Comment faire pour que vos salariés se licencient eux-mêmes avec le sourire ? N’en rêvez plus, amis patrons, faites appel à un « redresseur d’entreprises », qui saura faire en sorte que votre petit personnel se licencie lui-même. Impossible ? Pas pour Michel Rességuier, manager d’entreprise et président du cabinet Prosphères, qui a déjà « sauvé » plus de 150 entreprises !
Ces managers experts en plans de « restructuration » optent souvent pour le « bottom-up », mais pour mieux s’adonner au « top-down ». Un patois qui vous échappe peut-être mais qui pourrait vous être bien utile un jour dans votre entreprise qui ne craint pas (encore) la crise.
« Top-down », c’est-à-dire de haut en bas : on décide en haut, et à la base on s’écrase. Système classique mais dont la base se méfie et qu’elle rejette.
Alors que « bottom-up », c’est de bas en haut, c’est la base qui est d’abord consultée, afin de « tirer profit d’une approche collaborative ». Le scénario est simple. On présente l’entreprise comme étant en grande difficulté, avec plan social en perspective. Pour la sauver et sauver les emplois, il faut faire des économies. On demande aux salariés quelles sont leurs meilleures idées et on ne garde que les propositions qui vont entraîner des suppressions d’effectifs, ce qui est le but de l’opération exigé par l’actionnaire. Ainsi, croyant bien faire, les salariés sont amenés à détruire leurs propres emplois. Pas mal, non ?
C’est ce qui est arrivé dans une entreprise comme Pimkie. Voilà le métier de Michel Rességuier, fondateur du cabinet de redressement Prosphères. Un tueur qui fait le sale boulot ? Bien sur, il ne présente pas les choses comme ça. Il est un "redresseur d’entreprise", un genre de sauveur. Comme les dix-huit salariés de son cabinet, il intervient à la demande d’un actionnaire ou d’un redresseur judiciaire, et touche entre 15 et 20 % de plus que le patron dont il prend la place, soit en moyenne 40 000 euros par mois [1]. Oui c’est beaucoup. Mais c’est tellement mérité !
Le cabinet de Michel Rességuier s’est chargé du « redressement » d’environ 150 entreprises, dont le groupe Primavista, Agatha, JCB, Daxon, Bolloré Thin Papers ou encore Pimkie, une marque de prêt-à-porter, qui appartient à la famille Mulliez (groupe Auchan, 5ème fortune française avec 38 milliards d’euros). En janvier 2018 donc, les salariés de Pimkie apprennent que 208 postes seront supprimés et 37 magasins fermés. Puis ils voient débarquer le dynamique Michel Rességuier, redresseur sauveteur…
Programmation musicale :
– Anaïs : DRH
– Arnaud Cathrine et Florent Marchet : La Chanson du DRH