Meeting de Macron à La Défense. Qui sont les 30 000 supporters qui l’acclament ? [VIDÉO et PODCAST]

Vous reprendrez bien un peu de Macron ?

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Après Zemmour, Mélenchon et Roussel, nous voilà au meeting du président-candidat, Emmanuel Macron à La Défense Aréna, ce samedi 2 avril. Ambiance surchauffée, grand show à l’américaine, 30 000 spectateurs.

Symbole d’une fin assumée et revendiquée du clivage droite-gauche, les premiers rangs réunissaient Manuel Valls, premier ministre de François Hollande, et Jean-Pierre Raffarin, premier ministre de Jacques Chirac. Il y avait aussi Jean-Pierre Chevènement à proximité de Christian Estrosi, mais aussi Édouard Philippe et le gouvernement dans son ensemble.
Et autour, beaucoup d’électeurs aux éléments de langage bien appris par coeur.

Et le public ? Qui sont ces braves gens venus acclamer le président des riches ? Une bourgeoisie moyenne qui n’a pas envie que ça change ? Le ventre mou français avec sa peur des extrêmes ? Les pigeons d’une com’ permanente ? Oui, mais pas que...

Vous reprendrez bien un peu de Macron ?
par Là-bas si j'y suis

« NOS VIES VALENT PLUS QUE LEURS PROFITS »

Samedi dans son meeting, Macron a piqué le slogan d’Olivier Besancenot, qui date de 2002, sans citer sa source, évidemment. Mais voilà qui nous rappelle l’essentiel d’une manière éclatante. Les riches, dont il est le fondé de pouvoir, ne doivent pas seulement leur richesse à la sueur et au sang des autres mais aussi en leur volant leurs idées et leurs inventions. Ils n’exploitent pas seulement le corps des autres mais aussi leur âme, et ça dure depuis trop longtemps. Les riches ne produisent rien, ils sont stériles, ils usurpent tout. Il n’y a pas un mot de vrai dans le discours de Macron, pas une phrase qui ne soit creuse, pas une idée qui soit une idée. Sauf le slogan de Besancenot.

Macron a dit vrai. C’est un énorme lapsus. Un impensé mais qui dit tout. Macron le disait au sujet des Éhpad à but lucratif, mais inconsciemment, il voulait le dire pour tout le reste. Il sait de quoi il parle, Manu, le profit il a été programmé pour ça. Mais quand ses piles seront à plat et qu’il s’arrêtera comme le petit lapin Duracel on n’oubliera pas. Le réchauffement climatique, la guerre en Ukraine, nos neufs millions de pauvres en France, la vague de famine qui arrive sur le monde, tu l’as dit malgré toi Manu, le profit tue nos vies.

D.M.

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[VIDÉO] Vous reprendrez bien un peu de Macron ?

journaliste : Dillah Teibi
image : Brendan Vinet
réalisation : Cécile Frey
son : Sylvain Richard

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La sociologue publie « Les riches contre la planète. Violence oligarchique et chaos climatique ». Entretien Monique Pinçon-Charlot : « Dans tous les domaines de l’activité économique et sociale, les capitalistes ont toujours, toujours, toujours des longueurs d’avance sur nous » AbonnésVoir

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La sociologue Monique Pinçon-Charlot, qui a longtemps analysé avec son mari Michel Pinçon les mécanismes de la domination oligarchique, publie un nouveau livre sur le chaos climatique et elle n’y va pas avec le dos de la cuiller en bambou. Entretien.

Les riches détruisent la planète, comme l’écrivait le journaliste Hervé Kempf. On le sait. Ils le savent. Ils le savent même depuis bien longtemps ! Le nouveau livre de Monique Pinçon-Charlot risque de ne pas plaire à tout le monde. Dans Les riches contre la planète, elle raconte comment une poignée de milliardaires est en train d’accumuler des profits pharaoniques en détruisant la nature, les animaux, les êtres humains et finalement toute la planète, menacée par les émissions de gaz à effet de serre.

Mais surtout, la sociologue analyse comment l’oligarchie, qui a toujours eu une longueur d’avance, organise, encadre et finance sa propre critique et ses contestataires. Histoire que l’écologie ne soit pas un frein au business, mais au contraire l’opportunité de développer de nouveaux marchés selon une « stratégie du choc » décrite par la canadienne Naomi Klein. Le capitalisme fossile est mort ? Vive le capitalisme vert !

Alors que faire ? Arrêter de parler d’« anthropocène », ce n’est pas l’humanité tout entière qui est responsable du dérèglement climatique, mais de « capitalocène », la prédation du vivant étant consciemment exercée par quelques capitalistes des pays les plus riches. Ensuite comprendre ce que masquent les expressions « transition écologique  », « neutralité carbone » ou encore « développement durable » forgées par le capitalisme vert. Et surtout lire d’urgence le livre de Monique Pinçon-Charlot pour prendre conscience que les mécanismes de la domination oligarchique s’immiscent partout, y compris là où on ne les attendait pas…

Alain Ruscio publie « La première guerre d’Algérie. Une histoire de conquête et de résistance, 1830-1852 » aux éditions La Découverte La première guerre d’Algérie (1830-1852) AbonnésVoir

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« Par milliers, les Algériennes et les Algériens furent humiliés, spoliés, déplacés, enfumés, massacrés, décapités... » Il faut connaître cette époque pour comprendre la suite de la colonisation et son dénouement tragique. Dénouement que certains n’acceptent pas et qui le ravivent comme une amputation. Pourtant recherches, témoignages et reportages au cours des dernières années semblaient avoir apporté les moyens d’un apaisement des mémoires. Mais une extrême droite revancharde et négationiste, dotée de forts moyens médiatiques, gagne du terrain. Face à la concurrence des rentes mémorielles, il est donc nécessaire de mieux connaître cette sombre sanglante histoire. Aussi ROSA MOUSSAOUI interroge ALAIN RUSCIO, un des meilleurs historiens du fait colonial qui publie une somme passionnante à La Découverte.

Frédéric LORDON publie« Figures du communisme » aux éditions La Fabrique. Un entretien en deux parties Frédéric Lordon, le capitalisme nous détruit, détruisons le capitalisme (2/2) AbonnésVoir

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Depuis longtemps on se répète : « on sait pas ce qu’on veut, mais on sait ce qu’on veut pas ». Si Lordon reprend la formule, c’est tout d’abord pour dire que ce qu’on ne veut pas, c’est le capitalisme. Nous n’avons plus le choix, c’est lui ou nous, il n’y a plus d’arrangement possible. Comme dit un AMG, « repeindre le capitalisme en noir ne suffit plus ». Oui, c’est vrai, déplorer, dénoncer, condamner, s’indigner à longueur d’année nous conduit à l’impuissance et à la résignation, c’est-à-dire là où nous sommes aujourd’hui.