« Après tout, de graves épidémies au sud de la bande de Gaza nous rapprocheront de la victoire et réduiront le nombre de décès parmi nos soldats... »
Giora Eiland, général de réserve dans le journal Yedioth Aharonoh, 21 novembre 2023
Pour le président de la fac, à Tolbiac, c’est l’apocalypse. Un reportage de Sophie Simonot avec les étudiants de Paris 1 mobilisés
Tolbiac évacuée, la lutte continue ! Abonnés
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Cent CRS pour cent occupants. La fac de Tolbiac occupée depuis le 26 mars a été évacuée sans incidents (?) à 5 heures ce matin, à la demande de Georges Haddad, président de l’université. Pourquoi cette évacuation ? Georges Haddad l’a expliqué à Jean-Pierre Elkabbach, dans un entretien d’anthologie à voir et à revoir. Que se passe-t-il à Tolbiac ?, demande Jean-Pierre en alerte maximum. Georges répond :
— La violence, la drogue, le sexe même !
— Le sexe ? s’insurge Jean-Pierre stupéfait.
— Bien sûr, bien sûr… confirme Georges.
— Et la prostitution, c’est vrai, à l’intérieur ? se renseigne Jean-Pierre.
— On me l’a dit et je crois que c’est vrai… » Voilà qui justifie cette évacuation.
Voilà qui donne envie de continuer la lutte.
« Situation pré-insurrectionnelle » : le président de la Sorbonne, Georges Haddad, appelle au secours. « Un capharnaüm dans lequel il se passe des choses indignes », voilà à quoi ressemble Tolbiac, avec des « bandits qui n’attendent que le moment opportun pour dévaliser le centre ». Ça alors ! C’est pas du tout ce que Sophie Simonot a vu dans ce nouveau reportage dans la « Commune libre de Tolbiac » :
On a d’abord cru que c’était les Guignols de l’info, mais non, c’était le vrai Elkabbach avec le vrai président de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, paniqué devant un chaos apocalyptique : « la violence, la drogue, le sexe même », dénonce-t-il à un Elkabbach scandalisé, « on me l’a dit et je crois que c’est vrai », précise le président. Et bien sûr, ce léger manque de précision ne choque pas trop notre Elkabbach :
Du côté des étudiants occupant et des profs en lutte, on est plus rassurant, on raconte la grosse fête de samedi soir, le 14 avril, qui a rapporté 6 000 euros à la caisse des cheminots en grève :
Quand une fac se transforme en boîte de nuit... Qu'on soutienne ou non la loi, ça devrait tous nous révolter. #Tolbiacpic.twitter.com/5NNdXCBEAb
Et pourquoi tout ça ? À la manif de la Sorbonne, en direction des flics et des passants, les étudiants scandaient : « c’est pour vos gosses qu’on fait tout ça ».
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« Nous en tissons pour vous grands de la terre
Et nous, pauvres canuts, sans drap on nous enterre
C’est nous les canuts
Nous sommes tout nus
Mais notre règne arrivera
Quand votre règne finira
Mais notre règne arrivera
Quand votre règne finira
Nous tisserons le linceul du vieux monde
Car on entend déjà la révolte qui gronde
C’est nous les canuts
Nous n’irons plus nus »
C’est un des chants de bataille les plus emblématiques de notre histoire sociale. Il est pourtant intimement lié à une ville en particulier, Lyon, et à son industrie de la soie au XIXe siècle.
C’est l’histoire d’une blague qui commence à France Inter et qui atterrit à la police judiciaire en passant par CNews et l’Assemblée nationale. Guillaume Meurice raconte ce déchaînement délirant qui a duré des semaines depuis sa fameuse chronique du 29 octobre sur France Inter.
Voilà que Macron veut nous aider à mourir ! Chouette ! Mais attention, le cadre est très clair : ça ne sera « ni un droit nouveau, ni une liberté », mais une « possibilité ». Donc, on reste dans le cadre de la Loi Claeys-Léonetti, adoptée en 2016. Seuls les malades incurables peuvent bénéficier d’une « sédation profonde et continue jusqu’au décès ». Du coup, que fait-on en cas de déchéance corporelle ou mentale, voire les deux ?
« De plaines en forêts, de vallons en collines
Du printemps qui va naître à tes mortes saisons
De ce que j’ai vécu à ce que j’imagine
Je n’en finirais pas d’écrire ta chanson
Ma France »
Cela fait quatorze ans que Jean Ferrat a quitté définitivement sa montagne. C’était le 13 mars 2010, après 40 ans de carrière et plus de 200 chansons, dont certaines furent interdites d’antenne pendant des années. Une censure persistante qui inspirera même un titre au chanteur engagé : « Quand on n’interdira plus mes chansons / Je serai bon à jeter sous les ponts ». Olivier Besancenot rend hommage aujourd’hui à un chanteur qui a particulièrement compté pour lui : Jean Ferrat.
La lutte pour l’émancipation est toujours une longue bataille qui exige de la mémoire. Or nous sommes bombardés d’infos sans suite et sans conséquence. On oublie plus qu’on apprend. « MÉMOIRE COURTE » veut donner quelques repères clairs sur le temps long. Un exemple aujourd’hui, la longue bataille pour le droit à l’IVG. Un encouragement pour les autres combats en cours. Non, on ne perd pas toujours !
Il y a, à Paris, une rue Thiers, un square Louis XVI, une place Jean-Paul II… mais pas de boulevard Robespierre ! Pourquoi une telle injustice contre l’un des acteurs majeurs de la Révolution française et une telle opprobre jetée sur celui que ses contemporains surnommait « l’Incorruptible » ? Gérard Mordillat réhabilite Robespierre et lance un cri du cœur : « Madame Hidalgo, il faut un boulevard à Robespierre ! ».
« Nous qui sommes sans passé, les femmes
Nous qui n’avons pas d’histoire
Depuis la nuit des temps, les femmes
Nous sommes le continent noir
Debout femmes esclaves
Et brisons nos entraves
Debout, debout, debout »
Certaines chansons ont plusieurs vies, parfois insoupçonnées. Le croiriez-vous si on vous disait que L’Hymne des femmes avait un lien avec l’arrivée d’Hitler au pouvoir et à la Commune de Paris ?
Pourtant, c’est bien en 1933, en Allemagne, dans le camp de concentration de Börgermoor, qu’a été composée la musique de ce chant par un détenu communiste.
Comment comprendre toutes ces colères et comment comprendre ceux qui exploitent toutes ces colères ? C’est que nous sommes passés DE LA FERME À LA FIRME, répond notre ami Gilles LUNEAU, journaliste, écrivain, spécialiste du monde agricole, « historien » de la FNSEA. On demande des explications !
De la roue à la machine à vapeur, de l’imprimerie aux vaccins, les vraies révolutions viennent de la technologie. Aux humains d’inventer la vie qui va avec. À vous de chevaucher ces grands bouleversements. On galope jusqu’au sommet, ou bien on se fout la gueule dans le mur, ça dépend. Rencontre avec André Pochon (93 ans) militant de l’agriculture paysanne, un reportage de Jean-Michel Dumay de 2016.
Qui aurait pensé qu’un morceau de reggae figurait dans le panthéon personnel des chants de bataille d’Olivier Besancenot ? Et pourtant, le reggae n’est pas que la caricature qu’on en fait souvent, celle d’une gentille musique de rastas fumeurs de cannabis prêchant la tolérance, l’amour universel et la paix dans le monde. Le reggae a aussi une histoire politique, une histoire notamment liée à la colonisation de la Jamaïque par les Britanniques. Une chanson de Bob Marley illustre cette dimension politique, parfois oubliée, du reggae. Cette chanson a paru en 1973 sur l’album Burnin’ et s’appelle « Get Up, Stand Up » : « lève-toi, reste debout ».
C’est un dessin qui a tourné un peu partout, vous l’avez certainement déjà vu. Il met en scène trois personnages, un grand, un moyen et un petit, ainsi qu’un arbre fruitier. Dans une autre variante, les personnages tentent de voir par-dessus une palissade mais le principe est le même. Composé en deux parties, il présente d’abord nos trois bonshommes juchés sur trois caisses identiques, ce qui ne permet qu’au plus grand d’accéder aux fruits de l’arbre. Cette partie est titrée « égalité ». La seconde partie présente nos cobayes juchés sur des caisses adaptées à leurs tailles respectives, de sorte que tous accèdent aux fruits convoités – et elle est victorieusement titrée « équité ».
« Si la vérité intéressait les gens, ils éteindraient la télé et ils regarderaient par la fenêtre. » Ainsi parlait Jean Yanne. Et c’est pas faux. Sur les écrans, des millions ont regardé Judith Godrèche et son courageux témoignage à la soirée des César vendredi soir. Actrice abusée dans son adolescence par un réalisateur prestigieux beaucoup plus âgé dont elle fut l’objet sexuel, elle et quelques autres femmes dénoncent les excès de pouvoir d’hommes puissants dans le cinéma sur de très jeunes filles.
Entre ce qui distingue les riches et les pauvres, on oublie le temps. Le temps qui vous reste. Ceux qui en ont plein et ceux qui n’en n’ont plus. Les vieux sont les prolos du temps.
Il y a 13 ans, le 13 mars, Jean Ferrat prenait le dernier train. On n’oublie pas, car Ferrat, c’est nous tous. La montagne, c’est chez nous, les marins de Potemkine, c’est nos frères, ma môme, c’est la mienne, la nuit et le brouillard, c’est en nous, c’est nous qui ne guérissons pas de notre enfance, c’est nous qui aimons à perdre la raison.
C’est maintenant à peu près acquis pour tout le monde, le 8 mars n’est pas la journée « de la femme », mais la « journée internationale des droits des femmes ». Un jour de manifestations et de grèves qui semble connaître un nouveau souffle avec le mouvement féministe récent, qui lutte autant contre les violences sexistes et sexuelles que pour réduire les inégalités salariales et améliorer les conditions de travail des métiers majoritairement exercés par des femmes. Mais saviez-vous qu’aux origines de cette journée du 8 mars se trouvait l’Internationale socialiste des femmes ?