Dans la huitième manif anti-passe et « antivax » à Paris. Un reportage étonnant de Dillah Teibi. Radio PODCAST

Mobilisation contre le passe sanitaire : « J’ai perdu totalement confiance en nos dirigeants » Abonnés

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Colère des irréductibles Gaulois ou glissement général vers l’extrême droite ? Ou les deux ? Chaque samedi, les manifs étonnent et inquiètent. Comment s’y repérer parmi ces revendications si diverses et si contradictoires ? Le mot « hétéroclite » revient le plus souvent. Dans la manif de samedi à Paris, un reportage étonnant de Dillah Teibi.

On sait bien que tout ce qui bouge n’est pas rouge. Mais alors : de quelle couleur, la manif ? La réponse doit s’écrire pour le moins au pluriel. Dans la confusion générale, les manifestants ont un point commun, une défiance totale envers les pouvoirs politiques, médiatiques et scientifiques, avec aussi la hantise de se voir surveillés et contrôlés jusque dans leur intimité. Piégés, en somme. Ils refusent la contrainte autoritaire. Le vaccin est une arme efficace mais limitée surtout face aux nouveaux variants.

Pour ce huitième samedi de mobilisation, 142 000 personnes ont manifesté à travers la France, selon le ministère de l’Intérieur. C’est moins que la semaine précédente, sauf à Paris où la manifestation a gagné en nombre. Si la vitalité de ces manifs, en pleine période estivale, étonne beaucoup de commentateurs, certains voient déjà les anti-passe dans l’impasse. Selon plusieurs sondages, entre 64 % et 77 % des Français acceptent cette mesure. Quand à la vaccination, bon gré mal gré, 73 % ont reçu une dose et 67 % ont reçu deux doses à ce jour [1].

Pour ce qui est des personnels de santé, la vaccination des soignants a fait un bond en quelques semaines. Selon Santé publique France, huit soignants sur dix en hôpital ou en Ehpad, et neuf libéraux sur dix, avaient reçu une première injection début août [2].

Les autres ont encore jusqu’au 15 septembre pour se faire inoculer la première dose de vaccin contre le Covid, sous peine de suspension de leur contrat de travail et donc de suspension de leur salaire.

Parmi les sujets qui « fâchent », le vaccin est un de ces grands facteurs de division et de diversion dont se pourlèchent les pouvoirs partout et en tout temps. Cette fois, qui ramassera la mise ?

Là-bas


Programmation musicale :
 Anthony Joubert : Pass sanitaire

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La sociologue publie « Les riches contre la planète. Violence oligarchique et chaos climatique ». Entretien Monique Pinçon-Charlot : « Dans tous les domaines de l’activité économique et sociale, les capitalistes ont toujours, toujours, toujours des longueurs d’avance sur nous » AbonnésVoir

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Les riches détruisent la planète, comme l’écrivait le journaliste Hervé Kempf. On le sait. Ils le savent. Ils le savent même depuis bien longtemps ! Le nouveau livre de Monique Pinçon-Charlot risque de ne pas plaire à tout le monde. Dans Les riches contre la planète, elle raconte comment une poignée de milliardaires est en train d’accumuler des profits pharaoniques en détruisant la nature, les animaux, les êtres humains et finalement toute la planète, menacée par les émissions de gaz à effet de serre.

Mais surtout, la sociologue analyse comment l’oligarchie, qui a toujours eu une longueur d’avance, organise, encadre et finance sa propre critique et ses contestataires. Histoire que l’écologie ne soit pas un frein au business, mais au contraire l’opportunité de développer de nouveaux marchés selon une « stratégie du choc » décrite par la canadienne Naomi Klein. Le capitalisme fossile est mort ? Vive le capitalisme vert !

Alors que faire ? Arrêter de parler d’« anthropocène », ce n’est pas l’humanité tout entière qui est responsable du dérèglement climatique, mais de « capitalocène », la prédation du vivant étant consciemment exercée par quelques capitalistes des pays les plus riches. Ensuite comprendre ce que masquent les expressions « transition écologique  », « neutralité carbone » ou encore « développement durable » forgées par le capitalisme vert. Et surtout lire d’urgence le livre de Monique Pinçon-Charlot pour prendre conscience que les mécanismes de la domination oligarchique s’immiscent partout, y compris là où on ne les attendait pas…

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Depuis longtemps on se répète : « on sait pas ce qu’on veut, mais on sait ce qu’on veut pas ». Si Lordon reprend la formule, c’est tout d’abord pour dire que ce qu’on ne veut pas, c’est le capitalisme. Nous n’avons plus le choix, c’est lui ou nous, il n’y a plus d’arrangement possible. Comme dit un AMG, « repeindre le capitalisme en noir ne suffit plus ». Oui, c’est vrai, déplorer, dénoncer, condamner, s’indigner à longueur d’année nous conduit à l’impuissance et à la résignation, c’est-à-dire là où nous sommes aujourd’hui.