Depuis longtemps, police et gendarmerie disposent de fichiers sur les « populations dangereuses ». Mais, discrètement, Macron et Darmanin, avec trois nouveaux décrets, viennent d’étendre le contrôle aux « opinions politiques » ainsi qu’aux « convictions philosophiques et religieuses », et non plus seulement aux « activités ».
Les personnes morales - en l’occurrence les associations - pourront y figurer désormais.
On attend avec impatience que Darmanin et Macron nous disent quelles sont les bonnes et les mauvaises opinions et quelles sont les bonnes et les mauvaises convictions philosophiques et religieuses.
De plus, les « données de santé révélant une dangerosité particulière », les « données […] relatives aux troubles psychologiques ou psychiatriques », les « comportements et habitudes de vie », les « déplacements », les « pratiques sportives » ou encore les « activités sur les réseaux sociaux » pourront être inscrits sur ces fichiers.
Bien sûr, pour le ministre de l’intérieur, il s’agit de renforcer la lutte contre le terrorisme. Mais la police n’a pas attendu cette modification du cadre légal, ce décret ne fait que régulariser des pratiques qui violent sans souci nos libertés publiques.
Bientôt enfin, une vraie police de la pensée !
Un entretien de Taha Bouhafs avec Arthur Messaud, juriste à la Quadrature du Net.