Un reportage à Marseille de Dillah TEIBI

RENTRÉE AVEC LA NIAQUE ! Abonnés

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Apeurés, résignés, repliés, les moutons rentrent en troupeau derrière la grille de rentrée. C’est comme ça que nous voient nos experts en expertise mais ils oublient les récalcitrants, Fadela par exemple, militante, battante dans les quartiers de Marseille. Elle n’est pas seule. On en voit un peu partout des Fadela. Pas à la télé, ni dans les médias mais dans les quartiers, dans les coulisses, dans la vraie vie.


Depuis le printemps dernier, pas mal de moutons relèvent la tête, sortent des rangs et cherchent comment ouvrir la grille. Ils cherchent un coup de main, comme ils disent « NE NOUS REGARDEZ PAS, REJOIGNEZ NOUS ! » Et voilà un reportage pour redémarrer avec LA NIAQUE.

Un reportage à Marseille de Dillah TEIBI :


Allons enfants de la batterie ! On les appellera ainsi, les enfants de la batterie, quand la peur et l’égoïsme nous auront poussés au grand repli, quand nous serons chacun barricadés dans nos abris, au fond de nos terriers, dans le noir, juste éclairés par la lumière de nos téléphones portables jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de batterie et qu’on se retrouve dans le noir complet. Alors, qu’est-ce qu’il nous restera à faire ? Oui, l’amour bien sûr, la baise en désespoir de cause. Et on fera ces enfants de la batterie. Mais tout ça n’est pas très réjouissant et ils ne seront pas très jolis , comme tout ce qui est fait en désespoir de cause.

Et nous avons un tas de bonnes raisons de continuer de croire qu’on peut s’y prendre autrement, qu’on peut tenir tête et résister à l’air du temps.

Ainsi cette manif, le 23 juillet à Marseille, une manif sauvage, une manif quand même, quatre jours après la mort d’Adama TRAORÉ, 24 ans, suite à son interpellation par des gendarmes à Beaumont-sur-Oise dans des conditions passablement troubles. PAS DE PAIX SANS JUSTICE. La famille d’Adama demande une enquête transparente. La manifestation a été interdite à Paris.


Programmation musicale :
 Keny Arkana : La Rage

Marie GALL attend vos messages sur le répondeur de Là-bas si j’y suis au 01 85 08 37 37.

reportage : Dillah TEIBI
réalisation : Sylvain RICHARD

(Vous pouvez podcaster ce reportage en vous rendant dans la rubrique « Mon compte », en haut à droite de cette page.)

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La sociologue publie « Les riches contre la planète. Violence oligarchique et chaos climatique ». Entretien Monique Pinçon-Charlot : « Dans tous les domaines de l’activité économique et sociale, les capitalistes ont toujours, toujours, toujours des longueurs d’avance sur nous » AbonnésVoir

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Les riches détruisent la planète, comme l’écrivait le journaliste Hervé Kempf. On le sait. Ils le savent. Ils le savent même depuis bien longtemps ! Le nouveau livre de Monique Pinçon-Charlot risque de ne pas plaire à tout le monde. Dans Les riches contre la planète, elle raconte comment une poignée de milliardaires est en train d’accumuler des profits pharaoniques en détruisant la nature, les animaux, les êtres humains et finalement toute la planète, menacée par les émissions de gaz à effet de serre.

Mais surtout, la sociologue analyse comment l’oligarchie, qui a toujours eu une longueur d’avance, organise, encadre et finance sa propre critique et ses contestataires. Histoire que l’écologie ne soit pas un frein au business, mais au contraire l’opportunité de développer de nouveaux marchés selon une « stratégie du choc » décrite par la canadienne Naomi Klein. Le capitalisme fossile est mort ? Vive le capitalisme vert !

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