À Flixecourt, mairie toujours communiste depuis 1965, le RN a fait 44 % au premier tour. C’est là que François Ruffin lance sa campagne (PODCAST)

Ruffin repart pour un tour : fanfare, pétanque, karaoké et chiffon rouge (1/2) Abonnés

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(photo : Dillah Teibi/LÀ-BAS SI J’Y SUIS)

François Ruffin repart pour un tour. Apres cinq ans à l’Assemblée, le député-reporter veut rempiler. Mais attention, c’est pas gagné, dit-il. Du coup c’est fanfare, pétanque et karaoké samedi, veille de Premier mai à Flixecourt dans la Somme, 3 200 habitants. Une mairie communiste depuis 1965, mais 44 % pour Marine Le Pen au premier tour. Une de ces régions frappées depuis longtemps par les délocalisations. C’est là que Ruffin lance sa campagne. La France des jetables. C’est ceux-là que Dillah a rencontrés d’abord avant d’assister au meeting, ceux qui de plus en plus nombreux viennent au Secours populaire sans même savoir que les géants du CAC 40 ont fait les plus gros profits de leur histoire en 2021, avec 160 milliards de dollars.

La France des jetables où Marine Le Pen fait le plein, c’est la France écrasée par 40 ans de mondialisation heureuse, et si souvent trompée par la gauche bourgeoise qu’elle a glissé lentement mais sûrement dans la gadoue brune de l’extrême droite. La sortir de là, c’est du boulot, mais pour Ruffin c’est là que ça se passe avant tout le reste. Flixecourt était un haut lieu de l’industrie textile. Des files de maisons en briques rouges évoquent cette époque. Pour Ruffin, ce rouge-là est recouvert d’une couche de brun. C’est cette couche de merde brune qu’il faut enlever. Pour ça il faut commencer par comprendre tous ces « fâchés pas fachos » qui gonflent une extrême droite qui depuis 35 ans constitue l’épouvantail qui permet au pouvoir néolibéral d’occuper le pouvoir. Une extrême droite qui a encore gagné du terrain derrière la victoire en trompe-l’œil de Macron à la récente présidentielle. Cette France à l’abandon où prospère l’extrême droite est le résultat des politiques de désindustrialisation depuis plus de quarante ans, sans aucun plan de reconversion. Depuis longtemps la France est championne des délocalisations vers des pays à faibles coûts. De millions d’emplois ont été ainsi détruits, des mondes sociaux disloqués, des cultures populaires anéanties. Nous répétons tout cela depuis longtemps. La France s’en va en friche et les Français s’en fichent.

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