Si le RN est héritier de Pétain et de toutes les extrêmes droites françaises, il est aussi héritier de l’OAS, Organisation de l’Armée Secrète, créée le 11 février 1961 au moment où l’Algérie s’achemine vers son indépendance en mars 1962.
Par des attentats et des actions terroristes en Algérie et en France, l’OAS résiste désespérément. Bilan, de 1700 à 2200 morts et beaucoup de blessés, principalement en Algérie. Plus de 60 après, la « perte de l’Algérie » continue d’alimenter le ressentiment et le racisme de plus en plus affirmé dans l’électorat du Rassemblement National.
Amnistiés en 1968, les anciens de l’OAS n’ont pas cessé de revendiquer résistance et patriotisme. En 2013, notre journaliste Charlotte Perry les a rencontré. Des grands-pères souriant qui ne regrettent rien.
Dans le reportage d’aujourd’hui, nos papys prennent le frais sur les hauteurs de Théoule-sur-Mer. Comme tous les 13 mai, ils rendent hommage à « l’œuvre colonisatrice des Français d’outre-mer ». Il fait bon, les voix sont chaudes, on y va à tue-tête C’est nous les Africains.
Au pied de Notre-Dame d’Afrique, l’Association de défense des « intérêts moraux des anciens détenus » (Adimad) devient Mémoire de la résistance de l’Algérie française (MRAF). « Ce qui veut dire qu’aujourd’hui le MRAP a un sérieux concurrent... ». On rigole plus ou moins : « Il y en a marre de la repentance permanente ! ».
En 2017, Macron avait surpris en déclarant « la colonisation est un crime contre l’humanité », mais en 2023, il s’est ravisé en affirmant qu’il ne devait pas « demander pardon ». Que voulez-vous il faut savoir plaire à la clientèle.
Écouter la deuxième partie du reportage :