« Nous combattons des animaux humains »

6 octobre 2023, beau temps sur Gaza

Le

Cet article est en accès libre grâce aux abonnés modestes et géniaux, mais…

…sans publicité ni actionnaires, Là-bas si j’y suis est uniquement financé par les abonnements. Sans les abonnés, il ne nous serait pas possible de réaliser des émissions et des reportages de qualité. C’est le prix de notre indépendance  : rejoignez-nous  !

Je m'abonne J'offre un abonnement

La veille du 7 octobre, à quoi ressemblait Gaza ?

La question palestinienne n’était plus une question. La Palestine n’était plus dans la course, vaincue, occultée par Israël, éclipsée par d’autres questions brûlantes, la page Palestine était tournée. Les accords d’Abraham allaient sceller le rapprochement entre Israël et plusieurs pays arabes, les experts le confirmaient, le temps des idéologies est dépassé, la cause palestinienne aussi.

Et soudain, ce bloc d’abîme.

Attaque impensable du Hamas contre des militaires israéliens et surtout des civils, massacres, viols, tortures. 1 200 morts et 250 pris en otages. Énorme choc pour Israël et pour le monde, traumatisme sans précédent, condamnation unanime. On l’a dit et répété, Gaza est la plus grande prison à ciel ouvert du monde, cette attaque ressemble donc à une mutinerie sauvage de détenus qui attaquent leurs gardiens et se vengent sur la foule.

Et aussitôt, la Palestine devient le premier sujet au monde et réveille toutes les douleurs, déchaîne toutes les haines mais attire aussi tous les soutiens de la majorité des habitants de cette planète.

Pogrom et terrorisme. Pour beaucoup, tout tient dans ces deux mots. C’est le mal absolu, le « plus grand massacre antisémite de notre siècle » dit Emmanuel Macron. C’est la destruction des juifs, leur existence est à nouveau menacée. Aussi, ils n’ont pas seulement le droit de se défendre mais ils doivent se défendre. Et donc nous défendre aussi car nous sommes tous menacés par le même péril islamiste. Le moindre écart à cette manière de voir vous expose à l’accusation d’antisémitisme. On peut parler d’un nouveau maccarthysme. Essayez de suggérer qu’il s’agit d’une guerre de décolonisation, vous risquez une condamnation en antisémitisme. Ne faites pas cette erreur. Ce n’est pas une affaire de décolonisation mais une guerre de civilisation. BHL nous met en garde sur tous les plateaux, toujours suivi de son coiffeur, lui qui a fait tant de reportages de guerre depuis tant d’années et qui fut tant entarté.

Oui mais pourquoi cette attaque ? Quelle explication ? Aucune. Là-dessus Manuel Valls a toujours eu des idées très claires : « il ne peut y avoir aucune explication qui vaille. Car expliquer, c’est déjà vouloir un peu excuser ». Donc, face au terrorisme antisémite, il n’y a pas de pourquoi. C’est la légitime défense. C’est la guerre. Pas de cause historique, politique ou sociale. Donc pas de compte à rendre ni au droit international, ni aux médias. Aucune limite. Aucune excuse.

Mais l’ennemi à abattre ne se limite pas aux combattants du Hamas, c’est toute la population. Le 12 octobre 2023, le président israélien affirme : « c’est toute une nation qui est responsable ».

C’est toute la population qui est ciblée : hommes, femmes, enfants. C’est clair dès le départ. Pas de victime collatérale. Deux jours après, Yoav Gallant, le ministre de la défense, est encore plus précis. C’est une extermination totale qui s’impose : « pas d’électricité, pas de nourriture, pas de carburant, tout est fermé (…) Nous combattons des animaux humains et nous agissons en conséquence ».

En effet, un an après, on sait que ces déclarations n’étaient pas dictées par l’émotion, c’était une feuille de route, un programme qui a été réalisé et qui se poursuit.

Des quartiers entiers ont été rasés dans le nord de Gaza (photo : bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies)

Mais quand même d’autres voix se sont faites entendre. Jean-Louis Bourlanges, le peu wokiste président de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale, jugeait la violence du Hamas « sans excuses, mais pas sans causes ».

Des causes ? On peut en citer quelques-unes parmi beaucoup d’autres.

Gaza a subi pas moins de quinze guerres depuis la création de l’État d’Israël.

En septembre 2005, Israël se retire de Gaza, les colons partent à regret mais c’est le blocus hermétique qui s’installe. Israël fait tout pour installer le Hamas et ne s’en cache pas. Il faut tout faire pour séparer Gaza de la Cisjordanie et opposer le Hamas à l’Autorité palestinienne. Amos Yadlin, le chef du renseignement militaire israélien, disait en 2007 qu’Israël serait heureux si le Hamas s’emparait de Gaza parce que l’armée pourrait alors traiter Gaza comme un État hostile.

Et en effet, après l’arrivée du Hamas en 2007, à maintes reprises, les chasseurs bombardiers attaquent Gaza en réponse aux tirs de roquettes du Hamas. Pas moins de quatre guerres qui entraînent la mort de milliers de Palestiniens : 2008-2009, 2012, 2014, 2021.

Sans parler des « marches du retour » organisées en 2018 et 2019 à l’initiative de la société civile palestinienne. Répression brutale. Les snipers israéliens tirent : 200 morts et 7 100 blessés, surtout des jeunes mutilés à vie.

Aed Abu Amro, un Palestinien de 20 ans, manifeste à Gaza contre le blocus imposé par Israël, le 22 octobre 2018 (photo : Mustafa Hassona/ANADOLU AGENCY)

Oui, il y a des causes à l’attaque du 7 octobre.

Néthanyahou a le mérite d’être clair concernant le Hamas, c’est sa grande idée pour rendre impossible un quelconque État palestinien, il ne s’en cache pas, il a fait du Hamas le gardien et le gestionnaire du camp. Son côté islamiste le rend peu fréquentable pour les Occidentaux.

En mars 2019, il dit clairement devant des membres du Likoud que « quiconque est opposé à un État palestinien devrait être favorable » à leur politique de renforcement du Hamas et de transfert d’argent au Hamas. Cela participe de leur stratégie : isoler les Palestiniens de Gaza de ceux de Cisjordanie.

(illustration : @netanyahu/x.com)

Oui, il existe des causes à cette tragédie. Un an après, on n’a pas oublié l’article du génial Gideon Levy publié deux jours plus tard dans le Haaretz. Non, tout n’a pas commençé le 7 octobre 2023 :

« Derrière tout cela, il y a l’arrogance israélienne ; l’idée qu’on peut faire ce que l’on veut, sans jamais en payer le prix ni être sanctionné. On peut continuer sans être dérangé.

On peut continuer à faire des arrestations, à tuer, maltraiter, voler et à protéger les colons occupés à leurs pogroms. On peut continuer à visiter le tombeau de Joseph, le tombeau d’Othniel et l’autel de Josué qui se trouvent dans les territoires palestiniens, et bien sûr on peut continuer à visiter le mont du Temple – plus de 5 000 juifs rien qu’à Souccot.

On peut continuer à tirer sur des innocents, à crever des yeux et à pulvériser des visages, à expulser, à confisquer, à voler, à tirer les gens de leur lit, à faire du nettoyage ethnique et à poursuivre bien évidemment l’incroyable siège de la bande de Gaza, et tout va bien se passer.

On peut continuer à construire un obstacle terrifiant autour de Gaza – rien que sa structure souterraine a coûté 765 millions de dollars – et on continuera à être en sécurité. (…)

On pensait pouvoir continuer à aller à Gaza, à leur laisser quelques dizaines de milliers de miettes sous la forme de permis de travailler en Israël – toujours conditionnés à une bonne conduite – et à les maintenir quand même dans leur prison. On peut continuer à faire la paix avec l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, et on continuera à oublier les Palestiniens jusqu’à ce qu’ils soient effacés, comme le souhaitent certains Israéliens.

On peut continuer à détenir des milliers de prisonniers palestiniens, parfois sans procès, pour la plupart pour des motifs politiques. Et on peut continuer à refuser systématiquement leur libération, même s’ils sont détenus depuis plusieurs décennies.

On leur expliquera que seule la force permettra de libérer leurs prisonniers. On pensait pouvoir continuer à rejeter avec arrogance toute tentative de solution diplomatique, juste parce qu’on ne veut pas régler tout ça en se disant que tout peut continuer éternellement ainsi.

Une fois de plus on a eu la preuve que ce n’est pas comme ça que ça marche. Quelques centaines de Palestiniens armés ont franchi la barrière de sécurité et envahi Israël comme aucun Israélien ne l’aurait jamais imaginé. Quelques centaines de personnes ont prouvé qu’il est impossible d’emprisonner 2 millions de personnes éternellement sans en payer le cruel prix.

Samedi, le vieux bulldozer palestinien qui crachait de la fumée a démoli la barrière de sécurité la plus intelligente, et il a aussi démoli l’arrogance et la complaisance d’Israël. C’est aussi comme ça qu’a été anéantie l’idée qu’il suffit de quelques attaques épisodiques sur Gaza avec des drones kamikazes – qu’on vendra ensuite à la moitié du monde – pour garantir sa sécurité.

Samedi, Israël a découvert des images qu’il n’avait vues avant. Des véhicules palestiniens qui patrouillaient dans ses villes, des motos qui franchissaient les portes de Gaza. Ces images ont déchiré notre arrogance. Les Palestiniens de Gaza ont décidé qu’ils étaient prêts à payer n’importe quel prix pour un moment de liberté. Est-ce que ça donne de l’espoir ? Non. Est-ce qu’Israël va retenir la leçon ? Non.

Samedi, il était déjà question de raser des quartiers entiers de Gaza, d’occuper la bande de Gaza et de punir Gaza « comme jamais auparavant ». Mais Israël n’a jamais cessé de punir Gaza depuis 1948.

Après 75 ans d’abus, le pire scénario attend Gaza. Les menaces d’« écraser Gaza » prouvent une seule chose : nous n’avons rien appris. L’arrogance va rester, même si Israël en paie une fois de plus le prix fort.

Le premier ministre Benjamin Nétanyahou porte une très grande responsabilité dans ce qui s’est passé, et il doit en payer le prix, mais ça n’a pas commencé avec lui et ça ne se terminera pas avec son départ. Nous devons désormais pleurer amèrement pour les victimes israéliennes, mais nous devrions aussi pleurer pour Gaza.

Gaza, dont la plupart des résidents sont des réfugiés créés par Israël. Gaza, qui n’a jamais connu un seul jour de liberté. »

Daniel Mermet

Une fresque murale représente Yasser Arafat et Marwan Barghouti au poste-frontière de Qalandia, le 5 juillet 2012 (photo : Yonatan Sindel/FLASH90)

Faites connaître Là-bas autour de vous, faites circuler nos articles en accès libre. Ces articles sont possibles grâce aux abonnements de soutien qui permettent d’abonner les étudiants et les plus fauchés. Offrez des abonnements, on pensera à vous tous les jours. Ou encore faites-nous un don. Vous bénéficiez d’une réduction d’impôt de 66 %. Un exemple : vous nous faites un don de 10 millions d’euros, ça vous coûtera à peine 3,4 millions d’euros. Pour un don de 100 millions, c’est encore plus intéressant pour vous. Il ne vous reste plus qu’à voir avec Leïla au 01 86 95 25 02 pour les modalités de versement…

C'est vous qui le dites…Vos messages choisis par l'équipe

Les bouquins de LÀ-BASLire délivre

  • Voir

    La bibliothèque de LÀ-BAS. Des perles, des classiques, des découvertes, des outils, des bombes, des raretés, des bouquins soigneusement choisis par l’équipe. Lire délivre...

    Vos avis et conseils sont bienvenus !

Dernières publis

  • L’Assemblée nationale examine la proposition de loi Attal sur la justice des mineurs Éduquer ou réprimer ? Gabriel Attal a choisi Abonnés

    -

    Voir

    L’Assemblée nationale examine, à partir du mercredi 12 février, une proposition de loi portée par Gabriel Attal dans le but de réformer – une nouvelle fois – la justice des mineurs. Ses aspects les plus répressifs (sanction des parents « défaillants » et plus grande fermeté à l’égard des mineurs récidivistes) font craindre à la gauche et à une grande partie du monde judiciaire une remise en cause des droits des enfants. Pourquoi faut-il davantage protéger que punir les mineurs délinquants ? Pour répondre à cette question, Laurence De Cock recevait en 2024 Françoise Dumont, présidente d’honneur de la Ligue des droits de l’homme : un épisode de « Si j’aurais su » à revoir pour comprendre le débat parlementaire qui s’ouvre.

  • Laurence De Cock reçoit Edwige Chirouter, professeure des universités en philosophie et sciences de l’éducation Peut-on faire de la philosophie avec les enfants ? Abonnés

    -

    Voir

    Qu’est-ce que la philosophie ? La philosophie, c’est le grec et l’allemand, la connaissance des textes classiques et la dissertation. Autant dire qu’il faut quelques années d’étude avant d’entr’apercevoir un bout de lumière.

    Mais la philosophie, c’est aussi la curiosité, l’étonnement et le questionnement du monde. Présentée comme cela, c’est une démarche qui semble tout indiquée pour les enfants. Et c’est pour cela qu’Edwige Chirouter – et quelques autres – propose des ateliers philo pour les enfants. Professeure des universités en philosophie et sciences de l’éducation, Edwige Chirouter s’appuie sur la littérature de jeunesse pour en tirer des questionnements philosophiques qui parlent aux enfants. Elle vient de publier À quoi pense la littérature de jeunesse ? Des enfants, des questions, des histoires, et à cette occasion elle est l’invitée de Laurence De Cock dans ce nouvel épisode du podcast « Si j’aurais su ».

  • Chaque mardi, Olivier Besancenot raconte les chansons de notre histoire Bernard Lavilliers : « Les mains d’or » Abonnés

    -

    Voir

    En 2001, la campagne de Lionel Jospin pour la campagne présidentielle patine. Il est possible que son accession à l’Élysée soit compromise par le bilan social de son gouvernement. Au tournant du siècle, les effets de la mondialisation néolibérale se font en effet douloureusement sentir en France. La vague de fermetures d’usines et de licenciements est impressionnante : Électrolux, Peugeot, Renault, Pechiney, Alcatel, Michelin, Moulinex, Unilever, France Télécom, Alstom… C’est une saignée, qui avait fait dire au premier ministre cette phrase en 1999 : « il ne faut pas attendre tout de l’État ». Deux ans plus tard, en 2001, le chanteur Bernard Lavilliers sort son album Arrêt sur image, sur lequel figure la chanson « Les mains d’or ». Une chanson qui saisit l’air du temps et va connaître un grand succès auprès du public…

  • Une série d’Antoine Chao « Vive la Conf’ », épisode 06 : Laurence Marandola, éleveuse de lamas et porte-parole de la Confédération paysanne Accès libre

    -

    Écouter

    Une série de portraits de paysannes et paysans d’Ariège à l’occasion des dernières élections aux chambres d’agriculture.

    En Ariège, la chambre ne sera pas présidée par un membre de la Confédération paysanne, à très peu de voix près, on l’a vu à l’épisode précédent, mais la « Conf’ » est en progression et l’emporte en Ardèche et en Guyane. Ces deux présidences s’ajoutent à celle de Mayotte, où le scrutin a été reporté d’un an à cause du cyclone Chido qui a dévasté l’archipel.

    Par contre la Coordination rurale – réputée proche du Rassemblement national – s’accapare une dizaine de chambres. Aujourd’hui, Antoine Chao rencontre Laurence Marandola, éleveuse de lamas en Ariège et porte-parole nationale de la Confédération paysanne, pour une analyse des résultats au siège de la « Conf’ » à Bagnolet.

  • « Vive la Conf’ », épisode 05 : Mathias, éleveur de brebis à Seix Abonnés

    -

    Écouter

    Victoire pour la Confédération paysanne ! Pas en Ariège, où c’est finalement la liste du président sortant qui est reconduite, mais en Ardèche où la « Conf’ » a devancé de 41 voix l’alliance conjointe de la Fédération des syndicats d’exploitants agricoles et des Jeunes agriculteurs (FNSEA/JA) et va prendre les rênes de la chambre départementale d’agriculture.

    Petite victoire donc pour la Confédération paysanne, mais victoire amère, car la progression la plus remarquée est celle de la Coordination rurale. Ce syndicat, dont un représentant du Lot-et-Garonne avait estimé l’année dernière que « l’horreur absolue pour [eux] serait d’avoir au gouvernement Marine Tondelier », devrait conquérir une quinzaine de chambres d’agriculture selon des résultats encore provisoires. Ces résultats sont donc une forme de validation électorale de la stratégie de la Coordination rurale (CR) qui a mené beaucoup d’actions coup de poing ces dernières années pour accompagner le mouvement de colère des agriculteurs. Ces élections vont permettre à la CR de représenter le monde agricole dans quinze départements, et d’accompagner les exploitants en leur proposant des prestations.

    En attendant de voir le travail que va mener la Confédération paysanne en Ardèche, les militants ariégeois de la « Conf’ » ne baissent pas les bras : la preuve avec ce cinquième épisode de cette série d’Antoine Chao qui est allé à la ferme d’Espintz à Seix, en Ariège, à la rencontre de Mathias, éleveur de brebis.

  • Une série d’Antoine Chao « Vive la Conf’ », épisode 04 : Samuel Bazerque, fils d’Anne et André Abonnés

    -

    Écouter

    Jusqu’au 31 janvier, plus de deux millions de personnes du monde agricole étaient appelées à élire leurs représentants dans les Chambres d’agriculture. Une fois tous les six ans, cette élection permet de renouveler la composition des 88 chambres départementales dont l’existence remonte à 1924. Le rôle de ces établissements publics ? « Soutenir », « accompagner », « représenter » et « défendre » les agriculteurs.

    Aux dernières élections de 2019, la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) avait remporté la quasi-totalité des Chambres d’agriculture. Seules les trois chambres du Lot-et-Garonne, de la Vienne et de la Haute-Vienne sont dirigées par la Coordination rurale. Ce syndicat, qui a fait de la secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier sa bête noire, espère capitaliser sur le mouvement de colère qui anime le monde agricole ces dernières années pour grignoter l’hégémonie de la FNSEA.

    Troisième force syndicale du monde agricole, que peut attendre de ce scrutin la Confédération paysanne, héritière du mouvement des Paysans-travailleurs ? Pour tirer son épingle du jeu électoral, la Conf’ lorgne du côté de l’Ariège. Dans ce département pyrénéen, la Coordination rurale ne présentait aucune liste, et la FNSEA en présentait… deux. Le président sortant de la Chambre n’ayant pas reçu le soutien de son syndicat pour la nouvelle élection, il présentait une liste dissidente venue concurrencer la liste officielle. De quoi faire espérer que la Conf’ arrive en tête : résultats du scrutin attendus le 6 février. En prévision de cette perspective historique, notre grand reporter Antoine Chao a pris un train de Paris jusqu’à Bordeaux puis de Bordeaux jusqu’à Toulouse puis de Toulouse jusqu’à Saverdun pour faire le portrait de six paysans ariégeois. Quatrième épisode : Samuel Bazerque, fils d’Anne et d’André.

  • Une série d’Antoine Chao « Vive la Conf’ », épisode 03 : André Bazerque de la ferme du Carregaut Abonnés

    -

    Écouter

    Jusqu’au 31 janvier, plus de deux millions de personnes du monde agricole étaient appelées à élire leurs représentants dans les Chambres d’agriculture. Une fois tous les six ans, cette élection permet de renouveler la composition des 88 chambres départementales dont l’existence remonte à 1924. Le rôle de ces établissements publics ? « Soutenir », « accompagner », « représenter » et « défendre » les agriculteurs.

    Aux dernières élections de 2019, la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) avait remporté la quasi-totalité des Chambres d’agriculture. Seules les trois chambres du Lot-et-Garonne, de la Vienne et de la Haute-Vienne sont dirigées par la Coordination rurale. Ce syndicat, qui a fait de la secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier sa bête noire, espère capitaliser sur le mouvement de colère qui anime le monde agricole ces dernières années pour grignoter l’hégémonie de la FNSEA.

    Troisième force syndicale du monde agricole, que peut attendre de ce scrutin la Confédération paysanne, héritière du mouvement des Paysans-travailleurs ? Pour tirer son épingle du jeu électoral, la Conf’ lorgne du côté de l’Ariège. Dans ce département pyrénéen, la Coordination rurale ne présentait aucune liste, et la FNSEA en présentait… deux. Le président sortant de la Chambre n’ayant pas reçu le soutien de son syndicat pour la nouvelle élection, il présentait une liste dissidente venue concurrencer la liste officielle. De quoi faire espérer que la Conf’ arrive en tête : résultats du scrutin attendus le 6 février. En prévision de cette perspective historique, notre grand reporter Antoine Chao a pris un train de Paris jusqu’à Bordeaux puis de Bordeaux jusqu’à Toulouse puis de Toulouse jusqu’à Saverdun pour faire le portrait de six paysans ariégeois. Troisième épisode : André Bazerque de la ferme du Carregaut.

  • Une série d’Antoine Chao « Vive la Conf’ », épisode 02 : Sylvestre de la ferme collective de Bragat Abonnés

    -

    Écouter

    Jusqu’au 31 janvier, plus de deux millions de personnes du monde agricole étaient appelées à élire leurs représentants dans les Chambres d’agriculture. Une fois tous les six ans, cette élection permet de renouveler la composition des 88 chambres départementales dont l’existence remonte à 1924. Le rôle de ces établissements publics ? « Soutenir », « accompagner », « représenter » et « défendre » les agriculteurs.

    Aux dernières élections de 2019, la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) avait remporté la quasi-totalité des Chambres d’agriculture. Seules les trois chambres du Lot-et-Garonne, de la Vienne et de la Haute-Vienne sont dirigées par la Coordination rurale. Ce syndicat, qui a fait de la secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier sa bête noire, espère capitaliser sur le mouvement de colère qui anime le monde agricole ces dernières années pour grignoter l’hégémonie de la FNSEA.

    Troisième force syndicale du monde agricole, que peut attendre de ce scrutin la Confédération paysanne, héritière du mouvement des Paysans-travailleurs ? Pour tirer son épingle du jeu électoral, la Conf’ lorgne du côté de l’Ariège. Dans ce département pyrénéen, la Coordination rurale ne présentait aucune liste, et la FNSEA en présentait… deux. Le président sortant de la Chambre n’ayant pas reçu le soutien de son syndicat pour la nouvelle élection, il présentait une liste dissidente venue concurrencer la liste officielle. De quoi faire espérer que la Conf’ arrive en tête : résultats du scrutin attendus le 6 février. En prévision de cette perspective historique, notre grand reporter Antoine Chao a pris un train de Paris jusqu’à Bordeaux puis de Bordeaux jusqu’à Toulouse puis de Toulouse jusqu’à Saverdun pour faire le portrait de six paysans ariégeois. Deuxième épisode : Sylvestre de la femme collective de Bragat.

  • Une série d’Antoine Chao « Vive la Conf’ », épisode 01 : Kévin et Agnès, éleveurs de brebis à Saverdun Accès libre

    -

    Écouter

    Jusqu’au 31 janvier, plus de deux millions de personnes du monde agricole étaient appelées à élire leurs représentants dans les Chambres d’agriculture. Une fois tous les six ans, cette élection permet de renouveler la composition des 88 chambres départementales dont l’existence remonte à 1924. Le rôle de ces établissements publics ? « Soutenir », « accompagner », « représenter » et « défendre » les agriculteurs.

  • Lettre hebdo : « il n’y a que deux sexes, masculin et féminin » Le cauchemar de Monsieur Trump Accès libre

    -

    Lire

    Un homme qui donne le sein à son enfant ou bien une mère pourvue d’une barbe opulente ? Voilà des questions interdites et des images prohibées. Le président des États-Unis d’Amérique, Donald Trump, a été formel dans les premiers mots de son discours d’investiture : « à partir d’aujourd’hui, la politique officielle du gouvernement des États-Unis sera qu’il n’y a que deux sexes, masculin et féminin ». Ah ? Mais la femme à barbe, on la met où ? Celles et ceux qui n’entrent pas dans les cases, on en fait quoi ? On les élimine comment ?

  • Submersion migratoire Abonnés

    -

    Lire

    Rhinocéros, orangs-outans, léopards et pangolins sont en voie de disparition, de même que les abeilles, les insectes et des milliers de plantes. Constat alarmant mais on oublie une espèce menacée : le Français !

    Oui, tout comme l’outarde barbue, le pluvier guignard et le traquet rieur, la Française et le Français sont en voie de disparition. Nous sommes menacés de « submersion migratoire ». Le premier ministre François Bayrou a tiré le signal d’alarme, la France est menacée de submersion migratoire. Il a bien insisté : « quiconque s’est confronté à la situation à Mayotte – et ça n’est pas le seul endroit de France – mesure que le mot de "submersion" est celui qui est le plus adapté » (Assemblée nationale, 28 janvier 2025). Oui, il insiste bien : « ça n’est pas le seul endroit de France ». Le premier ministre « centriste » d’un gouvernement français reprend et renforce le thème fondamental de l’extrême droite.

  • Chaque mardi, Olivier Besancenot raconte les chansons de notre histoire Eugène Pottier : « Jean Misère » Abonnés

    -

    Voir

    Quel est le point commun entre l’auteur de L’Internationale, l’artiste Marcel Mouloudji et la chanteuse Agnès Bihl ? Réponse : un homme nommé Jean Misère. Jean était un ancien communard, qui échappa à la répression menée par les Versaillais et finit sa vie dans la solitude et le dénuement le plus total, d’où son surnom, Jean « Misère ». Un surnom trouvé par le poète Eugène Pottier, car en fait Jean Misère n’a pas réellement existé.

  • Gérard Mordillat : « il n’y a pas d’alternative, il faut censurer le gouvernement » Abonnés

    -

    Voir

    Alors, censureront ou censureront pas ? Le sort du gouvernement Bayrou est suspendu aux tergiversations des socialistes et du Rassemblement national qui laissent planer le doute sur leurs intentions. En attendant de voir si François Bayrou passera la fin de l’hiver à l’hôtel Matignon ou à la mairie de Pau, Gérard Mordillat n’a aucun doute, lui : « il n’y a pas d’alternative, il faut censurer le gouvernement ».

Une sélection :

La lettre hebdo de Daniel Mermet La résistance d’un prof israélien accusé de trahison Accès libreLire

Le

On tue Nasrallah, on oublie Gaza, on danse à Tel Aviv, Nétanyahou exulte, BHL est de retour. Joe Biden pleure les enfants morts et fait l’indigné tout en livrant ses bombes à Bibi. Bonne nouvelle aussi pour le RN et Marine Le Pen, ses amis d’extrême droite remportent les législatives en Autriche. Le FPÖ (Parti de la liberté d’Autriche ) – qui soutient Israël – est un parti franchement nazi. Son leader Herbert Kickl veut devenir le VOLKSKANZLER, le « chancelier du peuple », titre emprunté à un autre autrichien, Adolf Hitler.

Hommage à Catherine Ribeiro (1941-2024) Catherine Ribeiro en concert aux Bouffes du Nord Accès libreVoir

Le

En 1995, la chanteuse Catherine Ribeiro créait au théâtre des Bouffes du Nord le spectacle « Vivre libre ». Elle y chantait ses propres chansons mais aussi celles d’Aragon, de Barbara, Brel, Ferrat, Ferré, Lluís Llach, Colette Magny, Gérard Manset, Danielle Messia, Anne Sylvestre et même, si vous allez jusqu’à la fin, une surprise à réécouter alors que nous célébrons le 80e anniversaire de la libération de Paris. En hommage, nous vous proposons de découvrir ce concert :

L’historien Gérard Noiriel publie PRÉFÉRENCE NATIONALE (Gallimard,3.90Euros) (Vidéo et podcast | durée : 51’23) Préférence nationale : cette vieille recette facho, un sujet urgent AbonnésVoir

Le

« Il y a toujours un groupe qui symbolise le rejet en fonction de la conjoncture du moment », dit l’historien Gérard Noiriel. Il est urgent de démonter le système de cet apartheid dont les électeurs du RN sont souvent eux-mêmes les premières victimes.