Retour en Afghanistan (2006). Qui sont les talibans ? Radio. PODCAST

UNE HEURE AVEC UN DIABLE TALIBAN

Le

Cet article est en accès libre grâce aux abonnés modestes et géniaux, mais…

…sans publicité ni actionnaires, Là-bas si j’y suis est uniquement financé par les abonnements. Sans les abonnés, il ne nous serait pas possible de réaliser des émissions et des reportages de qualité. C’est le prix de notre indépendance  : rejoignez-nous  !

Je m'abonne J'offre un abonnement

En 2006, Daniel Mermet rencontrait à Kaboul l’ancien ambassadeur des talibans au Pakistan, Abdul Salam Zaeef, après sa libération du camp de Guantanamo

[RADIO] Une heure avec un diable taliban [1er novembre 2006]
En 2006, on annonçait déjà le retour des talibans. À Kaboul, nous avions rencontré l’ancien ambassadeur des talibans au Pakistan, Abdul Salam Zaeef, récemment libéré de Guantánamo. Une occasion de comprendre qui sont ces diaboliques talibans, complétée par les explications du politologue Olivier Roy.

En attendant que BHL ramène la démocratie et la liberté en Afghanistan, les talibans fêtent leur victoire à bord des engins militaires abandonnés par l’armée américaine dans sa fuite éperdue. Une victoire qui est tout sauf une surprise. En 2006, on annonçait déjà le retour des talibans. À Kaboul, nous avions rencontré l’ancien ambassadeur des talibans au Pakistan, Abdul Salam Zaeef, récemment libéré de Guantánamo. Une occasion de comprendre qui sont ces diaboliques talibans, complétée par les explications du politologue Olivier Roy.

Dans leur immense misère, une majorité d’Afghans préféraient la peste talibane au choléra Otan. Un rejet qui s’est amplifié depuis. Non pas qu’ils approuvent vraiment l’obscurantisme des turbans noirs, mais c’est qu’ils rejettent l’occupation des Américains et de leurs alliés depuis vingt ans. Ainsi, avec à peine 70 000 combattants contre une armée de 300 000 hommes, les talibans ont pris le pouvoir en très peu de temps. Une fragile victoire cependant, puisque la branche afghane de Daech conteste leur pouvoir avec des attentats-suicides comme celui du 26 août, qui a fait une centaine de victimes, dont des talibans et des soldats américains.

La victoire des talibans est d’abord une énorme défaite des États-Unis et de ses alliés. Selon l’ONU, plus de 160 000 afghans ont été tués, ainsi que 2 400 soldats américains. Une guerre (disons plutôt une défaite) qui a coûté 2 000 milliards de dollars. Selon Le Canard enchaîné (25 août 2021), un récent calcul du Pentagone indique que les guerres antiterroristes menées par les États-Unis en Afghanistan, Irak, Syrie, Somalie et Libye ont déjà coûté 6 400 milliards de dollars. Mais que voulez-vous, l’armée américaine, c’est 1 million et demi de personnes. Il faut bien quelques guerres par-ci par-là pour justifier leur activité et leur budget : 700 milliards de dollars. Sans compter l’énorme complexe militaro-industriel américain qui fait des merveilles. De ce point de vue, si les États-Unis encaissent une cinglante défaite militaire et politique, par contre les marchands de canon se frottent les mains. Et c’est bien ça le principal, non ?

D.M.

Un reportage de Giv Anquetil et Daniel Mermet diffusé la première fois sur France Inter le 1er novembre 2006.

reportage : Daniel Mermet et Giv Anquetil
réalisation : Yann Chouquet et Khỏi Nguyen
traduction : Ehsan Mehrangais

C'est vous qui le dites…Vos messages choisis par l'équipe

Les bouquins de LÀ-BASLire délivre

  • Voir

    La bibliothèque de LÀ-BAS. Des perles, des classiques, des découvertes, des outils, des bombes, des raretés, des bouquins soigneusement choisis par l’équipe. Lire délivre...

    Vos avis et conseils sont bienvenus !

Dernières publis

Une sélection :

La lettre hebdo de Daniel Mermet La résistance d’un prof israélien accusé de trahison Accès libreLire

Le

On tue Nasrallah, on oublie Gaza, on danse à Tel Aviv, Nétanyahou exulte, BHL est de retour. Joe Biden pleure les enfants morts et fait l’indigné tout en livrant ses bombes à Bibi. Bonne nouvelle aussi pour le RN et Marine Le Pen, ses amis d’extrême droite remportent les législatives en Autriche. Le FPÖ (Parti de la liberté d’Autriche ) – qui soutient Israël – est un parti franchement nazi. Son leader Herbert Kickl veut devenir le VOLKSKANZLER, le « chancelier du peuple », titre emprunté à un autre autrichien, Adolf Hitler.

Hommage à Catherine Ribeiro (1941-2024) Catherine Ribeiro en concert aux Bouffes du Nord Accès libreVoir

Le

En 1995, la chanteuse Catherine Ribeiro créait au théâtre des Bouffes du Nord le spectacle « Vivre libre ». Elle y chantait ses propres chansons mais aussi celles d’Aragon, de Barbara, Brel, Ferrat, Ferré, Lluís Llach, Colette Magny, Gérard Manset, Danielle Messia, Anne Sylvestre et même, si vous allez jusqu’à la fin, une surprise à réécouter alors que nous célébrons le 80e anniversaire de la libération de Paris. En hommage, nous vous proposons de découvrir ce concert :

L’historien Gérard Noiriel publie PRÉFÉRENCE NATIONALE (Gallimard,3.90Euros) (Vidéo et podcast | durée : 51’23) Préférence nationale : cette vieille recette facho, un sujet urgent AbonnésVoir

Le

« Il y a toujours un groupe qui symbolise le rejet en fonction de la conjoncture du moment », dit l’historien Gérard Noiriel. Il est urgent de démonter le système de cet apartheid dont les électeurs du RN sont souvent eux-mêmes les premières victimes.