Hommage. La Galice de Ramón Chao en six étapes jubilatoires [RADIO 1998]

RAMÓN CHAO, PRÉSENT !

Le

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Ramón Chao était un homme hors-série, plusieurs mondes à lui tout seul. En 1998, avec l’ami Giv Anquetil, il nous a fait découvrir sa terre d’origine, la Galice, entre le Cap Finisterre, la fin du monde connu, et Compostelle et son fameux « Lavacolla »… En hommage, nous invitons vos oreilles à déguster cette balade jubilatoire en six étapes imprévues entre réalisme et magie, dans cette « société matriarcale et bovine » :

(dessin : Woźniak)

Salut Ramón !

Une journaliste de notre équipe affirmait que Ramón Chao était le seul de toute l’histoire de l’humanité à prononcer le mot « rebelle » d’une façon qui vous donnait immédiatement envie de rejoindre la guérilla.

On dit généralement beaucoup de mal de la mort, mais je pense qu’il est temps de revoir ce jugement. Sans elle, nous n’aurions pas mesuré quel bonhomme formidable fut Ramón Chao et quel héritage fertile il laisse pour tous.

Longtemps nous avons fréquenté la même machine à café. Ramón était notre voisin à la Maison de la Radio, nous à France Inter, lui à Radio France Internationale. Dès qu’il entrait dans le bureau, précédé par cette voix unique qu’il avait, c’était toujours un moment de jubilation. À quel propos ? À propos de la belle Otero, de la moto de Che Guevara, des sonates de Schubert, à propos de Luis Buñuel ou de Georges Brassens, à propos d’Aracataca, à propos de son génial fils Antoine et sa radio éphémère, à propos de son génial fils Manu et sa tournée mondiale, à propos des vaches en Galice qui dorment avec les gens. Ramón Chao était un monde hors-série.

Tout ça, c’était au fil des jours et des années, mais soudain, la mort a fait ressurgir tout ça à la fois, comme un bouquet. Pas une couronne mortuaire, au contraire un bouquet d’énergie, d’érudition, de lutte, de rumba et de fraternité. Si bien que la tristesse se demande ce qu’elle fait là. Elle se sent inutile avec ses bras moches qui n’enlacent plus personne et qui ne bougent même plus pour lever le poing.

Car voilà que d’autres images arrivent : Ramón et son étoile rouge, tatouée sur l’épaule, barrée d’une main noire, la mano negra ; Ramón qui évoque Guernica et le pays basque de sa femme, Feliza ; Ramón qui part de Paris en Vespa jusqu’à Compostelle pour en finir avec le mythe de Saint-Jacques ; Ramón et son vieux frère Ignacio Ramonet qui montent des impostures aux officiels repus… Ramón qui s’endort tranquillement juste au moment où le concert de Manu démarre dans une sono d’enfer ; Ramón à Cuba avec son copain Woźniak ; Ramón en train d’écrire Un train de glace et de feu, qui raconte le voyage improbable de la Mano Negra en Colombie, et où, à chaque représentation, il devait se déguiser en ours…

Et puis la Galice, avant tout la Galice ! Nous y voilà. En septembre 1998, avec l’ami Giv Anquetil, Ramón nous a fait découvrir la Galice : deux semaines de reportages jubilatoires, que nous vous proposons de réécouter. Prenez votre temps, attendez un moment tranquille pour savourer ça. Pour Ramón, le réalisme magique était né en Galice. « Réalisme magique », deux mots qui le résument. Mais d’abord : « rebelle » !

Salut Ramón.

Daniel Mermet

Manu, Antoine et Ramón Chao à la Fête de l’Huma

1ère étape : le cap Finisterre

Cap Finisterre. Brouillard et corne de brume. On commence là où finit la terre, la fin du monde connu. Courants terribles et naufrages, voici la côte de la mort. À la tombée du jour, les pèlerins viennent ici brûler leurs vêtements et leurs chaussures :

[RADIO] Le phare du cap Finisterre [1er octobre 1998]

Un reportage de Daniel Mermet, Ramón Chao et Giv Anquetil diffusé pour la première fois sur France Inter le 1er octobre 1998.

2ème étape : A Pobra do Caramiñal

A Pobra do Caramiñal. Mieux vaut marcher à côté de votre cercueil que d’être dedans. Chaque année, grande procession d’action de grâce. Ceux qui ont survécu promènent un cercueil vide (encore vide) entre pétard et fanfare :

[RADIO] Mieux vaut marcher derrière son cercueil qu’être dedans [30 septembre 1998]

Un reportage de Daniel Mermet, Ramón Chao et Giv Anquetil diffusé pour la première fois sur France Inter le 30 septembre 1998.

3ème étape : le billet de loterie

Juan le balayeur achète un billet de loterie, mais voilà qu’il meurt le lendemain en pleine rue. Consternation. Mais le billet qui était dans sa poche ? Il a disparu ! Une enquête haletante :

[RADIO] Le billet de loterie [30 septembre 1998]

Un reportage de Daniel Mermet, Ramón Chao et Giv Anquetil diffusé pour la première fois sur France Inter le 30 septembre 1998.

4ème étape : la belle Otero

« Ruine-moi mais ne me quitte pas ! » La belle Otero rendait les hommes cinglés, on ne sait plus combien se sont suicidés pour ses beaux yeux d’Andalouse. Et non, pas Andalouse, mais Galicienne ! Mais quelle importance, disaient les princes énamourés devant celle qui pouvait faire l’amour sans souci avec cinq ou six hommes à la fois : « on dit qu’elle est galicienne ? Non, elle est divine » :

Un reportage de Daniel Mermet, Ramón Chao et Giv Anquetil diffusé pour la première fois sur France Inter le 6 octobre 1998.

5ème étape : l’auberge Fogar Do Santiso

Les « critères de convergence » imposés par l’Union européenne ont entraîné l’acculturation irréversible des vieux pays d’Europe. Ainsi, les vaches de Galice, vaches sacrées pour les habitants, ont été abattues sur ordre de Bruxelles. Avec Rocio Santa Cruz et Ramón au sujet d’« une société matriarcale et bovine » :

[RADIO] À l’auberge Fogar Do Santiso [1er octobre 1998]

Un reportage de Daniel Mermet, Ramón Chao et Giv Anquetil diffusé pour la première fois sur France Inter le 1er octobre 1998.

Giovanni Antonio Bazzi, dit « Il Sodoma », Saint Jacques Matamore, chapelle des Espagnols, église San Spirito, Sienne

6ème étape : Compostelle

Priscillien de Compostelle. Tous les chemins mènent à Saint-Jacques-de-Compostelle. Mais il y a une controverse. Les reliques de Santiago seraient en réalité celles de Priscillien, un hérétique qui fut décapité. Ramón Chao en a fait un livre sans oublier, en arrivant avant d’entrer dans Compostelle, de passer par le lava colla, le lave-couilles :

[RADIO] Priscillien de Compostelle [7 octobre 1998]

Un reportage de Daniel Mermet, Ramón Chao et Giv Anquetil diffusé pour la première fois sur France Inter le 7 octobre 1998.

Sandrine Morel, correspondante du Monde à Madrid, a retracé le parcours de Ramón dans un article paru le 23 mai :

Le Monde : Mort du journaliste et écrivain espagnol Ramón Chao

Amoureux de la musique, le père de Manu Chao avait commencé sa carrière comme critique musical.

L’écrivain, essayiste et journaliste espagnol Ramón Chao est mort, dimanche 20 mai à Barcelone, à l’âge de 82 ans. Ex-critique littéraire pour Le Monde et rédacteur en chef pour l’Amérique latine à Radio France internationale (RFI), Ramón Chao a passé la plus grande partie de sa vie à Paris.

Né 21 juillet 1935 à Vilalba, dans la province de Lugo, en Galice, où son père était revenu s’installer après avoir émigré et vécu plusieurs années à Cuba, Ramón Chao était le benjamin d’une famille de six enfants. Avant de se prendre de passion pour le journalisme, c’est son amour de la musique qui marque sa jeunesse. À 11 ans, ce jeune virtuose du piano part à Madrid étudier la musique grâce à une bourse provinciale.

Dix ans plus tard, son talent lui permet de poursuivre sa formation à Paris grâce à une bourse du Commissariat d’éducation populaire du gouvernement espagnol. C’est là que naîtront ses deux fils, auxquels il transmet son amour de la musique, le chanteur Manu Chao et le reporter Antoine Chao, tous deux fondateurs du célèbre groupe de rock alternatif Mano Negra.

Lui se tourne rapidement vers le journalisme, tout en gardant les tics du musicien. « Ce qui est le plus important pour moi, c’est la musique. J’étais pianiste, expliquait-il sur RFI en 2002. Et la musique, la composition est restée ancrée et j’écris, un article ou un roman, avec les chemins musicaux de la sonate ou de la fugue… »

Interviews de Borges, Neruda…

En 1960, Ramón Chao devient ainsi d’abord critique musical pour l’Office de radiodiffusion télévision française (ORTF). Il dirige des émissions en galicien – langue alors interdite par la dictature –, jusqu’à la suppression des programmes en galicien, catalan et basque. En 1968, il est nommé directeur du service des langues ibériques de Radio France et commence à écrire pour l’hebdomadaire espagnol Triunfo, référence intellectuelle et culturelle de la gauche espagnole sous le franquisme, souvent censurée par la dictature. Fidèle à sa terre natale, il écrivait aussi pour le quotidien régional La Voz de Galicia.

Pour RFI, il a interviewé quelques-unes des plus grandes personnalités culturelles latino-américaines et espagnoles, de Jorge Luis Borges à Pablo Neruda, en passant par Carlos Saura et Julio Cortazar, parfois avec le journaliste Ignacio Ramonet, ancien directeur du Monde diplomatique, dont il était proche.

Nommé chevalier des Arts et des Lettres en 1991, il a publié durant sa longue carrière une vingtaine d’essais et des romans sur des thèmes variés, de son premier, sur Georges Brassens (1973), à son dernier sur Cuba (Flammarion, 2008), en passant par le récit d’une tournée de Mano Negra en Colombie, Un train de glace et de feu (Actes Sud, « Babel », 1999), ou un roman sur l’exil de milliers de républicains espagnols vers le Chili, L’Odyssée du Winnipeg (Buchet-Chastel, 2010).

Sandrine Morel, Le Monde, 23 mai 2018
Ramón Chao en quelques dates

21 juillet 1935 Naissance à Vilalba (Galice)

1960 Critique musical à l’ORTF

1968 Directeur du service des langues ibériques de Radio France

1991 Nommé chevalier des arts et des lettres (puis officier en 2004)

1999 Un train de glace et de feu (Actes Sud)

2010 L’Odyssée du Winnipeg (Buchet-Chastel)

20 mai 2018 Mort à Barcelone

reportages : Daniel Mermet, Ramón Chao et Giv Anquetil
réalisation : Bruno Carpentier

Voir aussi

Ramón Chao, L’Odyssée du Winnipeg, Buchet/Chastel, 2010

Ramón Chao et Ignaciao Ramonet, Guide du Paris rebelle, Plon, 2008

Ramón Chao, Ignacio Ramonet et Jacek Woźniak, Abécédaire partiel et partial de la mondialisation, Plon, 2004

Ramón Chao, Un train de glace et de feu. La Mano Negra en Colombie, Actes Sud, 1999 (rééd. Plon, 2001)

Ramón Chao, Le Lac de Côme, Balland, 1986 (rééd. Terres de Brume, 1993)

Ramón Chao, « L’idée de frontières et de nations me paraît absurde », un entretien avec Jorge Luis Borges, Le Monde diplomatique, août 2001

Sur notre site

Dans les livres

  • La passion de Caroline Otero

    Elle était galicienne, comme lui. Elle avait le goût des chemins de traverse, comme lui. Est-ce cette double proximité qui a conduit Ramón Chao à écrire la vie rêvée d’Agustina Del Carmen Otero Iglesias, alias Caroline Otero, connue sous le surnom de La belle Otero. Née dans une famille misérable de Galice, celle qui fut violée à 11 ans, prostituée à 13 ans, danseuse de rue, deviendra une des femmes les plus courtisées de la Belle Époque. Et la plus scandaleuse. Elle était haïe des bourgeois par son amour pour les femmes et de l’usage du sexe comme mode d’appartenance au monde. Ce livre, épopée au pays du vice, est une invitation à la découverte d’une femme libre et intransigeante qui se situait toujours au-delà du bien et du mal.
  • Priscillien de Compostelle

    Ce n’est ni un guide de voyage, ni une enquête policière mais le témoignage d’une rencontre inattendue de Ramón Chao, journaliste au Monde Diplo avec Priscillien, évêque espagnol du IVe siècle, le premier chrétien condamné à mort pour hérésie et exécuté par l’église catholique romaine. En enfourchant son scooter pour aller de Paris à Saint Jacques de Compostelle, notre ami (décédé en mai dernier), n’aurait pas imaginé croiser une telle destinée. L’occasion pour lui d’entamer une traversée initiatique et onirique se déroulant sur deux plans, la vie du martyr d’une part et sa vie personnelle d’autre part où il évoque sa relation à son père et à ses deux enfants, Antoine et Manu Chao.

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    Un homme qui donne le sein à son enfant ou bien une mère pourvue d’une barbe opulente ? Voilà des questions interdites et des images prohibées. Le président des États-Unis d’Amérique, Donald Trump, a été formel dans les premiers mots de son discours d’investiture : « à partir d’aujourd’hui, la politique officielle du gouvernement des États-Unis sera qu’il n’y a que deux sexes, masculin et féminin ». Ah ? Mais la femme à barbe, on la met où ? Celles et ceux qui n’entrent pas dans les cases, on en fait quoi ? On les élimine comment ?

  • « Vive la Conf’ », épisode 05 : Mathias, éleveur de brebis à Seix Abonnés

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    Victoire pour la Confédération paysanne ! Pas en Ariège, où c’est finalement la liste du président sortant qui est reconduite, mais en Ardèche où la « Conf’ » a devancé de 41 voix l’alliance conjointe de la Fédération des syndicats d’exploitants agricoles et des Jeunes agriculteurs (FNSEA/JA) et va prendre les rênes de la chambre départementale d’agriculture.

    Petite victoire donc pour la Confédération paysanne, mais victoire amère, car la progression la plus remarquée est celle de la Coordination rurale. Ce syndicat, dont un représentant du Lot-et-Garonne avait estimé l’année dernière que « l’horreur absolue pour [eux] serait d’avoir au gouvernement Marine Tondelier », devrait conquérir une quinzaine de chambres d’agriculture selon des résultats encore provisoires. Ces résultats sont donc une forme de validation électorale de la stratégie de la Coordination rurale (CR) qui a mené beaucoup d’actions coup de poing ces dernières années pour accompagner le mouvement de colère des agriculteurs. Ces élections vont permettre à la CR de représenter le monde agricole dans quinze départements, et d’accompagner les exploitants en leur proposant des prestations.

    En attendant de voir le travail que va mener la Confédération paysanne en Ardèche, les militants ariégeois de la « Conf’ » ne baissent pas les bras : la preuve avec ce cinquième épisode de cette série d’Antoine Chao qui est allé à la ferme d’Espintz à Seix, en Ariège, à la rencontre de Mathias, éleveur de brebis.

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    Jusqu’au 31 janvier, plus de deux millions de personnes du monde agricole étaient appelées à élire leurs représentants dans les Chambres d’agriculture. Une fois tous les six ans, cette élection permet de renouveler la composition des 88 chambres départementales dont l’existence remonte à 1924. Le rôle de ces établissements publics ? « Soutenir », « accompagner », « représenter » et « défendre » les agriculteurs.

    Aux dernières élections de 2019, la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) avait remporté la quasi-totalité des Chambres d’agriculture. Seules les trois chambres du Lot-et-Garonne, de la Vienne et de la Haute-Vienne sont dirigées par la Coordination rurale. Ce syndicat, qui a fait de la secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier sa bête noire, espère capitaliser sur le mouvement de colère qui anime le monde agricole ces dernières années pour grignoter l’hégémonie de la FNSEA.

    Troisième force syndicale du monde agricole, que peut attendre de ce scrutin la Confédération paysanne, héritière du mouvement des Paysans-travailleurs ? Pour tirer son épingle du jeu électoral, la Conf’ lorgne du côté de l’Ariège. Dans ce département pyrénéen, la Coordination rurale ne présentait aucune liste, et la FNSEA en présentait… deux. Le président sortant de la Chambre n’ayant pas reçu le soutien de son syndicat pour la nouvelle élection, il présentait une liste dissidente venue concurrencer la liste officielle. De quoi faire espérer que la Conf’ arrive en tête : résultats du scrutin attendus le 6 février. En prévision de cette perspective historique, notre grand reporter Antoine Chao a pris un train de Paris jusqu’à Bordeaux puis de Bordeaux jusqu’à Toulouse puis de Toulouse jusqu’à Saverdun pour faire le portrait de six paysans ariégeois. Quatrième épisode : Samuel Bazerque, fils d’Anne et d’André.

  • Une série d’Antoine Chao « Vive la Conf’ », épisode 03 : André Bazerque de la ferme du Carregaut Abonnés

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    Aux dernières élections de 2019, la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) avait remporté la quasi-totalité des Chambres d’agriculture. Seules les trois chambres du Lot-et-Garonne, de la Vienne et de la Haute-Vienne sont dirigées par la Coordination rurale. Ce syndicat, qui a fait de la secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier sa bête noire, espère capitaliser sur le mouvement de colère qui anime le monde agricole ces dernières années pour grignoter l’hégémonie de la FNSEA.

    Troisième force syndicale du monde agricole, que peut attendre de ce scrutin la Confédération paysanne, héritière du mouvement des Paysans-travailleurs ? Pour tirer son épingle du jeu électoral, la Conf’ lorgne du côté de l’Ariège. Dans ce département pyrénéen, la Coordination rurale ne présentait aucune liste, et la FNSEA en présentait… deux. Le président sortant de la Chambre n’ayant pas reçu le soutien de son syndicat pour la nouvelle élection, il présentait une liste dissidente venue concurrencer la liste officielle. De quoi faire espérer que la Conf’ arrive en tête : résultats du scrutin attendus le 6 février. En prévision de cette perspective historique, notre grand reporter Antoine Chao a pris un train de Paris jusqu’à Bordeaux puis de Bordeaux jusqu’à Toulouse puis de Toulouse jusqu’à Saverdun pour faire le portrait de six paysans ariégeois. Troisième épisode : André Bazerque de la ferme du Carregaut.

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    Jusqu’au 31 janvier, plus de deux millions de personnes du monde agricole étaient appelées à élire leurs représentants dans les Chambres d’agriculture. Une fois tous les six ans, cette élection permet de renouveler la composition des 88 chambres départementales dont l’existence remonte à 1924. Le rôle de ces établissements publics ? « Soutenir », « accompagner », « représenter » et « défendre » les agriculteurs.

    Aux dernières élections de 2019, la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) avait remporté la quasi-totalité des Chambres d’agriculture. Seules les trois chambres du Lot-et-Garonne, de la Vienne et de la Haute-Vienne sont dirigées par la Coordination rurale. Ce syndicat, qui a fait de la secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier sa bête noire, espère capitaliser sur le mouvement de colère qui anime le monde agricole ces dernières années pour grignoter l’hégémonie de la FNSEA.

    Troisième force syndicale du monde agricole, que peut attendre de ce scrutin la Confédération paysanne, héritière du mouvement des Paysans-travailleurs ? Pour tirer son épingle du jeu électoral, la Conf’ lorgne du côté de l’Ariège. Dans ce département pyrénéen, la Coordination rurale ne présentait aucune liste, et la FNSEA en présentait… deux. Le président sortant de la Chambre n’ayant pas reçu le soutien de son syndicat pour la nouvelle élection, il présentait une liste dissidente venue concurrencer la liste officielle. De quoi faire espérer que la Conf’ arrive en tête : résultats du scrutin attendus le 6 février. En prévision de cette perspective historique, notre grand reporter Antoine Chao a pris un train de Paris jusqu’à Bordeaux puis de Bordeaux jusqu’à Toulouse puis de Toulouse jusqu’à Saverdun pour faire le portrait de six paysans ariégeois. Deuxième épisode : Sylvestre de la femme collective de Bragat.

  • Une série d’Antoine Chao « Vive la Conf’ », épisode 01 : Kévin et Agnès, éleveurs de brebis à Saverdun Accès libre

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    Jusqu’au 31 janvier, plus de deux millions de personnes du monde agricole étaient appelées à élire leurs représentants dans les Chambres d’agriculture. Une fois tous les six ans, cette élection permet de renouveler la composition des 88 chambres départementales dont l’existence remonte à 1924. Le rôle de ces établissements publics ? « Soutenir », « accompagner », « représenter » et « défendre » les agriculteurs.

  • Submersion migratoire Abonnés

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    Rhinocéros, orangs-outans, léopards et pangolins sont en voie de disparition, de même que les abeilles, les insectes et des milliers de plantes. Constat alarmant mais on oublie une espèce menacée : le Français !

    Oui, tout comme l’outarde barbue, le pluvier guignard et le traquet rieur, la Française et le Français sont en voie de disparition. Nous sommes menacés de « submersion migratoire ». Le premier ministre François Bayrou a tiré le signal d’alarme, la France est menacée de submersion migratoire. Il a bien insisté : « quiconque s’est confronté à la situation à Mayotte – et ça n’est pas le seul endroit de France – mesure que le mot de "submersion" est celui qui est le plus adapté » (Assemblée nationale, 28 janvier 2025). Oui, il insiste bien : « ça n’est pas le seul endroit de France ». Le premier ministre « centriste » d’un gouvernement français reprend et renforce le thème fondamental de l’extrême droite.

  • Chaque mardi, Olivier Besancenot raconte les chansons de notre histoire Eugène Pottier : « Jean Misère » Abonnés

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    Quel est le point commun entre l’auteur de L’Internationale, l’artiste Marcel Mouloudji et la chanteuse Agnès Bihl ? Réponse : un homme nommé Jean Misère. Jean était un ancien communard, qui échappa à la répression menée par les Versaillais et finit sa vie dans la solitude et le dénuement le plus total, d’où son surnom, Jean « Misère ». Un surnom trouvé par le poète Eugène Pottier, car en fait Jean Misère n’a pas réellement existé.

  • Gérard Mordillat : « il n’y a pas d’alternative, il faut censurer le gouvernement » Abonnés

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    Alors, censureront ou censureront pas ? Le sort du gouvernement Bayrou est suspendu aux tergiversations des socialistes et du Rassemblement national qui laissent planer le doute sur leurs intentions. En attendant de voir si François Bayrou passera la fin de l’hiver à l’hôtel Matignon ou à la mairie de Pau, Gérard Mordillat n’a aucun doute, lui : « il n’y a pas d’alternative, il faut censurer le gouvernement ».

  • Olive vous souhaite une bonne année en chanson Ballade pour l’an nouvel Abonnés

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    Ça y est, c’est la nouvelle année
    Je veux que ma chronique chante
    L’alexandrin ? J’ai déjà fait
    L’octosyllabe ?… Allez, je tente !

    Pour écrire en octosyllabe
    On se plie, on prend pas la fuite,
    Y’a une règle indépassable :
    Le nombre de pieds sera huit.

    Or, deux fois quatre (ni plus ni moins),
    C’est très court si on veut tout dire
    Pour que la rime ne choit point,
    Il faut que le propos déchire.

  • Laurence De Cock reçoit la députée communiste des Hauts-de-Seine Elsa Faucillon : « pendant l’examen du budget, le RN est venu plusieurs fois au secours des macronistes » Accès libre

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    Tout le monde n’a pas eu la chance d’avoir des parents communistes. Elsa Faucillon, si. Marie-Pierre et Jean-Marie sont communistes et même syndicalistes à la CGT. C’est sur leurs genoux qu’Elsa Faucillon a chanté sa première Internationale. C’est sur leurs épaules qu’elle a fait sa première manif. C’est dans leurs bras qu’elle a visité son premier piquet de grève. Elle doit son prénom non pas à La Reine des neiges mais aux poèmes d’Aragon pour Elsa Triolet. Elle a toujours vécu, depuis qu’elle est née, dans des municipalités communistes. Il est donc guère surprenant qu’Elsa Faucillon soit devenue depuis 2017 députée communiste de Colombes, Gennevilliers et Villeneuve-la-Garenne. Georges Ibrahim Abdallah, le système carcéral, les migrants, le renouvellement du PCF : Elsa Faucillon raconte tous ses combats à Laurence De Cock dans ce nouvel épisode du podcast « Si j’aurais su ».

  • Chaque mardi, Olivier Besancenot raconte les chansons de notre histoire Ana Tijoux : « Antipatriarca » Abonnés

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    Il y a dix ans, en 2014, la chanteuse franco-chilienne Ana Tijoux sortait son album Vengo. Parmi les dix-sept titres présents sur le disque, il y en a un qui a connu un grand succès en Amérique latine, c’est « Antipatriarca ». Une chanson qui résonne comme un manifeste de ce qu’on peut appeler la « troisième vague » féministe, après une première vague qui a lutté pour obtenir le droit de vote au début du XXe siècle et une deuxième vague qui s’est levée dans les années 1960 contre le système patriarcal. Olivier Besancenot revient aujourd’hui sur les combats et la musique d’Ana Tijoux.

  • UN SEUL DANS LA FOULE Des nazis ? Où ça, des nazis ? Abonnés

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    On ne peut plus rien dire, on vous traite de nazi ! Regardez cette photo : des gens qui saluent, qui remercient et qui vous envoient leur cœur. Aussitôt les wokistes crient au nazisme ! Voyez sur cette image : ils ont même entouré le seul qui ne salue pas, comme par hasard, un seul dans la foule ! Mais qui est ce type qui ne salue pas ?

    On va le découvrir. Mais d’abord il faut revenir au 9 janvier dernier, marqué par cette rencontre historique entre Elon MUSK et Alice WEIDEL, leader de l’AFD (Alternative für Deutschland), parti d’extrême droite proche des mouvements néo-nazis allemands. L’AFD est crédité de 20 % d’intentions de vote pour les législatives du 23 février et Elon MUSK, qui possède une importante usine TESLA à Berlin, est venu lui apporter son soutien avec ce message diffusé sur toute la planète : « only the AfD can save Germany » (« seul l’AfD peut sauver l’Allemagne »).

Une sélection :

La lettre hebdo de Daniel Mermet La résistance d’un prof israélien accusé de trahison Accès libreLire

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On tue Nasrallah, on oublie Gaza, on danse à Tel Aviv, Nétanyahou exulte, BHL est de retour. Joe Biden pleure les enfants morts et fait l’indigné tout en livrant ses bombes à Bibi. Bonne nouvelle aussi pour le RN et Marine Le Pen, ses amis d’extrême droite remportent les législatives en Autriche. Le FPÖ (Parti de la liberté d’Autriche ) – qui soutient Israël – est un parti franchement nazi. Son leader Herbert Kickl veut devenir le VOLKSKANZLER, le « chancelier du peuple », titre emprunté à un autre autrichien, Adolf Hitler.

Hommage à Catherine Ribeiro (1941-2024) Catherine Ribeiro en concert aux Bouffes du Nord Accès libreVoir

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En 1995, la chanteuse Catherine Ribeiro créait au théâtre des Bouffes du Nord le spectacle « Vivre libre ». Elle y chantait ses propres chansons mais aussi celles d’Aragon, de Barbara, Brel, Ferrat, Ferré, Lluís Llach, Colette Magny, Gérard Manset, Danielle Messia, Anne Sylvestre et même, si vous allez jusqu’à la fin, une surprise à réécouter alors que nous célébrons le 80e anniversaire de la libération de Paris. En hommage, nous vous proposons de découvrir ce concert :

L’historien Gérard Noiriel publie PRÉFÉRENCE NATIONALE (Gallimard,3.90Euros) (Vidéo et podcast | durée : 51’23) Préférence nationale : cette vieille recette facho, un sujet urgent AbonnésVoir

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« Il y a toujours un groupe qui symbolise le rejet en fonction de la conjoncture du moment », dit l’historien Gérard Noiriel. Il est urgent de démonter le système de cet apartheid dont les électeurs du RN sont souvent eux-mêmes les premières victimes.