Quelle différence entre un intellectuel et un ouvrier ? L’ouvrier se lave le mains avant de pisser, l’intellectuel se lave les mains après.
Jacques Prévert
Il a 4 ans, il s’appelle David. Dans la nuit du 8 juin, il est mort brûlé vif dans l’incendie d’une caravane dans un bidonville de Lille. La veille, à Carrières-sous-Poissy (78), une fillette de cinq ans est morte dans les mêmes conditions. Le 10 février 2014, dans un bidonville de Bobigny (93), Mélissa, 8 ans, a rendu l’âme dans les mêmes circonstances. À Lille, samedi 13 juin, après la mort du petit David, 400 personnes ont manifesté pour réclamer des hébergements conformément aux lois françaises et européennes.
Quelle importance ont eu dans l’opinion ces trois enfants morts brûlés ?
Samedi 6 juin, dans le centre d’Ivry-sur-Seine, les 300 Roms du bidonville de la rue Truillot organisaient une fête solidaire contre l’avis d’expulsion prévue pour juillet.
À l’initiative du Collectif de soutien aux Roumains d’Ivry, vingt deux familles ont ete relogées dans d’anciens locaux de la gendarmerie, vétustes et inhabités depuis des années.
Mais les soixante autres familles sont menacées. Le propriétaire du terrain, l’AP-HP (Assistance Publique - Hôpitaux de Paris), dirigé par le très caritatif Martin Hirsch, a lui-même demandé l’expulsion.
Aussi le samedi 6 juin, les 300 Roms du bidonville et leurs amis, ont organisé une grande fête "Pas d’expulsion sans relogement".
Le camp Truillot à Ivry-sur-Seine (photo : Daniel Mermet)
Merci à Sacha Kleinberg, Elena et à tous les habitants du camp de la rue Truillot à Ivry-sur-Seine.
Programmation musicale Disparaîtra, par Rona Hartner Dandaro, par Rona Hartner
Nous attendons vos messages au 01 85 08 37 37.
Reportage : Daniel MERMET et Anaëlle VERZAUX
Réalisation : Khoï N’GUYEN
Préparation : Jonathan DUONG
(vous pouvez podcaster cette émission en vous rendant dans la rubrique"Mon compte", en haut à droite de cette page)
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[( [Cette fois c’est possible !
Plus de 70% sont contre la réforme des retraites. Malgré tous les efforts de « pédagogie » pour embrouiller et pour (...)
Comme chaque année au mois de janvier, la France s’est recueillie pour commémorer le sacrifice de son roi Louis XVI, exécuté le 21 janvier 1793 après avoir été condamné à mort par les députés (insoumis !) de la Convention nationale. Messe à la basilique Saint-Denis, marche aux flambeaux dans les rues de Paris, l’occasion de se réunir ne manquait pas le week-end dernier pour celles et ceux qui trouvent que la Ve République est à bout de souffle… Les raisons de la crise politique qui mine notre pays ? Pour avoir une analyse en profondeur de ce qui ronge notre démocratie, il fallait ouvrir les pages du Figaro pour lire les vœux de Louis, descendant de Saint Louis, d’Henri IV, de Louis XIV, et prétendant au trône de France. Votre abonnement au Figaro est échu ? Jonathan Duong l’a lu pour vous.
Stalingrad, 2 février 1943. La victoire au bout de 200 jours et de deux millions de morts. C’est là que l’Allemagne d’Hitler a été vaincue, c’est là que « les gonds du destin ont tourné » disait Churchill, en ajoutant « l’armée rouge a arraché les tripes de l’armée allemande ».
Ah !! ça, ça en jette !! Le million !!! On a pété le million dans la rue !!!
Bien sûr, vous vous demandez s’il est bien pertinent d’attendre le 31 janvier pour mettre la grosse pression au gouvernement ? Dillah, lui, ne se pose même plus la question : à la fin c’est nous qu’on va gagner, c’est sûr ! Et pour preuve : même BFM donne des arguments en rafales contre la réforme des retraites ! Étonnant, non ?
« La retraite, elle est à nous, on s’est battus pour la gagner et on se bat pour la garder ! » Ce refrain, vous l’avez tous en tête et vous avez la ferme intention de vous battre pour conserver notre système de retraite. Mais vous souvenez-vous vraiment de toutes les luttes qu’il a fallu mener pour arracher un régime général de retraite pour tous, depuis la première « caisse des invalides de la marine royale », créée sous Colbert en 1673, jusqu’au système par répartition mis en place par les communistes et les gaullistes en 1945 ? Petit rappel historique avec Olivier Besancenot.
Comme chaque année, au mois de janvier, l’épouse du président de la République est en mission. En tant que présidente de la Fondation des Hôpitaux, fonction qu’elle a héritée de l’épouse du prédécesseur de son mari, Bernadette Chirac, Brigitte Macron se doit de garantir le succès de l’opération « Pièces jaunes », qui doit convaincre les Français de faire des dons pour améliorer la vie des enfants et des adolescents hospitalisés. Et en cette période de vie chère et de pouvoir d’achat restreint, la tâche n’est pas aisée ! 20 heures, grand concours des animateurs de TF1, rencontre avec les lecteurs du Parisien, entretien pour S, le magazine de Sophie Davant : admirez le talent de la première dame patronnesse pour faire la manche… sans parler politique.
Macron n’est pas légitime, cette énorme manif le montre de façon éclatante, 75 % des Français rejettent sa réforme des retraites, le même pourcentage qu’à l’élection présidentielle du mois d’avril. Il faut le rappeler, seulement 21,17 % des électeurs inscrits l’ont choisi au printemps dernier. La moitié de ses voix n’étaient pas POUR lui, mais CONTRE le Rassemblement national. On apprend ça à l’école, à ne pas mélanger la légalité et la légitimité. Emmanuel Macron a été élu, c’est la légalité, mais il n’a pas de légitimité démocratique. Macron et son monde, soit à peine plus de 20 %, tiennent ce pays entre leurs mains et leurs intérêts. Des marginaux, en somme, mais partout la légitimité revient par la rue et ce n’est qu’un début…
Macron, ta réforme, on n’en veut pas !
C’est un non clair et net, de 65 à 70% selon les sondages. Les grands médias promettent un « jeudi noir », des usagers pris en otage, des black blocs qui vont tout péter, mais malgré ça, seulement 26% sont hostiles à cette journée de grève et 51% l’approuvent. Reste à concrétiser ces sondages et ensuite, il faudra tenir, il va falloir de la solidarité. Appeler à la grève générale, c’est très beau, mais perdre une journée de salaire pour faire grève, c’est un gros sacrifice pour beaucoup. Pour les « essentiels » et les « deuxième ligne » surtout. C’est eux que Dillah a rencontré à la veille du début de cette lutte.
Pour sauver des enfants juifs de la mort, il fallait leur fabriquer des faux papiers très vite, jour et nuit, sans s’arrêter. Adolfo Kaminsky, « le faussaire de Paris », a sauvé des milliers de juifs pendant la guerre, gratuitement bien sûr.
Étranger, immigré, émigré, demandeur d’asile, réfugié, clandestin, sans-papiers, c’est fou comme le vocabulaire français est très riche quand il s’agit de de désigner l’autre, celui qui, selon l’institut national d’études démographiques, est une personne née étrangère à l’étranger, « ayant déclaré une nationalité autre que celle du pays dans lequel il réside ». Tenez, par exemple, un Français qui part s’installer à l’étranger, on l’appellera tout naturellement un « expatrié ». Alors que le Soudanais qui part s’installer à l’étranger, on le désignera plus volontiers sous le vocable « migrant ». Une même situation mais deux mots différents, et surtout deux regards différents sur la migration, qu’on vienne d’un pays riche ou d’un pays qui l’est moins…
Bien sûr c’est pas toute la Bretagne, c’est Callac, 2 200 habitants dans les Côtes d’Armor. Et encore, c’est pas tout Callac. C’est une poignée de xénophobes butés et violents, qui rappellent le sketch de Fernand Reynaud de 1972 : « J’aime pas les étrangers ».
Vous aussi, vous êtes remonté après les annonces de la Première ministre sur sa prochaine réforme des retraites ? Rassurez-vous, vous n’êtes pas seul ! Agnès Verdier-Molinié, elle aussi, est déçue, et elle a tenu à le faire savoir, grâce aux médias toujours en quête d’une voix originale et inédite sur une question aussi technique que rébarbative comme les retraites. Ça tombe bien, la directrice de l’iFRAP, la « fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques », sait s’exprimer avec clarté, sans rien sacrifier à la complexité et à la radicalité.
90% de ce que nous consommons vient de l’étranger et 95% des produits expédiés à travers le monde passent par les mers et les océans. Chaque jour, des milliers de vaisseaux sillonnent sans relâche les mers du globe, entrainant de monstrueux dégâts écologiques et sociaux, tout ça loin des yeux et des oreilles.
Le victimisme a gagné et a gangréné nos sociétés, c’est une telle confusion qu’on ne sait plus faire la différence entre la victime bidon qui vous fait son chantage et la victime qui demande solidarité et justice. Alors voilà : victime et fausse victime, c’est le sujet de notre Mercredito aujourd’hui.
Edgar Morin est un vieil ami fidèle de Là-bas si j’y suis. En 2002, poursuivi en justice pour « incitation à la haine raciale » par quelques ultra-sionistes, il a gagné ce procès.
L’instituteur Jacques SIGOT a lutté 36 ans pour faire reconnaître le camp d’internement des Tsiganes de Montreuil-Bellay.
En janvier 1993, il y a 24 ans (!), Daniel MERMET rencontrait Jacques SIGOT et Jean-Louis BAUER, un Tsigane surnommé « Poulouche », qui nous faisaient découvrir ce camp où plus de 2 000 tsiganes furent internés.
Une rencontre avec Dario FO, en 2002 au Piccolo Teatro de Milan, un moment de jubilation pour donner envie de continuer la lutte magnifique de Dario Fo et aussi de sa compagne, Franca Rame.
Pour la grande soirée de demain, « 5 décembre, et après ? », le chanteur populaire de variété Didier Super viendra interpréter ses meilleurs titres pour les salauds de grévistes qui seront présents et pour le public de Là-bas si j’y suis.