Tati, Whirlpool, GM&S Industry, Ford bientôt, pas un jour sans de nouvelles suppressions d’emploi. Un bruit de fond depuis des années. C’est bien malheureux mais que voulez-vous, c’est inéluctable, c’est dû à la modernisation, à la mondialisation, à ce monde qui bouge...quelques pansements, quelques reclassements, et puis la rouille et puis la friche… On n’y peut rien hélas, croyez-le bien…
La réussite du néo-libéralisme, c’est d’avoir réussi à faire croire que tout ça est aussi naturel qu’inévitable, alors qu’il s’agit simplement d’une bonne vieille stratégie politique au service de l’oligarchie. On le sait, mais on finit par l’oublier. Depuis plus de trente ans, la dérégulation a été méthodiquement imposée pour réduire la réglementation imposés aux entreprises, pour lutter contre l’intervention de l’État, aussi bien sur le marché des biens et des services que sur le marché du travail, bref, pour supprimer tout ce qui entrave le libre-échange et l’initiative individuelle. C’est la loi du plus fort, c’est la loi du renard libre dans le poulailler libre. La chute du mur de Berlin est venue disqualifier toute opposition à ces politiques néo-libérales qui ont été imposées partout. Aujourd’hui, les ravages sociaux et environnementaux de cette idéologie suscitent des oppositions et des rejets qui se tournent parfois vers l’extrême droite. Mais comment était-ce avant, au temps de la réglementation, au temps où l’État intervenait entre le patron et les salariés, entre le capital et le travail ?
Ballotés depuis des années par des repreneurs escrocs et des dirigeants cyniques, les courageux salariés de GM&S Industry en lutte dans leur usine, qu’ils sont prêts à faire sauter, nous confient qu’ils regrettent leur patron, oui, le patron d’avant, Bernard GODEFROY, et ils ont voulu nous le présenter. À quoi ressemblait une entreprise comme celle-là avant la conversion néo-libérale ? Écoutez, on en serait presque à dire : « Vive le patron ! »
Les différentes séquences du reportage :
Programmation musicale :
– Charlus : J’ai engueulé l’patron