Julien Coupat, Yldune Lévy et ceux de Tarnac viennent d’être relaxés au bout de dix ans de procédures. Un fiasco pour l’État et aussi un fiasco pour les médias qui s’étaient déchaînés contre les membres de ce "commando" vivant "DANS UNE PETITE ÉPICERIE, TAPIS DANS L’OMBRE", selon le journal de France 2 du 11 novembre 2008. Aussitôt LA-BAS était allée voir ce repère de terroristes à Tarnac. On y avait trouvé une épicerie et un village blessé tachant de résister face aux mensonges de l’État et des médias, mensonges qui resteront impunis. Un reportage de Pascale Pascariello, diffusé pour la première fois le 10 décembre 2008.
Pour la Justice, l’Affaire de Tarnac, n’était rien d’autre qu’un coup grossièrement monté par les services anti-terroristes contre "l’ultra gauche mouvance anarcho-autoritaire" , selon l’expression subtile de la ministre de l’Intérieur de l’époque Michèle Alliot-Marie. L’irruption de 150 policiers cagoulés dans ce petit village de la Creuse fut suivie d’un déchaînement médiatique contre ces "terroristes" en novembre 2008.
Fabriquer un ennemi est une stratégie des pouvoirs faibles et illégitimes. Envahisseur extérieur ou ennemi de l’intérieur, le pouvoir doit effrayer le peuple afin de se poser en bouclier pour le protéger, faire taire ses opposants et racoler les électeurs enclins à la poigne et à la matraque. Si le chaos ne vient pas, le pouvoir tentera de le provoquer avec le concours de sa police et de ses médias. Imposer la peur et le chaos, exacerber les menaces, déclarer la guerre et l’union sacrée, faire taire toute opposition, voila le scénario idéal pour le parfait petit candidat au pouvoir fort. Ca ne marche pas toujours, bien sûr. Ceux de Tarnac ont eu la patience et les moyens de se défendre jusqu’à la victoire juridique. Mais pour le pouvoir, peu importe, gouvernement de l’époque, service de l’anti-terrorisme, ministre de l’intérieur, médias dominants, tous resteront gentiment impunis.
Encore longtemps ?
D.M.