Avec les étudiants de la fac de Tolbiac occupée, « la Commune de Tolbiac ». Deuxième partie. Reportage de Sophie Simonot et Dillah Teibi.

TOUT PEUT BASCULER (2/2) Abonnés

1

Le

Première journée de grève, une réussite ! Air France, Carrefour, éboueurs, fonction publique, CGT Énergie… il y a beaucoup de wagons au train des cheminots ! La lutte sociale démarre très fort. Le pouvoir se demande bien pourquoi. Les facs sont occupées un peu partout et le pouvoir ne voit pas non plus pourquoi. Pour aider ceux qui nous gouvernent (et ceux qui rêvent de les dégager), voici notre reportage en deux parties à Paris 1-Tolbiac. Occupation, assemblée générale, grabuge avec les fachos, portraits des pour et des contre le blocus, CRS, etc. Cours camarade !
Second volet du reportage de Sophie Simonot.


(photo : Jonathan Duong)

Mais pourquoi ces grognements, pourquoi ces grèves, pourquoi ces otages ? Alors que ces réformes sont inévitables, il y a urgence, nos voisins l’ont fait, nous devons le faire, la France doit se réformer et se moderniser, nous devons faire face à la concurrence, nous devons assouplir… C’est la même chanson depuis 35 ans. En 68, on disait « dix ans, ça suffit », là on peut dire « 35 ans, ça suffit ». Pourquoi si longtemps ? Parce que depuis 35 ans, on se défend en reculant, 35 ans qu’on avance en marche arrière. Comment passer à l’offensive aujourd’hui ? Regardez bien le président-des-riches, regardez de près, sous le masque du jeune homme dynamique et bien propre sur lui, on voit apparaître le masque de TINA ! There is no alternative. Le maquillage ne tient plus. Et c’est ça dont on ne veut plus. Ce que nous voulons ? Tout ! C’est ce qui se disait en 68. Disons qu’on ne sait pas exactement ce qu’on veut, mais on sait ce qu’on ne veut plus. On ne veut plus de TINA, on ne veut plus de ce vieux monde, on a compris. Pas seulement les malins, les intellos, les militants, les altermondialistes, non, tout le monde, chacun. Sauf bien sûr ceux qui en profitent, les amis de TINA. Voilà ce dont on ne veut plus. Pour ce qu’on veut, on a des idées, on a de l’imagination, on va lui redonner le pouvoir, il faut renouer avec l’histoire, il faut renouer avec l’espoir et fidèles à Joe Hill, on va s’organiser. Mais le plus important, c’est cette étincelle qu’on croyait disparue et qui est revenue. En russe, on dit « Iskra ». C’est l’étincelle dont parlait André Breton : « l’étincelle dans le vent, mais l’étincelle qui cherche la poudrière ».
D.M.

Abonnez-vous pour accéder à tous nos contenus, c’est très simple !

Depuis 1989 à la radio, Là-bas si j’y suis se développe avec succès aujourd’hui sur le net. En vous abonnant vous soutenez une manière de voir, critique et indépendante. L’information a un prix, celui de se donner les moyens de réaliser des émissions et des reportages de qualité. C’est le prix de notre travail. C’est aussi le prix de notre indépendance, pour ne pas être soumis financièrement aux annonceurs, aux subventions publiques ou aux pouvoirs financiers.

Je m'abonne J'offre un abonnement

Déjà abonné.e ?
Identifiez-vous

C'est vous qui le dites…Vos messages choisis par l'équipe

Les bouquins de LÀ-BASLire délivre

  • Voir

    La bibliothèque de LÀ-BAS. Des perles, des classiques, des découvertes, des outils, des bombes, des raretés, des bouquins soigneusement choisis par l’équipe. Lire délivre...

    Vos avis et conseils sont bienvenus !

Dernières publis

Une sélection :

SI J’AURAIS SU ! Un nouveau rendez-vous LÀ-BAS avec LAURENCE DE COCK CONTRE LA DESTRUCTION DE L’ÉCOLE PUBLIQUE DANS LE 93 ! AbonnésVoir

Le

Laurence de Cock reçoit trois enseignantes du 93, Servanne, Louise et Amandine qui n’ont pas envie de laisser le pouvoir aux destructeurs de l’école publique. Leur but est clair : lutter à fond contre cette destruction, montrer les dégâts, et appeler toutes et tous à la castagne. Oui, entre privé et public c’est la vraie lutte des classes.

Gérard Mordillat : « Vive l’école publique ! » AbonnésVoir

Le

C’est un séparatisme qui ne dit pas son nom, mais qui est déjà à l’œuvre de manière éclatante dans la capitale : à Paris, 40 % des lycéens sont scolarisés dans un établissement privé. À l’échelle nationale, la proportion d’élèves scolarisés dans le privé est moindre, mais elle ne cesse de croître. Tout ça est la lointaine conséquence de la loi Debré, adoptée le 29 décembre 1959, qui institutionnalisa le financement public de l’enseignement privé. Durant l’année 1959 déjà, de nombreuses manifestations avaient eu lieu pour s’opposer à ce détournement de fonds publics au profit de l’enseignement privé. Et devinez : qui se trouvait parmi les manifestants ? Gérard Mordillat, bien sûr.

Bifurquer. Claquer la porte et aller planter vos choux bio, vous en rêvez ? Un ancien de Là-bas raconte sa bifurcation heureuse. Reportage radio. PODCAST Rompre les rangs : la nouvelle vie de Grégory Salomonovitch AbonnésÉcouter

Le

« BIFURQUER ». C’est le mot de l’été chez les bobos toujours futés. Bifurquer, démissionner, déserter. Une mode passagère ou une vague de fond ? Le discours rebelle d’une poignée de jeunes diplômés d’AgroParisTech contre l’ordre néolibéral, lors de la remise de leur diplôme le 10 mai 2022, a été vu des millions de fois sur les réseaux. Il s’agit en somme de rompre les rangs. Rompre avec le capitalisme ou, tout au contraire, montrer qu’un autre capitalisme est possible ? Et puis bifurquer, mais dans quelle direction ? L’alternative est souvent le retour à la terre.