizaines de publications en vers mais aussi en prose, son œuvre a été traduite dans le monde entier. C’est l’ancien ambassadeur de la Palestine auprès de l’UNESCO, Elias Sanbar, qui l’a traduit en français. Si on ne mesure pas forcément en France toute l’importance de Mahmoud Darwich, c’est que les Français n’accordent plus à la poésie la place qu’elle occupe toujours dans le monde arabe, et singulièrement Pour les Palestiniens. Comme l’explique Elias Sanbar, « dans la culture palestinienne, dans la mesure où c’est un peuple qui est privé de ses lieux, il peut habiter le poème. C’est pour cela que par exemple quand l’exil commence en 1948, les gens transportent avec eux des poèmes, et pas des romans ».

Une sélection :

La lettre hebdo de Daniel Mermet La résistance d’un prof israélien accusé de trahison Accès libreLire

Le

On tue Nasrallah, on oublie Gaza, on danse à Tel Aviv, Nétanyahou exulte, BHL est de retour. Joe Biden pleure les enfants morts et fait l’indigné tout en livrant ses bombes à Bibi. Bonne nouvelle aussi pour le RN et Marine Le Pen, ses amis d’extrême droite remportent les législatives en Autriche. Le FPÖ (Parti de la liberté d’Autriche ) – qui soutient Israël – est un parti franchement nazi. Son leader Herbert Kickl veut devenir le VOLKSKANZLER, le « chancelier du peuple », titre emprunté à un autre autrichien, Adolf Hitler.

Hommage à Catherine Ribeiro (1941-2024) Catherine Ribeiro en concert aux Bouffes du Nord Accès libreVoir

Le

En 1995, la chanteuse Catherine Ribeiro créait au théâtre des Bouffes du Nord le spectacle « Vivre libre ». Elle y chantait ses propres chansons mais aussi celles d’Aragon, de Barbara, Brel, Ferrat, Ferré, Lluís Llach, Colette Magny, Gérard Manset, Danielle Messia, Anne Sylvestre et même, si vous allez jusqu’à la fin, une surprise à réécouter alors que nous célébrons le 80e anniversaire de la libération de Paris. En hommage, nous vous proposons de découvrir ce concert :

L’historien Gérard Noiriel publie PRÉFÉRENCE NATIONALE (Gallimard,3.90Euros) (Vidéo et podcast | durée : 51’23) Préférence nationale : cette vieille recette facho, un sujet urgent AbonnésVoir

Le

« Il y a toujours un groupe qui symbolise le rejet en fonction de la conjoncture du moment », dit l’historien Gérard Noiriel. Il est urgent de démonter le système de cet apartheid dont les électeurs du RN sont souvent eux-mêmes les premières victimes.