D’abord, hurler de joie ! D’abord, savourer cette victoire surprise ! D’abord, saluer toutes ces luttes de toutes et de tous de partout ! Ah oui, quelle baffe, et quel pied !
Majorité relative ou majorité absolue ? Tous les sondeurs, tous les experts donnaient la majorité au Rassemblement national pour le deuxième tour de ces législatives. C’était plié. Il nous restait juste à mesurer l’ampleur de la défaite. Perdre, on a l’habitude à gauche. Or, à 20 heures pile, ce dimanche 7 juillet de l’an 2024, un même hurlement de joie sort de millions de gorges depuis les quatre coins de l’Hexagone. Ça s’entendait depuis Mars, les scientifiques sont unanimes. Contre toute attente, c’est le nouveau Front populaire qui est en tête. Ce truc lancé à la hâte avec un programme ficelé en trois jours, ça marche. Les chiffres sont là, sur ce demi-camembert aux couleurs des tranches de république. Le RN arrive avec presque une centaine de sièges en moins que le chiffre annoncé par les sondages. Une énorme claque. On savoure les tronches des guignols de CNews. On ne verra pas Bardella premier ministre dans l’immédiat. Ouf.
On se réjouit mais juste le temps de comprendre que, s’il n’a pas la majorité annoncée, le RN a quand même considérablement augmenté son nombre de députés, de 89 à 143. C’est beaucoup. C’est davantage de moyens et de forces pour l’avenir. Marine Le Pen l’affirme, « la victoire du RN n’est que différée ».
Il faut lui donner tort. On a gagné le match mais pas la finale. Juste une belle remontada. Une vaste et belle mobilisation a permis aux castors que nous sommes de faire barrage à cette gadoue brune et pas drôle. Ça redonne confiance, ça nous sort de cette résignation qui est notre pire ennemie. Il y a du boulot, on n’a pas le choix sinon ils passent, faut pas lâcher l’affaire. Un répit oui, un repli non.
Préparons la prochaine baffe, la vraie.