« Une troupe qui ne peut plus avancer devra, coûte que coûte, garder le terrain conquis et se faire tuer sur place plutôt que de reculer »
Général JOFFRE. Ordre du jour , 5 septembre 1914
Pour le président de la fac, à Tolbiac, c’est l’apocalypse. Un reportage de Sophie Simonot avec les étudiants de Paris 1 mobilisés
Tolbiac évacuée, la lutte continue ! Abonnés
1
Le
Cent CRS pour cent occupants. La fac de Tolbiac occupée depuis le 26 mars a été évacuée sans incidents (?) à 5 heures ce matin, à la demande de Georges Haddad, président de l’université. Pourquoi cette évacuation ? Georges Haddad l’a expliqué à Jean-Pierre Elkabbach, dans un entretien d’anthologie à voir et à revoir. Que se passe-t-il à Tolbiac ?, demande Jean-Pierre en alerte maximum. Georges répond :
— La violence, la drogue, le sexe même !
— Le sexe ? s’insurge Jean-Pierre stupéfait.
— Bien sûr, bien sûr… confirme Georges.
— Et la prostitution, c’est vrai, à l’intérieur ? se renseigne Jean-Pierre.
— On me l’a dit et je crois que c’est vrai… » Voilà qui justifie cette évacuation.
Voilà qui donne envie de continuer la lutte.
« Situation pré-insurrectionnelle » : le président de la Sorbonne, Georges Haddad, appelle au secours. « Un capharnaüm dans lequel il se passe des choses indignes », voilà à quoi ressemble Tolbiac, avec des « bandits qui n’attendent que le moment opportun pour dévaliser le centre ». Ça alors ! C’est pas du tout ce que Sophie Simonot a vu dans ce nouveau reportage dans la « Commune libre de Tolbiac » :
On a d’abord cru que c’était les Guignols de l’info, mais non, c’était le vrai Elkabbach avec le vrai président de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, paniqué devant un chaos apocalyptique : « la violence, la drogue, le sexe même », dénonce-t-il à un Elkabbach scandalisé, « on me l’a dit et je crois que c’est vrai », précise le président. Et bien sûr, ce léger manque de précision ne choque pas trop notre Elkabbach :
Du côté des étudiants occupant et des profs en lutte, on est plus rassurant, on raconte la grosse fête de samedi soir, le 14 avril, qui a rapporté 6 000 euros à la caisse des cheminots en grève :
Quand une fac se transforme en boîte de nuit... Qu'on soutienne ou non la loi, ça devrait tous nous révolter. #Tolbiacpic.twitter.com/5NNdXCBEAb
Et pourquoi tout ça ? À la manif de la Sorbonne, en direction des flics et des passants, les étudiants scandaient : « c’est pour vos gosses qu’on fait tout ça ».
Abonnez-vous pour accéder à tous nos contenus, c’est très simple !
Depuis 1989 à la radio, Là-bas si j’y suis se développe avec succès aujourd’hui sur le net. En vous abonnant vous soutenez une manière de voir, critique et indépendante. L’information a un prix, celui de se donner les moyens de réaliser des émissions et des reportages de qualité. C’est le prix de notre travail. C’est aussi le prix de notre indépendance, pour ne pas être soumis financièrement aux annonceurs, aux subventions publiques ou aux pouvoirs financiers.
La bibliothèque de LÀ-BAS. Des perles, des classiques, des découvertes, des outils, des bombes, des raretés, des bouquins soigneusement choisis par l’équipe. Lire délivre...
Comme chaque année au mois de janvier, la France s’est recueillie pour commémorer le sacrifice de son roi Louis XVI, exécuté le 21 janvier 1793 après avoir été condamné à mort par les députés (insoumis !) de la Convention nationale. Messe à la basilique Saint-Denis, marche aux flambeaux dans les rues de Paris, l’occasion de se réunir ne manquait pas le week-end dernier pour celles et ceux qui trouvent que la Ve République est à bout de souffle… Les raisons de la crise politique qui mine notre pays ? Pour avoir une analyse en profondeur de ce qui ronge notre démocratie, il fallait ouvrir les pages du Figaro pour lire les vœux de Louis, descendant de Saint Louis, d’Henri IV, de Louis XIV, et prétendant au trône de France. Votre abonnement au Figaro est échu ? Jonathan Duong l’a lu pour vous.
Stalingrad, 2 février 1943. La victoire au bout de 200 jours et de deux millions de morts. C’est là que l’Allemagne d’Hitler a été vaincue, c’est là que « les gonds du destin ont tourné » disait Churchill, en ajoutant « l’armée rouge a arraché les tripes de l’armée allemande ».
Ah !! ça, ça en jette !! Le million !!! On a pété le million dans la rue !!!
Bien sûr, vous vous demandez s’il est bien pertinent d’attendre le 31 janvier pour mettre la grosse pression au gouvernement ? Dillah, lui, ne se pose même plus la question : à la fin c’est nous qu’on va gagner, c’est sûr ! Et pour preuve : même BFM donne des arguments en rafales contre la réforme des retraites ! Étonnant, non ?
« La retraite, elle est à nous, on s’est battus pour la gagner et on se bat pour la garder ! » Ce refrain, vous l’avez tous en tête et vous avez la ferme intention de vous battre pour conserver notre système de retraite. Mais vous souvenez-vous vraiment de toutes les luttes qu’il a fallu mener pour arracher un régime général de retraite pour tous, depuis la première « caisse des invalides de la marine royale », créée sous Colbert en 1673, jusqu’au système par répartition mis en place par les communistes et les gaullistes en 1945 ? Petit rappel historique avec Olivier Besancenot.
Comme chaque année, au mois de janvier, l’épouse du président de la République est en mission. En tant que présidente de la Fondation des Hôpitaux, fonction qu’elle a héritée de l’épouse du prédécesseur de son mari, Bernadette Chirac, Brigitte Macron se doit de garantir le succès de l’opération « Pièces jaunes », qui doit convaincre les Français de faire des dons pour améliorer la vie des enfants et des adolescents hospitalisés. Et en cette période de vie chère et de pouvoir d’achat restreint, la tâche n’est pas aisée ! 20 heures, grand concours des animateurs de TF1, rencontre avec les lecteurs du Parisien, entretien pour S, le magazine de Sophie Davant : admirez le talent de la première dame patronnesse pour faire la manche… sans parler politique.
Macron n’est pas légitime, cette énorme manif le montre de façon éclatante, 75 % des Français rejettent sa réforme des retraites, le même pourcentage qu’à l’élection présidentielle du mois d’avril. Il faut le rappeler, seulement 21,17 % des électeurs inscrits l’ont choisi au printemps dernier. La moitié de ses voix n’étaient pas POUR lui, mais CONTRE le Rassemblement national. On apprend ça à l’école, à ne pas mélanger la légalité et la légitimité. Emmanuel Macron a été élu, c’est la légalité, mais il n’a pas de légitimité démocratique. Macron et son monde, soit à peine plus de 20 %, tiennent ce pays entre leurs mains et leurs intérêts. Des marginaux, en somme, mais partout la légitimité revient par la rue et ce n’est qu’un début…
Macron, ta réforme, on n’en veut pas !
C’est un non clair et net, de 65 à 70% selon les sondages. Les grands médias promettent un « jeudi noir », des usagers pris en otage, des black blocs qui vont tout péter, mais malgré ça, seulement 26% sont hostiles à cette journée de grève et 51% l’approuvent. Reste à concrétiser ces sondages et ensuite, il faudra tenir, il va falloir de la solidarité. Appeler à la grève générale, c’est très beau, mais perdre une journée de salaire pour faire grève, c’est un gros sacrifice pour beaucoup. Pour les « essentiels » et les « deuxième ligne » surtout. C’est eux que Dillah a rencontré à la veille du début de cette lutte.
Pour sauver des enfants juifs de la mort, il fallait leur fabriquer des faux papiers très vite, jour et nuit, sans s’arrêter. Adolfo Kaminsky, « le faussaire de Paris », a sauvé des milliers de juifs pendant la guerre, gratuitement bien sûr.
Étranger, immigré, émigré, demandeur d’asile, réfugié, clandestin, sans-papiers, c’est fou comme le vocabulaire français est très riche quand il s’agit de de désigner l’autre, celui qui, selon l’institut national d’études démographiques, est une personne née étrangère à l’étranger, « ayant déclaré une nationalité autre que celle du pays dans lequel il réside ». Tenez, par exemple, un Français qui part s’installer à l’étranger, on l’appellera tout naturellement un « expatrié ». Alors que le Soudanais qui part s’installer à l’étranger, on le désignera plus volontiers sous le vocable « migrant ». Une même situation mais deux mots différents, et surtout deux regards différents sur la migration, qu’on vienne d’un pays riche ou d’un pays qui l’est moins…
Bien sûr c’est pas toute la Bretagne, c’est Callac, 2 200 habitants dans les Côtes d’Armor. Et encore, c’est pas tout Callac. C’est une poignée de xénophobes butés et violents, qui rappellent le sketch de Fernand Reynaud de 1972 : « J’aime pas les étrangers ».
Vous aussi, vous êtes remonté après les annonces de la Première ministre sur sa prochaine réforme des retraites ? Rassurez-vous, vous n’êtes pas seul ! Agnès Verdier-Molinié, elle aussi, est déçue, et elle a tenu à le faire savoir, grâce aux médias toujours en quête d’une voix originale et inédite sur une question aussi technique que rébarbative comme les retraites. Ça tombe bien, la directrice de l’iFRAP, la « fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques », sait s’exprimer avec clarté, sans rien sacrifier à la complexité et à la radicalité.
90% de ce que nous consommons vient de l’étranger et 95% des produits expédiés à travers le monde passent par les mers et les océans. Chaque jour, des milliers de vaisseaux sillonnent sans relâche les mers du globe, entrainant de monstrueux dégâts écologiques et sociaux, tout ça loin des yeux et des oreilles.
Le victimisme a gagné et a gangréné nos sociétés, c’est une telle confusion qu’on ne sait plus faire la différence entre la victime bidon qui vous fait son chantage et la victime qui demande solidarité et justice. Alors voilà : victime et fausse victime, c’est le sujet de notre Mercredito aujourd’hui.
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Évidemment, on est tous internationalistes et on est tous pour l’abolition des frontières. Sauf qu’aujourd’hui, c’est pour le capital que les frontières sont abolies. L’Internationale, c’est celle des capitalistes, pas celle des travailleurs. Les biens, les marchandises, les flux financiers circulent librement, pendant que les êtres humains se heurtent à des barbelés ou à des murs. Et parfois, ces frontières sont d’autant plus meurtrières qu’elles semblent invisibles ou naturelles. Depuis 2012, plus de 20 000 personnes sont mortes noyées en Méditerranée, parce que toutes les autres frontières de l’Europe sont fermées, selon l’Organisation internationale pour les migrations. Cent ans plus tôt, en 1912, c’est 1 500 personnes qui trouvaient la mort dans le naufrage du Titanic. On vous laisse deviner quelle histoire a suscité le plus d’adaptations cinématographiques.
Edgar Morin est un vieil ami fidèle de Là-bas si j’y suis. En 2002, poursuivi en justice pour « incitation à la haine raciale » par quelques ultra-sionistes, il a gagné ce procès.
L’instituteur Jacques SIGOT a lutté 36 ans pour faire reconnaître le camp d’internement des Tsiganes de Montreuil-Bellay.
En janvier 1993, il y a 24 ans (!), Daniel MERMET rencontrait Jacques SIGOT et Jean-Louis BAUER, un Tsigane surnommé « Poulouche », qui nous faisaient découvrir ce camp où plus de 2 000 tsiganes furent internés.
Une rencontre avec Dario FO, en 2002 au Piccolo Teatro de Milan, un moment de jubilation pour donner envie de continuer la lutte magnifique de Dario Fo et aussi de sa compagne, Franca Rame.
Pour la grande soirée de demain, « 5 décembre, et après ? », le chanteur populaire de variété Didier Super viendra interpréter ses meilleurs titres pour les salauds de grévistes qui seront présents et pour le public de Là-bas si j’y suis.