« Le Chemin de l’espoir d’une victoire ». C’est dans l’effervescence d’une manif qu’on entend des mots comme ça. Là, c’est à Rouen, du docker à l’avocat, de l’aide soignante à l’enseignante, de la mère célibataire au licencié du « plan social », du gilet jaune au gilet rouge, « on est pas là que pour soi, c’est la même colère dans le coeur des gens. » Oui, c’est plus que la réforme des retraites, « on mange, mais on vit pas. » Et il y a le mépris d’abord, avant tout, ce mépris de classe. « Résister, il faut faire mieux que résister. »
Comme ailleurs en France, Rouen a montré qu’après 36 jours de grève, le rejet de la réforme ne faiblit pas et gagne même du terrain au regard des multiples actions menées. Dans la manif du 9 janvier, un reportage de Dillah Teibi.
30 000 personnes, selon les syndicats, ont manifesté ce jeudi 9 janvier à Rouen contre la réforme des retraites. Les dockers et les agents portuaires ont ouvert la marche, rejoints par les « avocats en colère », les profs, les cheminots et de nombreux autres travailleurs des secteurs public et privé.
Les dockers viennent de lancer une opération « ports morts » pendant 3 jours. Chez les avocats, 100 % des barreaux sont en grève. Sans compter la multiplication des piquets de grève devant les établissements scolaires.
« Ça fait chaud au cœur autant de mobilisation. Et on va gagner » nous ont dit plusieurs manifestants à Rouen. Partis du Cours Clémenceau, ils ont déambulé jusqu’à la Capitainerie du Port de Rouen rebaptisée « l’armada de la lutte ».