Grève nationale dans les EHPAD. Second volet du reportage de Sophie Simonot

Le soin, c’est de l’humain, pas du chiffre (2/2) Abonnés

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Pour la première fois, salariés, syndicats et directeurs des maisons de retraite manifestent unitairement le 30 janvier 2018 pour dénoncer la la prise en charge des personnes âgées en France et « l’insoutenable mépris de l’État » face à un dispositif proche de la rupture, aussi bien dans les Ehpad privés que publics.

Une unité rare, qui en dit long sur la crise traversée, attisée par le positionnement du gouvernement :
« dans certaines structures, notamment publiques, on sent que la capacité managériale n’est pas au rendez-vous. Nos leviers d’action pourraient peut-être être différents et ne pas passer uniquement par des budgétisations supplémentaires », disait la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, le 15 décembre dernier. Une déclaration jugée « blessante » par les directeurs, alors que les professionnels du secteur ne sont toujours pas reçus par l’Élysée.

Pour comprendre les enjeux de cette lutte, et savoir ce qui se passe réellement dans les maisons de retraite aujourd’hui, nous vous proposons de réécouter les deux volets du reportage de Sophie Simonot avec les grévistes des Opalines, cet Ehpad du Jura où la lutte a servi de déclencheur au mouvement d’aujourd’hui :

Écouter l'émission

  • 01. Irrégularités financières

    - MP3 - 8.7 Mio

  • 02. « On ne les couche pas, on les jette »

    - MP3 - 17 Mio

  • 03. Petit déjeuner avec les RG

    - MP3 - 12.3 Mio

  • 04. "Toute la journée, je m’emmerde"

    - MP3 - 12.8 Mio

  • 05. "Préserver notre culture commune"

    - MP3 - 6.3 Mio

[REPORTAGE] Maltraitance ordinaire dans une usine à vieux (2) [26 juillet 2017]
Là-bas si j’y suis

« On n’a pas le temps, c’est une cuiller pour trois en même temps, on les gave, on les regarde même pas… on n’a pas le temps, en principe c’est une douche par semaine, mais ils les ont jamais, j’ai déjà vu des gens pas douchés pendant plus d’un mois… » Manque de temps, manque de moyens, manque de personnel.

Voila pourquoi elles sont en grève, une dizaine d’employées des Opalines, un Ehpad à Foucherans, dans le Jura. À peine quelques échos jusque-là dans les médias.

Un cas de maltraitance ? Non, c’est comme ça en général en France au pays de la Silver économie, une « filière industrielle » lancée en France en 2013 par Ayrault et Montebourg, et qui représente 92 milliards d’euros. La France compte 600 000 personnes âgées dépendantes, un marché juteux, un placement sûr. Investissez dans l’or gris ! Sans doute le résultat le plus inhumain et le plus révoltant de l’idéologie néo-libérale et qui doit nous mobiliser.

Depuis plus de cent jours, elles sont une dizaine à résister. Finalement elles viennent de gagner au bout d’une grève de 117 jours ! Elles ont gagné une prime exceptionnelle de 450 euros, trois semaines de congés payés supplémentaires cette année, la création de deux postes supplémentaires et la création d’un observatoire du bien-être du personnel. Une lutte qui aussi a permis d’attirer l’attention sur les conditions indignes des personnes âgées en France.

Second volet du reportage à Foucherans de Sophie Simonot.


Nous avons été émus par vos témoignages suite à la diffusion de la première partie du reportage de Sophie Simonot : « Maltraitance ordinaire dans une usine à vieux (1/2) ». En voici quelques-uns parmi ceux que vous nous avez envoyés… Continuez à nous écrire !

« Pour avoir travaillé dans un EHPAD en tant que remplaçant aide-soignant pendant plusieurs étés, la situation décrite est effectivement celle-là dans de nombreux établissements en France. Alors, s’il est évident que les conditions de travail y sont moins difficiles qu’à l’usine, il ne faut pas oublier que ce travail touche directement l’humain. Il vise à s’occuper de personnes, dans leur intégrité, avec leur histoire et leur sensibilité, qu’il faut donc respecter. On ne parle pas de ramasser des tomates ou de fabriquer un piston. Et pour ce travail humain il faut du temps, et donc placer des ressources humaines adaptées. Sinon, la souffrance des soignants, et une certaine forme de maltraitance, peut vite s’installer. Mais ça, certaines directions d’EHPAD n’en n’ont que faire… »


« Bonjour,

J’ai fait des stages et travaillé en maison de retraite. J’ai vite compris que je ne pouvais rester car entre ce qui est dit en formation et la réalité, c’est un gouffre sans fond. En effet, la maltraitance au quotidien est dans tous les domaines de la journée. La direction et la finance en sont responsables, pas les personnes qui font de leur mieux jusqu’à épuisement dans ce travail. Les personnes âgées sont des « tiroirs-caisses » comme d’autres catégories. Les réactions de certaines familles sur le personnel sont aussi de la maltraitance, elles se trompent de cible… c’est les dirigeants qu’il faut viser. Merci. »


« Lorsque le personnel manifeste ou se met en grève, on ne voit jamais le reste de la population manifester à leurs côtés ; lorsque le personnel soignant s’affiche gréviste sur sa tenue au travail car réquisitionné, très peu de patients demandent pourquoi ou montrent qu’ils se sentent concernés. Peut-être pensent-ils que nous défendons notre petit confort personnel… Il faut bien comprendre que l’on ne fait pas ces métiers par hasard, et surtout pas pour l’argent.

Au départ, il s’agit pour nombre d’entre nous de faire un métier qui ait du sens et d’être utile à la collectivité. Et l’on se retrouve actuellement à exercer contre ces valeurs, on est amené à faire de la maltraitance sur des être humains ; jamais, en nous formant, nous n’aurions imaginé en être réduits à cela ; et lorsque l’on est amené à nier ses propres valeurs morales, on est marqué psychologiquement… jusqu’à commettre l’irréparable, mais qui nous semble le seul acte qui puisse nous libérer.

Et ce qui nous tue encore plus est le fait que PERSONNE dans la population ne semble se sentir concerné ; la santé et la bien-traitance est l’affaire de tous ! Nous sommes tous de futurs malades ou de futurs vieux dépendants (l’expression « personne âgée » m’énerve, elle ne sert qu’à cacher le fait qu’on abandonne nos vieux). »


« On peut clairement parler de maltraitance institutionnalisée dans les EHPAD, particulièrement celles qui reçoivent les personnes qui n’ont pas 4 000 ou 5 000€ mensuels à y consacrer.

Le courrier (repris par le Huffington Post), d’une aide-soignante bordelaise qui a préféré démissionner que continuer à collaborer :

"Aujourd’hui, je quitte mon poste d’aide-soignante en EHPAD, le cœur lourd. Lourd de pas avoir pu être entendue par ma hiérarchie. Lourd pour les personnes âgées dont je me suis occupée et qui vont souffrir de mon départ à la veille de l’été. Je m’en veux de les abandonner mais je n’en peux plus. Je mange des cachets de Xanax comme on mange des bonbons. Mon sentiment de mal-être, malgré des pleurs et des cris dans le bureau de ma cadre, n’a jamais été entendu. J’ai l’impression d’être une fleur qu’on met dans un coin et que l’on oublie. Mais je ne suis pas une fleur. Je suis un être vivant, comme la fleur, qui pense et qui a des sentiments. Oui, il est fini ce temps où l’on demandait aux aide-soignantes de faire sans réfléchir. On a un diplôme d’État et même une conscience professionnelle.

Aujourd’hui, pour mon dernier jour, j’ai pleuré. Pleuré à cause de ces personnes qui seront maltraitées à cause des règles des institutions. Non, ce n’est pas normal de faire manger 15 personnes en moins de 45 minutes quand on est quatre. Non, ce n’est pas normal de n’accorder que 7 minutes à une dame pour la lever, l’habiller, l’installer en sécurité, lui servir un pichet d’eau fraîche. Même si elle a Alzheimer et qu’elle aura oublié aussi vite que je serais passée. Ce n’est pas normal, car moi je n’oublie pas. Je ne veux pas que l’on accorde aussi peu de temps à mes parents le jour où ils seront malades ou juste vieux.

J’ai le cœur lourd, car je l’ai crié, mon mal-être, et on m’a juste répondu : « mais tu as fait le meilleur de ce que tu as pu ce matin ». Mais non ! Je n’ai pas fait le meilleur de ce que j’ai pu, sinon je ne pleurerais pas autant, je ne me rendrais pas amnésique à coup d’anxiolytiques pour oublier ce sentiment d’être maltraitante. Je m’en vais avec ma conscience professionnelle mais je culpabilise.

À mes chers résidents dont je me suis occupée, je vous prie d’accepter mes excuses.

Je suis désolée de ne pas m’être beaucoup plus battue pour vous. Je suis épuisée de me battre contre un monde où ils ont oublié que vous n’êtes pas des fleurs, mais des êtres humains.

Ce n’est pas une excuse, mais je m’en veux de vous abandonner. J’espère que vous garderez en tête toutes nos chansons chantées ensemble, nos danses, nos rires et tous ces moments qui m’ont permis de me lever tous ces matins et de ne pas abandonner plus tôt.

Prenez soin de vous." »

Pour soutenir les Opalines en grève, vous pouvez leur envoyer un chèque (libellé à l’ordre de CGT OPALINES), à l’adresse suivante :

Mme Pelletier
14 rue du Doubs
Appartement 5
39100 Gevry

Programmation musicale :
 Trio Laperche  : Les Vieux
 Les Berthes : Le Mouroir

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    Oui, tout comme l’outarde barbue, le pluvier guignard et le traquet rieur, la Française et le Français sont en voie de disparition. Nous sommes menacés de « submersion migratoire ». Le premier ministre François Bayrou a tiré le signal d’alarme, la France est menacée de submersion migratoire. Il a bien insisté : « quiconque s’est confronté à la situation à Mayotte – et ça n’est pas le seul endroit de France – mesure que le mot de "submersion" est celui qui est le plus adapté » (Assemblée nationale, 28 janvier 2025). Oui, il insiste bien : « ça n’est pas le seul endroit de France ». Le premier ministre « centriste » d’un gouvernement français reprend et renforce le thème fondamental de l’extrême droite.

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    Alors, censureront ou censureront pas ? Le sort du gouvernement Bayrou est suspendu aux tergiversations des socialistes et du Rassemblement national qui laissent planer le doute sur leurs intentions. En attendant de voir si François Bayrou passera la fin de l’hiver à l’hôtel Matignon ou à la mairie de Pau, Gérard Mordillat n’a aucun doute, lui : « il n’y a pas d’alternative, il faut censurer le gouvernement ».

  • Olive vous souhaite une bonne année en chanson Ballade pour l’an nouvel Abonnés

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    Ça y est, c’est la nouvelle année
    Je veux que ma chronique chante
    L’alexandrin ? J’ai déjà fait
    L’octosyllabe ?… Allez, je tente !

    Pour écrire en octosyllabe
    On se plie, on prend pas la fuite,
    Y’a une règle indépassable :
    Le nombre de pieds sera huit.

    Or, deux fois quatre (ni plus ni moins),
    C’est très court si on veut tout dire
    Pour que la rime ne choit point,
    Il faut que le propos déchire.

  • Laurence De Cock reçoit la députée communiste des Hauts-de-Seine Elsa Faucillon : « pendant l’examen du budget, le RN est venu plusieurs fois au secours des macronistes » Accès libre

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    Tout le monde n’a pas eu la chance d’avoir des parents communistes. Elsa Faucillon, si. Marie-Pierre et Jean-Marie sont communistes et même syndicalistes à la CGT. C’est sur leurs genoux qu’Elsa Faucillon a chanté sa première Internationale. C’est sur leurs épaules qu’elle a fait sa première manif. C’est dans leurs bras qu’elle a visité son premier piquet de grève. Elle doit son prénom non pas à La Reine des neiges mais aux poèmes d’Aragon pour Elsa Triolet. Elle a toujours vécu, depuis qu’elle est née, dans des municipalités communistes. Il est donc guère surprenant qu’Elsa Faucillon soit devenue depuis 2017 députée communiste de Colombes, Gennevilliers et Villeneuve-la-Garenne. Georges Ibrahim Abdallah, le système carcéral, les migrants, le renouvellement du PCF : Elsa Faucillon raconte tous ses combats à Laurence De Cock dans ce nouvel épisode du podcast « Si j’aurais su ».

  • Chaque mardi, Olivier Besancenot raconte les chansons de notre histoire Ana Tijoux : « Antipatriarca » Abonnés

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    Il y a dix ans, en 2014, la chanteuse franco-chilienne Ana Tijoux sortait son album Vengo. Parmi les dix-sept titres présents sur le disque, il y en a un qui a connu un grand succès en Amérique latine, c’est « Antipatriarca ». Une chanson qui résonne comme un manifeste de ce qu’on peut appeler la « troisième vague » féministe, après une première vague qui a lutté pour obtenir le droit de vote au début du XXe siècle et une deuxième vague qui s’est levée dans les années 1960 contre le système patriarcal. Olivier Besancenot revient aujourd’hui sur les combats et la musique d’Ana Tijoux.

  • UN SEUL DANS LA FOULE Des nazis ? Où ça, des nazis ? Abonnés

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    On ne peut plus rien dire, on vous traite de nazi ! Regardez cette photo : des gens qui saluent, qui remercient et qui vous envoient leur cœur. Aussitôt les wokistes crient au nazisme ! Voyez sur cette image : ils ont même entouré le seul qui ne salue pas, comme par hasard, un seul dans la foule ! Mais qui est ce type qui ne salue pas ?

    On va le découvrir. Mais d’abord il faut revenir au 9 janvier dernier, marqué par cette rencontre historique entre Elon MUSK et Alice WEIDEL, leader de l’AFD (Alternative für Deutschland), parti d’extrême droite proche des mouvements néo-nazis allemands. L’AFD est crédité de 20 % d’intentions de vote pour les législatives du 23 février et Elon MUSK, qui possède une importante usine TESLA à Berlin, est venu lui apporter son soutien avec ce message diffusé sur toute la planète : « only the AfD can save Germany » (« seul l’AfD peut sauver l’Allemagne »).

  • « Déportation de masse maintenant » Une dame avec une pancarte Abonnés

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    Dans un flot d’images, un torrent, un gavage d’images, voilà une seule photo dans un meeting de Trump, une dame avec cette pancarte : « MASS DEPORTATION NOW ».

    Elle est tout heureuse, toute ravie, le genre de mamie qui sait choisir les airelles pour la dinde de Thanksgiving, qui s’occupe de l’entraide dans son église, quelque part en Alabama et qui adore gâter ses petits-enfants.

    Comment en est-elle arrivée à arborer cette pancarte ? Comment en est-elle arrivée à exiger une déportation de masse, là, maintenant avec ce grand sourire ? Dix à treize millions d’hommes, femmes, enfants doivent être « déportés », elle l’exige.

    Elle applaudit quand Trump, pour la millième fois, dit qu’il vient sauver ce pays envahi par « des criminels dangereux, dont beaucoup proviennent de prisons et d’institutions psychiatriques et qui sont entrés illégalement dans notre pays depuis le monde entier ».

Une sélection :

La lettre hebdo de Daniel Mermet La résistance d’un prof israélien accusé de trahison Accès libreLire

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On tue Nasrallah, on oublie Gaza, on danse à Tel Aviv, Nétanyahou exulte, BHL est de retour. Joe Biden pleure les enfants morts et fait l’indigné tout en livrant ses bombes à Bibi. Bonne nouvelle aussi pour le RN et Marine Le Pen, ses amis d’extrême droite remportent les législatives en Autriche. Le FPÖ (Parti de la liberté d’Autriche ) – qui soutient Israël – est un parti franchement nazi. Son leader Herbert Kickl veut devenir le VOLKSKANZLER, le « chancelier du peuple », titre emprunté à un autre autrichien, Adolf Hitler.

Hommage à Catherine Ribeiro (1941-2024) Catherine Ribeiro en concert aux Bouffes du Nord Accès libreVoir

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En 1995, la chanteuse Catherine Ribeiro créait au théâtre des Bouffes du Nord le spectacle « Vivre libre ». Elle y chantait ses propres chansons mais aussi celles d’Aragon, de Barbara, Brel, Ferrat, Ferré, Lluís Llach, Colette Magny, Gérard Manset, Danielle Messia, Anne Sylvestre et même, si vous allez jusqu’à la fin, une surprise à réécouter alors que nous célébrons le 80e anniversaire de la libération de Paris. En hommage, nous vous proposons de découvrir ce concert :

L’historien Gérard Noiriel publie PRÉFÉRENCE NATIONALE (Gallimard,3.90Euros) (Vidéo et podcast | durée : 51’23) Préférence nationale : cette vieille recette facho, un sujet urgent AbonnésVoir

Le

« Il y a toujours un groupe qui symbolise le rejet en fonction de la conjoncture du moment », dit l’historien Gérard Noiriel. Il est urgent de démonter le système de cet apartheid dont les électeurs du RN sont souvent eux-mêmes les premières victimes.