Point d’exclamation ! Ou point d’interrogation ?
Victoire, bonne nouvelle, tant mieux, c’est si rare. Mais vu le nombre d’arnaques depuis des années dans ce domaine, il n’est pas facile d’écarter la légère ombre d’un doute.
Mais voilà l’histoire :
Fabriquant des bouteilles de gaz haute pression, l’usine LUXFER de Gerzat, près de Clermont-Ferrand, a été fermée il y a deux ans avec 136 suppressions d’emplois, sans parler des emplois indirects. Les salariés n’ont pas cessé de se battre, comme les GMS hier, comme les SAM aujourd’hui, leur lutte contre la désindustrialisation est devenue emblématique [1]. Ils n’ont pas cessé de rappeler leur savoir-faire unique, ils ont élaboré des « business plans »… Or, au terme d’un accord entre l’État, la région et le repreneur Europlasma, un nouveau site, sous le nom de « Forges de Gerzat », devrait voir le jour en 2024, avec 200 emplois prévus à l’horizon 2028. Huit salariés ont déjà été recrutés.
On se réjouit, mais on ne peut s’empêcher de songer que nous sommes en période de campagne électorale où la réindustrialisation revient dans tous les discours. On se souvient (voir nos reportages) comment divers représentants politiques étaient venus soutenir les Luxfer au printemps 2020. Tant mieux si la compétition électorale entraîne ce genre de choses et redonne du boulot. On veut croire que l’élection passée, les engagements seront tenus. C’est pas parce qu’on sort le cul des ronces que les ronces ont disparu.
Cette victoire est principalement le résultat de la lutte courageuse des salariés et du plus têtu d’entre eux, Axel Peronczyk, jeune élu CGT, que nous retrouvons aujourd’hui.