Un reportage à Lyon de Dillah TEIBI

Qui veut vraiment Macron ? Abonnés

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[EXTRAIT] Qui veut vraiment Macron ?

Il a fallu le reconnaître, nous ne connaissons personne qui en pince pour Macron, ni dans l’équipe, ni dans notre entourage, pourtant il est partout, tête de gondole dans tous les médias, le renouveau, la modernité, le souffle nouveau.

Pour nous, Macron, c’est la loi Macron, une loi catastrophique, en janvier 2015, c’était notre premier gros buzz : « Filoche démolit Macron ».

Les petits poissons rouges auraient déjà oublié ? Macron, c’est le nouveau modèle jeune et dynamique du vieux cheval de retour néo-libéral. Les ficelles de sa com’ sont énormes.

Nouveau ? Il copie Jean Lecanuet, candidat en 1965, un « homme neuf », même dentition, même programme, même slogan, « la France en marche ». Très pro-Europe, très atlantiste, très amerloque, juste après l’assassinat de John F. Kennedy, « Demain Jean Lecanuet » fut la première campagne « à l’américaine » face à l’énorme stature de De Gaulle (qui fut reconduit).

« Partis politiques dépassés, souffle, nouveau, modernisation » : dans cette archive de 1965, Jean Lecanuet parle déjà le Macron, celui que BFM qualifie d’« iconoclaste » :

Énarque, banquier d’affaire, conseiller de François Hollande, ministre de l’Économie, militant de l’uberisation la plus sauvage, Macron n’a pas grand chose du « progressiste » qu’il affirme être en braillant – de façon hilarante, c’est vrai – dans ses meetings.

Et c’est encore moins une « Révolution », comme l’affirme le titre de son livre.

Rien d’iconoclaste, donc, rien de nouveau, bien au contraire, c’est juste une bonne grosse stratégie pour tenter de maintenir l’ordre des choses comme elles sont.

Stratégie classique des conservateurs et de l’oligarchie, faire mine de changer pour surtout que rien ne change.

Charlie hebdo (06 mai 1976)

Caméléon, manche à air, ni droite ni gauche, bien au contraire, tout est dans tout et réciproquement, on ratisse large avec une véhémence creuse, un vrai modèle pour les écoles de commerce et de management.

Pour mieux comprendre, on peut voir quels sont les soutiens du jeune Macron : un jeune soutenu par d’autres jeunes comme Bernard Kouchner, Daniel Cohn-Bendit ou Alain Minc, le plagiaire qui s’est toujours trompé, mais aussi Jacques Attali, Bernard Arnault, Erik Orsenna, Jacques Séguéla, Pierre Gattaz ou Jean-Hervé Lorenzi, du Cercle des économistes, expert familier des médias, membre du directoire du Groupe Edmond de Rothschild France, ancien employeur de Macron.

Sans oublier le soutien des propriétaires des grands médias comme Pierre Bergé et Xavier Niel (groupe Le Monde, l’Obs) ou encore Bolloré de Canal+.

Mais tout ça ne nous dit pas dans la vraie vie, chez les vraies gens, qui en pince pour Macron ? Au tirage au sort, c’est Dillah Teibi qui a été envoyé à Lyon.

Un reportage ni noir ni blanc et inversement.


Les différentes séquences du reportage :

01. Alexandre, un architecte

reportage : Dillah TEIBI
journaliste : Daniel MERMET
réalisation : Sylvain RICHARD

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Oui, tout d’abord, merci au cancer. Car s’il n’avait pas eu un cancer en 1985, à 34 ans, Gerhard Haderer aurait eu la vie indigente d’un « créateur » publicitaire. Or, c’est lorsqu’il fut opéré (et guéri) qu’il a tout laissé tomber et s’est tourné à fond vers le genre de dessins que vous allez (re)découvrir, si puissants, si violents qu’ils se passent de tout commentaire, à part quelques gloussements, quelques éclats de rire et pas mal de silences dans le genre grinçant.

Ensuite, merci à Jésus. Et surtout à Monseigneur Christoph Schönborn, cardinal, archevêque de Vienne. En 2002, Gerhard Haderer publiait La Vie de Jésus, un surfeur drogué à l’encens, ce qui faisait un peu scandale dans la très catholique Autriche, si bien que le cardinal archevêque, hors de lui, crut bon de donner l’ordre à l’auteur de présenter ses excuses aux chrétiens pour avoir ridiculisé le fils de Dieu. Au passage, on le voit, l’Islam n’a pas le monopole du refus des caricatures, mais celles-ci eurent beaucoup moins d’écho chez nos défenseurs de la liberté d’expression. Et bien entendu, comme toujours, la censure assura le succès de l’album, qui atteignit 100 000 exemplaires en quelques jours.

Le capitalisme est comparable à une autruche qui avale tout, absolument tout. Mais là, quand même, il y pas mal de dessins de Gerhard Haderer qui lui restent, c’est sûr, en travers de la gorge. On peut rêver et c’est déjà beaucoup.