17 octobre 1961

Qui a tué Henri Curiel ? Abonnés

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(photo : Monique HERVO)

Ils sont quelques-uns à jeter quelques roses dans la Seine. C’est un hommage à la fois aux Algériens assassinés le 17 octobre 1961 par la police française à Paris, et aussi à Henri CURIEL, militant anticolonialiste proche de la cause algérienne, assassiné à Paris en 1978 par un mystérieux commando (Henri CURIEL était le père du journaliste Alain GRESH). Un hommage à celles et ceux qui continuent de combattre pour la justice au-delà des identités nationales et religieuses.

Un reportage de Dillah TEIBI.

Il est des anniversaires qui couvrent d’un voile hideux l’histoire de France. Celui du 17 octobre 1961 où des Algériens ont été jetés dans la Seine parce qu’ils manifestaient contre le couvre-feu imposé en pleine guerre d’Algérie par le préfet Maurice PAPON. Celui du 04 avril 1978 où Henri CURIEL, militant communiste, anticolonialiste, juif, égyptien et porteur de valises pour le FLN, est assassiné par deux barbouzes d’extrême droite, proches du SAC et de l’OAS.

On ne connaît toujours pas ni le nombre exact des noyés, ni l’identité des tueurs. Par devoir de mémoire et de vérité, proches et militants ont rendu hommage aux victimes, en jetant des roses dans la Seine où les dizaines de corps ont été repêchés.

Il a fallu trente ans pour que cette « journée portée disparue » sorte du refoulement collectif. En 1991, avec le film Le Silence du fleuve, avec La Bataille de Paris, le livre du regretté Jean-Luc EINAUDI, avec une série d’émissions de LÀ-BAS, sur France Inter, beaucoup découvraient enfin ce massacre d’État. Difficile de mesurer les conséquences du ressentiment éprouvé alors par la génération issue de la colonisation. Mais aujourd’hui, à l’heure des replis identitaires et religieux, ce crime ne doit pas faire oublier tout celles et ceux qui en France ont soutenu le combat contre le colonialisme.

Hommage aussi à la mémoire de ceux, anonymes ou non, Français « de souche » ou apatrides qui, comme Henri CURIEL, ont lutté aux côtés du peuple algérien.

Un engagement important pour hier mais aussi pour aujourd’hui. Alors que la question de l’identité racornit le débat politique, elles montrent, comme le rappelle Alain GRESH, « qu’il est possible de choisir le combat pour la justice sociale au-delà des identités nationales et religieuses. »


Programmation musicale :
 Médine : 17 octobre

Pauline BOULET attend vos messages sur le répondeur de Là-bas si j’y suis au 01 85 08 37 37.

reportage : Dillah TEIBI
réalisation : Khoï NGUYEN

(Vous pouvez podcaster ce reportage en vous rendant dans la rubrique « Mon compte », en haut à droite de cette page.)

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