Tandis que le président des riches fait gazer les nouveaux enragés, un petit retour à Tarnac en 2008. Reportage de Pascale Pascariello. RADIO 46’41

RELAXE POUR TARNAC ! Retour en 2008, dans "la petite épicerie tapie dans l’ombre"

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Julien Coupat, Yldune Lévy et ceux de Tarnac viennent d’être relaxés au bout de dix ans de procédures. Un fiasco pour l’État et aussi un fiasco pour les médias qui s’étaient déchaînés contre les membres de ce "commando" vivant "DANS UNE PETITE ÉPICERIE, TAPIS DANS L’OMBRE", selon le journal de France 2 du 11 novembre 2008. Aussitôt LA-BAS était allée voir ce repère de terroristes à Tarnac. On y avait trouvé une épicerie et un village blessé tachant de résister face aux mensonges de l’État et des médias, mensonges qui resteront impunis. Un reportage de Pascale Pascariello, diffusé pour la première fois le 10 décembre 2008.

RELAXE POUR TARNAC ! Retour dans "Une petite épicerie tapie dans l’ombre", un reportage de novembre 2008

Pour la Justice, l’Affaire de Tarnac, n’était rien d’autre qu’un coup grossièrement monté par les services anti-terroristes contre "l’ultra gauche mouvance anarcho-autoritaire" , selon l’expression subtile de la ministre de l’Intérieur de l’époque Michèle Alliot-Marie. L’irruption de 150 policiers cagoulés dans ce petit village de la Creuse fut suivie d’un déchaînement médiatique contre ces "terroristes" en novembre 2008.

Fabriquer un ennemi est une stratégie des pouvoirs faibles et illégitimes. Envahisseur extérieur ou ennemi de l’intérieur, le pouvoir doit effrayer le peuple afin de se poser en bouclier pour le protéger, faire taire ses opposants et racoler les électeurs enclins à la poigne et à la matraque. Si le chaos ne vient pas, le pouvoir tentera de le provoquer avec le concours de sa police et de ses médias. Imposer la peur et le chaos, exacerber les menaces, déclarer la guerre et l’union sacrée, faire taire toute opposition, voila le scénario idéal pour le parfait petit candidat au pouvoir fort. Ca ne marche pas toujours, bien sûr. Ceux de Tarnac ont eu la patience et les moyens de se défendre jusqu’à la victoire juridique. Mais pour le pouvoir, peu importe, gouvernement de l’époque, service de l’anti-terrorisme, ministre de l’intérieur, médias dominants, tous resteront gentiment impunis.
Encore longtemps ?

D.M.

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La sociologue publie « Les riches contre la planète. Violence oligarchique et chaos climatique ». Entretien Monique Pinçon-Charlot : « Dans tous les domaines de l’activité économique et sociale, les capitalistes ont toujours, toujours, toujours des longueurs d’avance sur nous » AbonnésVoir

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La sociologue Monique Pinçon-Charlot, qui a longtemps analysé avec son mari Michel Pinçon les mécanismes de la domination oligarchique, publie un nouveau livre sur le chaos climatique et elle n’y va pas avec le dos de la cuiller en bambou. Entretien.

Les riches détruisent la planète, comme l’écrivait le journaliste Hervé Kempf. On le sait. Ils le savent. Ils le savent même depuis bien longtemps ! Le nouveau livre de Monique Pinçon-Charlot risque de ne pas plaire à tout le monde. Dans Les riches contre la planète, elle raconte comment une poignée de milliardaires est en train d’accumuler des profits pharaoniques en détruisant la nature, les animaux, les êtres humains et finalement toute la planète, menacée par les émissions de gaz à effet de serre.

Mais surtout, la sociologue analyse comment l’oligarchie, qui a toujours eu une longueur d’avance, organise, encadre et finance sa propre critique et ses contestataires. Histoire que l’écologie ne soit pas un frein au business, mais au contraire l’opportunité de développer de nouveaux marchés selon une « stratégie du choc » décrite par la canadienne Naomi Klein. Le capitalisme fossile est mort ? Vive le capitalisme vert !

Alors que faire ? Arrêter de parler d’« anthropocène », ce n’est pas l’humanité tout entière qui est responsable du dérèglement climatique, mais de « capitalocène », la prédation du vivant étant consciemment exercée par quelques capitalistes des pays les plus riches. Ensuite comprendre ce que masquent les expressions « transition écologique  », « neutralité carbone » ou encore « développement durable » forgées par le capitalisme vert. Et surtout lire d’urgence le livre de Monique Pinçon-Charlot pour prendre conscience que les mécanismes de la domination oligarchique s’immiscent partout, y compris là où on ne les attendait pas…

Alain Ruscio publie « La première guerre d’Algérie. Une histoire de conquête et de résistance, 1830-1852 » aux éditions La Découverte La première guerre d’Algérie (1830-1852) AbonnésVoir

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« Par milliers, les Algériennes et les Algériens furent humiliés, spoliés, déplacés, enfumés, massacrés, décapités... » Il faut connaître cette époque pour comprendre la suite de la colonisation et son dénouement tragique. Dénouement que certains n’acceptent pas et qui le ravivent comme une amputation. Pourtant recherches, témoignages et reportages au cours des dernières années semblaient avoir apporté les moyens d’un apaisement des mémoires. Mais une extrême droite revancharde et négationiste, dotée de forts moyens médiatiques, gagne du terrain. Face à la concurrence des rentes mémorielles, il est donc nécessaire de mieux connaître cette sombre sanglante histoire. Aussi ROSA MOUSSAOUI interroge ALAIN RUSCIO, un des meilleurs historiens du fait colonial qui publie une somme passionnante à La Découverte.

Frédéric LORDON publie« Figures du communisme » aux éditions La Fabrique. Un entretien en deux parties Frédéric Lordon, le capitalisme nous détruit, détruisons le capitalisme (2/2) AbonnésVoir

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Depuis longtemps on se répète : « on sait pas ce qu’on veut, mais on sait ce qu’on veut pas ». Si Lordon reprend la formule, c’est tout d’abord pour dire que ce qu’on ne veut pas, c’est le capitalisme. Nous n’avons plus le choix, c’est lui ou nous, il n’y a plus d’arrangement possible. Comme dit un AMG, « repeindre le capitalisme en noir ne suffit plus ». Oui, c’est vrai, déplorer, dénoncer, condamner, s’indigner à longueur d’année nous conduit à l’impuissance et à la résignation, c’est-à-dire là où nous sommes aujourd’hui.