Le dangereux militant TAHA BOUHAFS, qui se fait passer pour un simple journaliste, a été remis en liberté après sa détention en garde à vue. La veille, il avait organisé un attentat contre le chef de l’État, qui heureusement a échoué grâce au courage et sang-froid de notre police. Il a été fanatiquement accueilli par des militants violents (certains étant d’aspect musulman). Et bien sûr, l’équipe de LÀ-BAS SI J’Y SUIS était là !
MAIS QUE S’EST-IL VRAIMENT PASSÉ ?
Bonne nouvelle ! Après une journée dans le tourbillon et des milliers de messages de soutien, notre journaliste Taha Bouhafs est ressorti libre samedi soir, sans mise en examen. Mais l’enquête se poursuit. Rappelons que Taha a été interpellé vendredi soir après la manifestation qui a quelque peu perturbé une sortie d’Emmanuel Macron avec son épouse, au théâtre des Bouffes du Nord à Paris.
Menotté, placé en garde à vue, Taha est sorti libre samedi soir, mais afin de poursuivre les investigations, le parquet de Paris a décidé d’ouvrir une information judiciaire pour « participation à un groupement formé en vue de commettre des violences ou des dégradations » et « organisation d’une manifestation non-déclarée ».
La juge d’instruction a toutefois décidé de placer Taha sous le statut de témoin assisté, intermédiaire entre la mise en examen et le statut de témoin simple.
Donc, vendredi soir, 44e jour de grève, Taha, soudain passionné de théâtre, était dans la salle, trois rangs derrière le président de la République française. Dans ce haut lieu culturel, une proximité entre ce jeune issu de l’immigration maghrébine et Emmanuel Macron, qui avait fait part de sa profonde émotion en découvrant soudain la vie dans les quartiers populaires en voyant le film Les Misérables, aurait dû enchanter le très humaniste Monsieur Macron tout comme son épouse. Il n’en fut rien.
Mais de son côté, cette présence prestigieuse inspire notre jeune reporter, qui filme la nuque du chef de l’État. Il met la vidéo en ligne à 20h58 avec un tweet :
Je suis actuellement au théâtre des bouffes du Nord (Métro La Chapelle)
3 rangées derrière le président de la république.Des militants sont quelque part dans le coin et appelle tout le monde à rappliquer.
Quelque chose se prépare... la soirée risque d’être mouvementée. pic.twitter.com/0mfwQPwdzr
— Taha Bouhafs (@T_Bouhafs) January 17, 2020
Vers 22h, à l’extérieur du théâtre, environ 200 manifestants se dirigent vers l’entrée, scandant « Macron démission », « Macron, on vient te chercher ». Parvenu à forcer l’entrée, le groupe est stoppé dans le hall, mais certains réussissent toutefois « à ouvrir deux portes qui donnaient sur la salle de spectacle » pendant « environ 30 secondes, ce qui a perturbé la présentation mais ne l’a pas interrompue », selon la police.
Le président Macron, présent avec son épouse, est alors « sécurisé » pendant quelques minutes, puis retourne voir la pièce jusqu’au bout, selon son entourage. C’est là une version des faits : selon d’autres témoignages, le président et sa femme auraient été exfiltrés par les GSPR, le groupe de sécurité de la présidence de la République.
Et alors que les policiers faisaient sortir les manifestants du théâtre, Taha, qui était resté sur les marches pour filmer l’évacuation, a été désigné par un membre du GSPR comme étant celui qui était précédemment dans la salle et qui avait appelé à participer à l’attroupement.
Mais pour l’avocat, Taha s’est borné à transmettre une information, déjà diffusée par un autre compte Twitter quelques minutes avant. Il dénonce enfin la saisie par la justice de son téléphone, dans lequel se trouvent les images de la scène mais aussi les contacts du journaliste. Pour son avocat Me Arié Alimi, « c’est un dépassement inédit des atteintes à la liberté d’informer et aux droits des journalistes, à la demande de l’Élysée. (…) Ce n’est que le début d’une affaire d’État ». Taha a déposé plainte « pour faux et usage de faux par personne dépositaire de l’autorité publique ».
La Fédération Européenne du Journalisme a dénoncé une « violation manifeste du droit d’informer » et a annoncé avoir saisi la Plateforme du Conseil de l’Europe pour la Protection du Journalisme.