Quand le méprisant de la République va au théâtre

TAHA LIBRE ! Mais l’enquête se poursuit…

Le

Cet article est en accès libre grâce aux abonnés modestes et géniaux, mais…

…sans publicité ni actionnaires, Là-bas si j’y suis est uniquement financé par les abonnements. Sans les abonnés, il ne nous serait pas possible de réaliser des émissions et des reportages de qualité. C’est le prix de notre indépendance  : rejoignez-nous  !

Je m'abonne J'offre un abonnement

Le dangereux militant TAHA BOUHAFS, qui se fait passer pour un simple journaliste, a été remis en liberté après sa détention en garde à vue. La veille, il avait organisé un attentat contre le chef de l’État, qui heureusement a échoué grâce au courage et sang-froid de notre police. Il a été fanatiquement accueilli par des militants violents (certains étant d’aspect musulman). Et bien sûr, l’équipe de LÀ-BAS SI J’Y SUIS était là !

MAIS QUE S’EST-IL VRAIMENT PASSÉ ?

Bonne nouvelle ! Après une journée dans le tourbillon et des milliers de messages de soutien, notre journaliste Taha Bouhafs est ressorti libre samedi soir, sans mise en examen. Mais l’enquête se poursuit. Rappelons que Taha a été interpellé vendredi soir après la manifestation qui a quelque peu perturbé une sortie d’Emmanuel Macron avec son épouse, au théâtre des Bouffes du Nord à Paris.

Menotté, placé en garde à vue, Taha est sorti libre samedi soir, mais afin de poursuivre les investigations, le parquet de Paris a décidé d’ouvrir une information judiciaire pour « participation à un groupement formé en vue de commettre des violences ou des dégradations » et « organisation d’une manifestation non-déclarée ».

La juge d’instruction a toutefois décidé de placer Taha sous le statut de témoin assisté, intermédiaire entre la mise en examen et le statut de témoin simple.

Donc, vendredi soir, 44e jour de grève, Taha, soudain passionné de théâtre, était dans la salle, trois rangs derrière le président de la République française. Dans ce haut lieu culturel, une proximité entre ce jeune issu de l’immigration maghrébine et Emmanuel Macron, qui avait fait part de sa profonde émotion en découvrant soudain la vie dans les quartiers populaires en voyant le film Les Misérables, aurait dû enchanter le très humaniste Monsieur Macron tout comme son épouse. Il n’en fut rien.

Mais de son côté, cette présence prestigieuse inspire notre jeune reporter, qui filme la nuque du chef de l’État. Il met la vidéo en ligne à 20h58 avec un tweet :


Vers 22h, à l’extérieur du théâtre, environ 200 manifestants se dirigent vers l’entrée, scandant « Macron démission », « Macron, on vient te chercher ». Parvenu à forcer l’entrée, le groupe est stoppé dans le hall, mais certains réussissent toutefois « à ouvrir deux portes qui donnaient sur la salle de spectacle » pendant « environ 30 secondes, ce qui a perturbé la présentation mais ne l’a pas interrompue », selon la police.

Le président Macron, présent avec son épouse, est alors « sécurisé » pendant quelques minutes, puis retourne voir la pièce jusqu’au bout, selon son entourage. C’est là une version des faits : selon d’autres témoignages, le président et sa femme auraient été exfiltrés par les GSPR, le groupe de sécurité de la présidence de la République.

Et alors que les policiers faisaient sortir les manifestants du théâtre, Taha, qui était resté sur les marches pour filmer l’évacuation, a été désigné par un membre du GSPR comme étant celui qui était précédemment dans la salle et qui avait appelé à participer à l’attroupement.

Mais pour l’avocat, Taha s’est borné à transmettre une information, déjà diffusée par un autre compte Twitter quelques minutes avant. Il dénonce enfin la saisie par la justice de son téléphone, dans lequel se trouvent les images de la scène mais aussi les contacts du journaliste. Pour son avocat Me Arié Alimi, « c’est un dépassement inédit des atteintes à la liberté d’informer et aux droits des journalistes, à la demande de l’Élysée. (…) Ce n’est que le début d’une affaire d’État ». Taha a déposé plainte « pour faux et usage de faux par personne dépositaire de l’autorité publique ».

La Fédération Européenne du Journalisme a dénoncé une « violation manifeste du droit d’informer » et a annoncé avoir saisi la Plateforme du Conseil de l’Europe pour la Protection du Journalisme.

Là-bas si j’y suis

reportage : Dillah Teibi et Kévin Accart

Sur notre site

À lire

  • Au théâtre des Bouffes du Nord

    Macron, l’exfiltré  Accès libre

    Lire
    Il y a deux choses que nous conseillons au président de la République Française s’il veut ramener la concorde et la prospérité en France tout en emmenant tranquillement sa charmante épouse au théâtre : la première chose c’est de retirer (…)

C'est vous qui le dites…Vos messages choisis par l'équipe

Les bouquins de LÀ-BASLire délivre

  • Voir

    La bibliothèque de LÀ-BAS. Des perles, des classiques, des découvertes, des outils, des bombes, des raretés, des bouquins soigneusement choisis par l’équipe. Lire délivre...

    Vos avis et conseils sont bienvenus !

Dernières publis

  • La conférence d’Alain BADIOU lors des attentats de novembre 2015 Alain BADIOU sur les attentats du 13-Novembre : « PENSER LES MEURTRES DE MASSE » Accès libre

    -

    Voir

    Quelques jours après les attentats du 13 novembre 2015, le philosophe Alain BADIOU donnait une conférence devant une salle comble pour, disait-il, « aider à ce que les meurtres de masse du vendredi 13 novembre, à Paris et à Saint-Denis, soient pensés au-delà des indispensables affects : horreur, barbarie, stupéfaction ». Il est rare que des intellectuels se risquent à analyser à chaud de tels évènements au moment même pourtant où le choc de l’émotion offre une opportunité à l’autoritarisme. Devant les victimes, devant tout un pays en état de choc, le pouvoir politique de l’époque répondait par « la guerre » et l’état d’urgence.

  • Chaque mardi, Olivier Besancenot raconte les chansons de notre histoire Un siècle après, la chanson de Craonne dérange toujours Abonnés

    -

    Voir

    Un siècle après la Grande guerre, la « chanson de Craonne » dérange toujours. En 2016, la chorale de Poulainville devait l’interpréter pour le centenaire de la bataille de la Somme, qui était alors commémorée au cimetière militaire allemand de Fricourt, dans la Somme. Les autorités allemandes avaient même accepté que la chanson figure au programme. Hélas ! La chanson aurait, parait-il, considérablement allongé la durée de la cérémonie, et le secrétariat d’État aux Anciens Combattants décida de la bannir.

  • En marche vers l’union des droites ? Abonnés

    -

    Voir

    C’est la petite musique qui monte, qui monte, qui monte dans les milieux nationalistes et conservateurs. Face à l’union de la gauche qui menacerait une victoire possible du Rassemblement national à l’élection présidentielle (comme on l’a vu aux dernières législatives), seule « l’union des droites » permettrait d’empêcher le retour des soviets. Et ça, ça ne fait pas rire Gérard Mordillat.

  • Le rrrrrHamas prend le pouvoir à New York BHL et TRUMP : MÊME COMBAT ! Accès libre

    -

    Lire

    Et même ennemi : Zohran Mamdani, cet islamo-bolchévique qui vient d’être élu à la mairie de New York.

    Trump lui déclare la guerre, BHL l’accuse de crime antisémite.

    Après le déchaînement contre l’économiste Gabriel Zucman et sa taxe, c’est au tour de Zohran Mamdani, le tout nouveau maire musulman élu à la tête de la Grosse Pomme.

    Non pas la Grosse Pomme mais la Grosse Pastèque. C’est Caroline Fourest qui vous le dit. Vous devinez pourquoi ? Rouge, vert, blanc et noir, la pastèque c’est les couleurs du drapeau palestinien, les couleurs d’une lutte que soutient le nouveau maire, le premier maire musulman de la plus grande ville des États-Unis.

    Vous avez compris, le rrrrrHamas a gagné New York. Caroline vous aura prévenu contre ce maire proche des Frères musulmans qui l’ont évidemment grassement financé.

    Pas le début de la moindre preuve mais Caroline Fourest sait toujours de quoi elle parle.

  • « Le Guide du routard » passe sous pavillon Bolloré « Le Guide du droitard » : l’Italie entre tradition et modernité Abonnés

    -

    Voir

    Chaque semaine, Dillah Teibi vous propose un aperçu de ce que donnera Le Guide du routard version Bolloré. On a en effet appris début octobre que le co-fondateur du Routard, Philippe Gloaguen, avait vendu la marque au groupe Hachette, contrôlé par Vincent Bolloré. Le milliardaire va-t-il transformer le plus célèbre des guides comme il a transformé CNEWS, Europe 1 et Le Journal du dimanche ? Cette semaine, direction l’Italie et le petit village traditionnel de Predappio, en Émilie-Romagne.

  • Bougre de merdre UBUESQUE UBU Accès libre

    -

    Lire

    C’est une évidence, Donald TRUMP a pris UBU comme modèle. TRUMP, c’est UBU et UBU, c’est TRUMP. Et la France doit en être fière car UBU a été créé en France, UBU est un produit français, on l’oublie trop. Nous avons Notre-Dame, Napoléon et le camembert mais, MERDRE ! nous avons aussi le père UBU. Il est temps que Macron exige des indemnisations pour une telle exploitation de notre patrimoine.

  • Le front anti-Zucman déchaîné Accès libre

    -

    Voir

    Les médias cherchent à augmenter toujours plus leur audience, les élus font tout pour séduire leurs électeurs. Mais il arrive que la majorité des médias et la majorité des élus s’opposent à la majorité des citoyens.

    C’est ce qui vient d’arriver avec la taxe Zucman. Selon toutes les enquêtes, plus de 80 % de l’opinion s’est déclarée favorable à l’instauration d’un impôt plancher de 2 % sur les très hauts patrimoines qui échappent à l’impôt sur le revenu, soit 1 800 personnes disposant de plus de 100 millions d’euros.

    C’est l’idée que défend inlassablement l’économiste Gabriel Zucman depuis des mois. Rien de révolutionnaire, rien d’anticapitaliste, une simple affaire de justice et d’égalité. Pourtant, malgré le consensus populaire, une majorité de droite et d’extrême droite a rejeté ce projet de loi.

    De même, la plupart des médias se sont déchaînés pour défendre ces quelques super-privilégiés comme le bon chien de garde défend son maître.

    Et alors ? Le peuple a pris la rue en réclamant l’abolition des privilèges ? En promenant quelques têtes de milliardaires au bout d’une pique ?

  • Un beau jour pour New York, un sale temps pour Donald Trump Zohran Mamdani élu maire de New York ! Accès libre

    -

    Lire

    Trump mange sa casquette. Un an jour pour jour après son élection, Zohran Mamdani, son contraire exact, est élu à la mairie de New York.

    34 ans, démocrate tendance Bernie Sanders qui le soutient à fond, il est le premier maire musulman de la plus grande ville des États-Unis. Un retournement inattendu et le début d’une nouvelle vague de résistance à la fois contre Trump et vis-à-vis d’un Parti démocrate sclérosé.

    Furieux, Trump a menacé de sauver sa ville des mains de ce « communiste cinglé » en avertissant que « toute personne juive qui vote pour Zohran Mamdani (…) est une personne stupide !!! » . On comprend que Trump va être un adversaire de taille, il a déjà menacé de couper les fonds fédéraux de la ville.

    Soutien de la cause palestinienne, Zohran Mamdani a déclaré : « en tant que maire, je ferais arrêter Nétanyahou s’il venait à New York. C’est une ville où nos valeurs sont conformes au droit international. »

    En attendant, aujourd’hui ,Trump mange sa casquette et nos fachos bouffent leurs chapeaux.

  • Élection à la mairie de New-York. ZOHRAN MAMDANI peut-il l’emporter ? TOUT SAUF LE COCO ! Trump furieux contre Mamdani en tête pour la mairie de New York Accès libre

    -

    Voir

    TAXONS LES RICHES ! GELONS LES LOYERS ! LIBÉRONS LA PALESTINE !

    Où peut-on gagner avec des slogans pareils ? À NEW YORK ! La capitale économique et financière du monde vote pour son maire. ZOHRAN MAMDANI est en tête avec un programme franchement anti-Trump et même plus à gauche que le Parti démocrate.

    Jeune, charismatique, socialiste, pro-palestinien, musulman, il a gagné l’opinion en promettant de geler les loyers, de rendre les crèches et les bus gratuits, de créer des épiceries municipales à prix réduit… tout ça étant financé par une augmentation des impôts.

    Largement en tête dans les sondages, il est rattrapé par l’ancien gouverneur démocrate, le « sulfureux » Andrew Cuomo soutenu par Trump qui menace les New-Yorkais des pires punitions s’ils votent mal.

    La Trump Tower transformée en logements sociaux ?

  • Chaque mardi, Olivier Besancenot raconte les chansons de notre histoire « 11’30 contre les lois racistes » Abonnés

    -

    Voir

    En mars 1997, Jacques Chirac n’a pas encore dissout l’Assemblée nationale. Alain Juppé, « le meilleur d’entre nous » (l’expression est de Jacques Chirac), est son premier ministre et Jean-Louis Debré son ministre de l’Intérieur. Le fils de Michel Debré veut, dans la droite ligne de ses prédécesseurs, encadrer les « conditions d’entrée et de séjour des étrangers en France », en créant notamment un ficher des personnes hébergeant des sans-papiers en France. Ces dispositions vont susciter un vaste mouvement d’opposition de la part du monde culturel et artistique, parmi lequel ces 11’30 contre les lois racistes qui réunissent dix-neuf grands noms du rap français. Olivier Besancenot vous raconte les dessous de ce morceau devenu culte.

  • Trump nous chie dessus Force de la farce, farce de la force Accès libre

    -

    Lire

    Inonder la zone de merde. Flood the zone with shit. Vous n’avez pas pu échapper à la vidéo de Trump suite à la manif « NO KINGS ». Même Sarkozy dans sa prison s’en est régalé et prévoit de s’en inspirer dès sa sortie contre toutes ces racailles.

    Contre ces sept millions d’opposants « no kings » qu’il qualifie de « loosers », Trump applique à la lettre le principe de Steve Bannon, son illustre conseiller, ami de Marine Le Pen et gourou du nouveau fascisme : « chaque jour, nous devons leur balancer trois choses. Ils en mordront une et nous pourrons faire nos affaires. Bang, bang, bang, ils ne s’en remettront jamais. »

    C’est la technique de l’hippopotame.

    Saturer l’espace médiatique planétaire jour et nuit, choquer, émouvoir, influencer. Avec l’informatique, et maintenant l’IA, jamais la propagande n’a été aussi puissante et insidieuse dans l’histoire humaine. Rien que pour la France, avec plus de 500 000 citations dans les médias français pendant les six premiers mois de 2025, Donald Trump est deux fois plus cité que le président français Emmanuel Macron.

Une sélection :

Manifestation à Paris le 17 décembre 1995 Accès libreÉcouter

Le

Manifestation à Paris le 17 décembre 1995. Les raisons du très fort mécontentement. ambiances de manifestations et interviews de manifestants. Les nombreux slogans. La renaissance de la solidarité. L’espoir.À 21’35 la présence d’Act Up, la lutte contre le sida.À 29’ des manifestants anglais, l’internationale en anglais. Les conséquences de la libérale.À 33’50 le mouvement des chômeursÀ 49’ l’internationale à l’harmonica. Toute l’émission est sur fond d’ambiance de la manifestation du samedi 17 décembre 1995.

Réaction d’Edgar Morin aux grèves Accès libreÉcouter

Le

Réaction d’Edgar Morin aux grèves. Analyse de la situation économique et sociale. Reportage sur le bateau mouche. Des passagers, le commandant de bord, ancien chômeur. La grève amène un changement de comportement, l’expérience de la fraternité et de la citoyenneté. Le repli de l’identité républicaine. La crise du futur. Le repli sur le passé face à la mondialisation. Reportage dans la rue. Un passant utilisant un podomètre. Témoignage d’un boucher dont les ventes ont augmenté.Son avis négatif sur la grève. A la sortie de Fauchon, interview d’un américain.À 21’ Gare St Lazare, interviews de cheminots.À 23’20 interviews d’ un SDFÀ 24’ Le coiffeur Joffo dans la gare St Lazare qui se sent spolié.À 28’ Comment le Front National pourrait utiliser cette grève. La politique est dominée par l’économie. La référence à mai 68.À 42’45 réaction d’un étudiant à la grève.À 45’10 interview d’un camioneur.

LÀ-BAS HEBDO n°27 Une semaine après LE COÛT DU COUP DE L’ÉMOTION émission spéciale AbonnésVoir

Le

Patrick a perdu sa fille. Valérie sera handicapée à vie. D’habitude c’est Ankara, Madrid ou Beyrouth, cette fois c’est pas là-bas, c’est ici, c’est notre quartier, c’est les nôtres. La peur trainera encore longtemps dans les nerfs de la ville. Nous voulons de la sécurité d’abord, rien de plus légitime, mais l’état de choc nous rend vulnérables et donc malléables et tout le danger est là. Cette (…)